Vice-Versa 2 : l’obsession cinéma de la semaine
Publié le Par Alexia Malige
Neuf ans après la sortie du premier volet, Vice-Versa 2 arrive dans les salles de cinéma ce mercredi 19 juin. Toujours avec la jeune Riley en tête d’affiche, le nouveau long-métrage des studios Pixar s’intéresse, cette fois-ci, aux émotions de la jeune fille qui entre doucement dans l’adolescence et la puberté. Une période qui s’annonce bouleversante à tous les niveaux.
Sommaire
C’est quoi ?
A 13 ans, Riley est une jeune fille pleine de promesses, qui mène une vie d’adolescente normale, entre l’école, le sport et les amies. Alors que les vacances arrivent, elle part avec ses deux meilleures copines suivre un stage de hockey sur glace qui pourrait bien lui permettre de rejoindre les rangs de son équipe de rêve. Mais alors que sa vie connait de grands changements, Riley va devoir faire face à l’arrivée de nouvelles émotions dans son esprit. Anxiété débarque ainsi au quartier cérébral, accompagnée d’Ennui, Envie et Embarras. De quoi déclencher un véritable vent de panique !
Y’a qui ?
Réalisé par Kelsey Mann, qui a notamment écrit Le voyage d’Arlo et Monstres & Cie : Au travail, Vice-Versa 2 jouit d’un casting 5 étoiles dans sa version française. Charlotte Le Bon, Mélanie Laurent, Pierre Niney, Gilles Lellouche et Marilou Berry reprennent ainsi leurs rôles respectifs de Joie, Dégoût, Peur, Colère et Tristesse, tandis que de nouvelles voix les rejoignent. Dorothée Pousséo incarne ici Anxiété, Kaycie Chase joue Envie, Maxime Hoareau Embarras et Adèle Exarchopoulos se glisse dans la peau d’Ennui.
Dans la version originale, Amy Poehler, Tony Hale, Phyllis Smith, Lewis Black et Liza Lapira campent les émotions originelles, alors que Maya Hawke (Stranger Things), Ayo Edebiri (The Bear) et Paul Walter Hauser (Black Bird) interprètent les nouvelles venues.
C’est un peu comme…
Une jeune ado en pleine crise existentielle, une bande de copines, des hormones en effervescence et une sensibilité à fleur de peau, Vice-Versa 2 explore la période de puberté par le prisme de l’esprit de Riley. Entre boys bands et mal-être, l’ambiance est donc assez proche du film Alerte Rouge, qui racontait les premiers pas de Meilin dans l’adolescence.
Toutefois, si l’histoire narrée par Domee Shi suivait les différentes étapes rencontrées par les filles à cette période de leur vie – premiers émois amoureux, règles, problèmes de communication avec la mère – le long-métrage de Kelsey Mann se concentre uniquement sur les chamboulements émotionnels. A tel point qu’à l’image du premier volet, une grande partie du film se déroule dans la tête de l’héroïne et tout particulièrement dans son quartier cérébral.
D’ailleurs, là bas, c’est la pagaille ! Les anciennes émotions ne s’entendent pas avec les nouvelles et tout part rapidement à vau-l’eau. Qui prendra les commandes de l’esprit de Riley ? C’est une véritable bataille entre ancienne et nouvelle génération qui s’engage. Ce chaos parfaitement bien pensé permet notamment de complexifier les ressentis du personnage, mais également de les assombrir.
Grandir, c’est aussi perdre un peu de sa candeur et de sa lumière, découvrir le poids des responsabilités, la pression de la réussite et les difficultés relationnelles. Et si l’avenir peut alors se révéler terrifiant, il ne faut pas non plus perdre de vue les belles choses qui se dessinent. La diversité des émotions est là pour préserver un précieux équilibre. Equilibre qu’il ne faut pas briser sous peine de sombrer…
Le détail qui change tout ?
Si toutes les émotions de Riley ont leurs voix originales et leurs voix françaises, Ennui se démarque des autres en étant doublée par Adèle Exarchopoulos dans les deux langues. Et pour cause, cette dernière a été pensée comme un personnage français ! Interrogé au sujet du casting de la comédienne française lors d’une table ronde organisée au festival d’Annecy, le réalisateur Kelsey Mann a expliqué sa vision du personnage.
« Pourquoi avoir choisi une Française pour jouer Ennui ? Parce que ça a du sens ! » (Rires) s’est-il amusé. « La vraie question, c’est ‘Pourquoi avoir choisi le mot ‘Ennui’ ? » Effectivement, dans la version originale, l’émotion ne s’appelle pas ‘Boredom’, mais bien ‘Ennui’, un terme qui vient donc du français, mais qui est parfois utilisé par les Anglosaxons.
« Riley doit faire face à des émotions plus complexes et je voulais vraiment que les nouvelles et anciennes émotions deviennent deux groupes différents. Je voulais que Joie se sente intimidée par les nouvelles émotions. Je voulais qu’elles soient plus sophistiquées… Elles comprennent parfaitement ce qui est en train de se passer, alors que Joie est un peu dépassée par la situation », a développé Kelsey Mann.
Faisant le parallèle avec les fossés générationnels, le producteur Mark Nielsen a ajouté : « C’est un peu comme l’arrivée de la génération Z. Ces nouvelles émotions connaissent la technologie, elles connaissent bien les ados… et Joie a l’impression qu’elles parlent une autre langue. C’est pour ça qu’on s’est dit qu’on allait l’appeler Ennui et qu’elle devait parler deux langues, alors que Joie a déjà du mal avec une. »
Par la suite, l’équipe a écouté à l’aveugle une trentaine d’enregistrements réalisés par des actrices françaises et a immédiatement été séduite par la voix d’Adèle Exarchopoulos. « Ennui ne veut pas se mouvoir trop vite, elle est lente, elle ne veut pas bouger le petit doigt, donc nous voulions une voix grave, une voix qui n’a pas l’air de trop faire d’effort et Adèle avait tout cela dans la voix », a précisé Kelsey Mann.
La célèbre comédienne française a donc décroché le rôle et a eu la chance de se prêter à un exercice différent que ce qu’elle a l’habitude de faire en termes de doublage. Ainsi, ayant été choisie pour incarner Ennui dans la version originale, l’actrice a dû enregistrer ses dialogues sans support visuel, puisque le personnage a ensuite été animé par rapport à sa voix. Une expérience enrichissante donc, qui lui permet d’ajouter une corde (vocale) à son arc !
Découvrez Vice-Versa 2 au cinéma dès ce mercredi 19 juin.
Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction