Vingt-Cinq : notre interview de Géraldine Nakache pour la série d’OCS Signature
Publié le Mise à jour le Par Hannah Benayoun
La série Vingt-Cinq débarque sur OCS ce jeudi 25 octobre. Déboires amoureux, problèmes d'argent et de boulot, la série signée Bryan Marciano promet d'être particulièrement attachante. On y suit Jérémy, largué et un peu paumé en quête de réussite dans sa vie au côté de ses potes, pas moins perdus dans leur 25 ans. Rencontre avec la productrice et actrice Géraldine Nakache qui a soutenu le projet aux côtés de Christine Rouxel et Noor Sadar.
Comment s’est construit le projet avec Bryan Marciano ?
Je connais Bryan depuis qu’il a 7 ans, je lui avais plus tard fait faire son premier stage d’observation sur la chaîne Comédie. Benoît Delorme et Dominique Farrugia voulaient le garder, alors qu’il avait 13 ans à l’époque [rires]… Pour Vingt-Cinq, il est venu vers moi avec des textes et m’a proposé de lire le tout. J’ai d’abord décliné, je suis partie 15 jours en vacances et j’ai daigné lire les textes à la fin. Lorsque j’ai lu, c’était plus une succession dialoguée, ni une série, ni un film et je lui ai dit qu’il fallait faire quelque chose. Vu ce qu’il avait à raconter, la série s’imposait. Le début du projet à commencé comme ça mais lui préférait que je réalise, il voulait des auteurs… Je savais que Bryan devait le faire lui-même pour que le projet existe. Ma position s’est faite naturellement et j’ai voulu partager le gâteau avec des gens solides, mais surtout qu’il puisse tout faire. L’idée était de protéger ce talent-là.
A quel niveaux se situaient les doutes pour Vingt-Cinq ?
Evidemment, quand on a une seule personne qui réalise, qui est acteur ou qui s’occupe encore de la musique, il a changé de nom de famille… Il est devenu Bryan Doute-Man [rires]. C’est constitutif de sa personnalité et d’une réussite : on ne fait pas ce métier sans remise en question. Personnellement, je n’ai eu aucun doute en lisant le projet sur mon transat ! Mais je n’ai jamais eu de doute surtout sur la qualité du projet. Autour, les choses ne prennent pas forcément comme on se dit : « pourquoi c’est long ?« , « pourquoi c’est besogneux ?… De mon côté je ne doutais pas, je ne me suis jamais dit : »ah mais j’ai pas su lire« , non, j’étais sûre de moi. Bien sûr, quand on regarde ses propres travaux, on a tendance à se flageller un peu. J’ai un œil extérieur et je savais que j’avais aimé l’histoire, comme ça. Pendant 5 ans, Bryan a travaillé tous les jours, écrit les épisodes, suivi une dramaturgie… Quand on écrit des choses chroniques au cinéma ou en série il faut être encore plus solide car ce n’est pas un western et on écrit pas Titanic. On doit trouver des enjeux au cœur des personnages.
Cinq ans de projet et surtout l’essor des séries qui se fait de plus en plus fort, il y avait une inquiétude de ne pas suivre ?
Quand je vois comment travaille un Bryan et d’autres, j’ai l’impression que la nouvelle génération a tout avalé, tout absorbé sur la façon de faire, vu des behind the scenes sur internet, englouti des livres sur comment écrire un scénario… Aujourd’hui, on peut posséder un scénario de Girls si on le souhaite. Bryan m’avait fait lire Vingt-Cinq, il y avait déjà défini la typo de l’affiche. On sait tout faire aujourd’hui et c’est propre à cette génération qui a tout vu et tout entendu. Forcément quand on a l’œil là-dessus comme lui, on sait faire. Cela a permis à cette série de toucher des gens, car Bryan a su diagnostiquer sa propre génération.
Vous étiez présente sur le projet en qualité de productrice, que retenez-vous de ce rôle sur Vingt-Cinq ?
Je n’étais pas tout à fait observatrice puisque je tenais les choses et je n’avais jamais fait ça auparavant, puisque l’on me tenait auparavant. On me tient encore puisque je tourne mon nouveau film… Il y a des parallèles entre Bryan et moi, j’avais une position de productrice artistique. J’avais ce rôle de conseillère, j’étais à l’écoute de ses envies comme tout les autres. Mais il faut persuader l’autre qu’il doit rester seul à la barre.
Combien de temps à duré le tournage ?
Cinq minutes [rires] ! Un mois et demi… C’est sûr que la contrainte a été moteur, mais au bout d’un moment la contrainte, c’est de la contrainte ! On a couru après le temps, ce sont des projets qui doivent se faire comme ça, mais pas que… Quand il y a trop de contraintes on est coincé, mais on était suffisamment assez tarés pour le faire [rires]! Quand on a un chef d’orchestre, on suit et ce projet qui était important pour lui, l’est devenu pour nous… Il y avait une vraie envie et la cerise sur le gâteau est restée le Prix d’interprétation à Series Mania.
Hannah Benayoun
hannah@serieously.com
Je suis la fille spirituelle de Leslie Knope (Parks and Recreation) & Thomas Shelby (Peaky Blinders).
En ce moment, mon Snack&Chill idéal c'est Bo Bun légumes devant Friends.