West Side Story : pourquoi Steven Spielberg n’a pas voulu sous-titrer les dialogues en espagnol ?
Publié le Par Alexia Malige
Dans son adaptation de West Side Story, le réalisateur américain Steven Spielberg a souhaité donner autant de place à l’anglais qu’à l’espagnol, et ce, sans le moindre sous-titrage. Un choix délibéré et lourd de sens pour les peuples hispanophones.
Nouvelle adaptation de l’œuvre musicale de Leonard Bernstein, Stephen Sondheim et Arthur Laurents, West Side Story signe son grand retour au cinéma avec Steven Spielberg. Une version fidèle à l’originale, mais également modernisée selon certains aspects.
Alors que l’histoire tourne autour de la romance passionnée et interdite entre le jeune Tony (Ansel Elgort) et la délicate Maria (Rachel Zegler), tous les deux issus de clans rivaux, le réalisateur américain s’est attaché à dresser un portrait neutre et respectueux de chacune de ces communautés. Les Portoricains et les Américains se partagent ainsi le film de manière égale, dans un souci de réalisme et d’inclusivité.
Un casting entièrement hispanophone pour les Sharks
Contrairement à ceux du long-métrage de 1961, les acteurs du film incarnant les membres des Sharks sont tous originaires de pays hispanophones. Un point qui tenait particulièrement à coeur à Steven Spielberg, qui voulait approcher l’histoire de Tony et Maria avec le plus de respect et de vérité possibles. Dans une interview accordée à IGN, le célèbre cinéaste a expliqué avoir demandé spécifiquement à son directeur de casting de ne choisir que des comédiens hispanophones ou ayant au moins des parents ou des grands-parents originaires de ces pays, en particulier de Porto Rico. Une décision forte et très étroitement liée au fait de laisser de la place à la langue espagnole dans le film.
L’anglais et l’espagnol à l’honneur dans West Side Story
Toujours dans cette même volonté de mettre en lumière la communauté portoricaine avec considération, le réalisateur de 74 ans a décidé d’inclure de larges parties de dialogues en espagnol et de ne pas les traduire. « Si j’avais sous-titré l’espagnol, j’aurais simplement doublé l’anglais et lui aurais donné le pouvoir sur l’espagnol », a-t-il expliqué. « Cela n’allait pas se produire sur ce film, j’avais besoin de respecter suffisamment la langue pour ne pas la sous-titrer ». Une idée symbolique donc, qui permet ainsi de donner autant d’importance aux Sharks qu’aux Jets et de ne pas favoriser l’un ou l’autre des deux clans.
Pour comprendre l’intégralité des échanges entre les personnages, il faudra donc se mettre à l’espagnol ou bien aller découvrir le film aux côtés d’un ami bilingue !
Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction