Une équipe de rêve : l’obsession ciné de la semaine
Publié le Mise à jour le Par Alexia Malige
Après Jojo Rabbit et Thor : Love and Thunder, Taika Waititi revient derrière la caméra avec Une équipe de rêve. Une comédie dramatique centrée sur la folle histoire du football aux îles Samoa américaines, qui a plongé toute une nation en émoi…et pas que.
Sommaire
C’est quoi ?
Après avoir subi une humiliation historique en s’inclinant 31-0 contre l’Australie, les Samoa américaines perdent tout espoir de voir leur football rayonner un jour. Pourtant, à l’approche des qualifications de la Coupe du Monde 2014, l’équipe veut y croire et recrute un entraîneur néerlandais, qu’elle croit capable de la tirer vers le haut. Evincé des terrains à cause de ses terribles colères et de ses méthodes particulières, ce dernier va alors venir sur l’île à reculons, où il va découvrir un monde bien différent du sien et prendre en charge cette fameuse équipe de rêve.
Y’a qui ?
S’il aime souvent se mettre en scène dans ses propres films, Taika Waititi ne déroge pas à la règle avec Une équipe de rêve et s’offre un petit rôle de prêtre, venu narrer l’histoire des personnages par courts intermèdes. Loin d’être en tête d’affiche, il met alors en lumière Michael Fassbender (Inglourious Basterds) dans la peau du coach prodigue, accompagné par un casting du Pacifique des plus sympathiques. On retrouve ainsi Oscar Kightley, Kaimana, David Fane, Uli Latukefu ou encore Beulah Koale.
C’est un peu comme…
Ils n’ont pas la technique, mais ils ont le coeur. Les joueurs des Samoa américaines apparaissent dans Une équipe de rêve comme des loosers magnifiques, pour qui le football reste avant tout un jeu. Ils ne sont pas obnubilés par leur performances, n’ont absolument aucune discipline ni aucune tactique, mais tapent simplement dans le ballon pour le plaisir d’être ensemble. Le choc des cultures avec leur nouvel entraineur, Thomas Rongen, ne va donc être que plus grand, lui qui ne vit que pour le résultat.
Ce décalage culturel peut alors faire penser à Rasta Rockett, où une bande de sprinters jamaïcains se retrouvait propulsée aux Jeux Olympiques d’hiver après s’être lancés dans le bobsleigh. On y retrouve cette même énergie positive, avec des personnages drôles, lumineux et profondément gentils. Une dynamique feel-good et pleine de bienveillance qui cache tout de même un désir de se dépasser et de rêver plus grand.
Cette recette, le public avait également pu la découvrir dans le film Eddie the Eagle de Dexter Fletcher, qui racontait l’aventure touchante de Michael Edwards, déterminé à devenir champion olympique coûte que coûte. L’histoire d’un outsider, d’un rêveur fou, qui a su faire le spectacle et faire vibrer la foule non pas par son talent, mais par son coeur et sa passion. Dans Une équipe de rêve, l’or blanc laisse alors place au gazon vert, mais la joie et la bonne humeur, elles, restent intactes.
Le détail qui change tout…
Une défaite 31-0, une joueuse transgenre et un entraineur caricatural, tous les ingrédients du film ont de quoi laisser penser à une invention tout droit sortie de l’esprit de Taika Waititi et pourtant… Une équipe de rêve est bel et bien inspiré de faits réels et retrace ainsi la véritable histoire des joueurs des Samoa américaines.
Devenue tristement célèbre pour son record de buts encaissés face à l’Australie en 2001 lors d’un match de qualification pour la Coupe du Monde 2002, cette équipe a peiné à se relever pendant des années, étant considérée comme la plus faible du monde. Les habitants de l’île ont finalement dû patienter encore 10 ans pour que leurs joueurs remportent leur premier match officiel, mettant ainsi un terme à 30 défaites consécutives.
Le film est d’ailleurs basé sur le documentaire éponyme de Mike Brett and Steve Jamison sorti en 2014, qui suivait le groupe des Samoa américaines dans sa course à la qualification pour le mondial 2014. Il s’agit ainsi d’une aventure sportive unique et particulièrement rocambolesque, mais aussi et surtout d’une bouleversante expérience humaine.
Découvrez Une équipe de rêve au cinéma dès ce mercredi 20 décembre 2023.
Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction