Week-end Family : Pef et Sophie Reine, « Éric Judor est venu avec un univers et des vannes en plus » (INTERVIEW)

Près de deux ans après l’arrivée de Disney+ en France, la plateforme de streaming signe sa première série originale française ! Dévoilé ce mercredi 23 février, Week-end Family nous embarque dans le quotidien d’une tribu « super recomposée », dont le seul dénominateur commun est Fred, un père de famille aussi drôle qu’attachant campé par Éric Judor.

Fred a trois filles, mais de trois mères différentes ! Et tous les week-ends, ce sont Clara (15 ans), Victoire (12 ans) et Romy (9 ans) qui débarquent, amenant avec elles un tourbillon de chaos. Alors lorsque Fred tombe follement amoureux d’Emmanuelle, une québécoise de passage à Paris qui termine sa thèse en psychologie de l’enfant, il va falloir prendre son courage à deux mains pour annoncer la nouvelle aux enfants.

Créé par Baptiste Filleul, Week-end Family a été co-réalisé par Pierre-François Martin-Laval, dit Pef, ainsi que Sophie Reine. Un duo avec qui Serieously a pu s’entretenir pour en savoir plus sur les coulisses de la comédie !

Qu’est-ce qui vous a le plus attiré dans ce projet ?

Pef :  A la différence de mes longs métrages, où je suis auteur ou co-auteur la plupart du temps, j’ai découvert les scénarios de Week-end Family — et je les ai tout de suite aimés. Ca m’a beaucoup fait rigoler, mais ça m’a aussi ému. Je me suis senti très touché. Et puis, savoir qu’il y avait Disney qui produisait m’a complètement impressionné. J’ai pas réfléchi deux secondes.

Sophie Reine : Que ce soit Disney qui nous propose de bosser avec eux, c’était génial. Je ne me suis jamais imaginée que cela pourrait se faire, alors je n’en revenais pas. J’étais trop contente.

Pef :  J’avais aussi hâte de savoir qui interprèterait le rôle de Fred. Retrouver Éric Judor après 20 ans [Pef a notamment travaillé avec Éric Judor pour La Tour Montparnasse infernale en 2001, ndlr], c’est ce qui m’a rendu le plus heureux. C’est également ce qui m’a permis d’être le plus à l’aise pour faire la mise en scène.

Choisir Éric Judor pour le rôle de Fred était une évidence pour vous ? 

Pef : On a réfléchi tous ensemble à qui pouvait interpréter Fred. On est d’abord allé vers des choix un peu trop évidents, vers des personnes qui ressemblent au rôle et avec qui ça aurait été sans surprise. Alors quand on a parlé d’Éric, j’étais convaincu qu’il allait apporter quelque chose en plus que je n’avais pas vu dans le scénario. Il est venu avec un univers en plus, des vannes en plus et une manière de regarder ses enfants très différente que je n’aurais pas obtenu avec d’autres. 

Les premiers essais entre Éric Judor et Daphnée Côté-Hallé (Emmanuelle) se sont déroulés à distance. Comment cela s’est-il passé ?

Pef : C’était hyper émouvant. Il y avait Daphnée qui était au Québec, Éric qui était aux Antilles, et moi à Marseille. Il y avait des producteurs qui étaient à Paris, d’autres à Londres. Mais j’ai vite oublié tout ça parce qu’il s’est passé quelque chose que je n’avais jamais vécu. Ils se sont mis à jouer comme quand on passe des essais dans un bureau, mais à distance. Il y avait des scènes un peu romantiques et des scènes de disputes. C’était vraiment hors du commun pour moi. 

Les filles de Fred sont jouées par trois jeunes actrices : Liona Bordonaro, Midie Dreyfus et Roxane Barrazuol. Quelles sont les particularités de tourner avec des plus jeunes ?

Sophie Reine : La difficulté, c’est qu’elles ne peuvent pas tourner plus de tant d’heures par jour selon leur âge. C’est très rigoureux, il faut vraiment qu’on se tiennent à ça. On ne peut pas dépasser. Mais à part ça, elles ont été tellement géniales qu’il n’y a eu aucune autre difficulté.

Y avait-il de la place pour l’improvisation ?

Sophie Reine : Complètement ! On a respecté la ligne des séquences, mais on a vraiment improvisé. Ce qui ramène d’ailleurs plus de bordel [Rires], mais plus de vie finalement. On est dans une vraie famille. Et elles étaient géniales parce qu’elles ont très vite compris le jeu. Éric les emmenait dans de l’improvisation et parfois même, il devait s’adapter à ce qu’elles disaient. C’était très amusant.

Vous mettez en scène un nouveau type de famille : une famille recomposée et moderne. Est-ce que c’était important pour vous de transmettre ces valeurs ? 

Pef : Oui, c’était important ! Quand j’étais petit, dans les années 70, j’étais toujours le seul de la classe à être enfant de divorcés. J’avais l’impression qu’il y avait un sort sur notre famille. Maintenant, c’est le contraire. On est impressionné par les couples qui sont toujours ensemble. Ce qui m’intéressait dans Week-end Family, c’est que chaque membre de la famille est différent. Ce qui était beau, c’était donc le vivre-ensemble. Puis, cela a aussi entraîné des situations très comiques. Mais j’avais l’impression qu’on touchait à quelque chose d’universel.

La série aborde également d’autres thèmes modernes, tels que l’écologie et le féminisme.

Pef : Oui, c’est intéressant. Et puis, je trouve que c’est d’intérêt public, c’est notre devoir. Ce qui m’a beaucoup impressionné, c’est que je n’ai jamais eu autant de femmes et de filles autour de moi. Les auteur.e.s et les productrices étaient presque toutes des femmes. J’ai trouvé ça génial.

Sophie Reine : Je trouve que ça a ramené plein de thèmes autour du féminisme. Il y a deux ou trois moments dans la série où il y a des décisions à prendre. On se demande si on se contente de l’ancien monde ou si on va vers quelque chose de plus moderne. Et on a décidé d’aller vers ce qui est moderne. J’ai beaucoup aimé ce côté-là.

Retrouvez Week-end Family sur la plateforme Disney+.