« Un fichu caractère », « très, très difficile » : cette star de Mais où est donc passée la 7ème Compagnie balance sur le tournage chaotique du film
Publié le Par Alexia Malige

Grand succès de Robert Lamoureux, Mais où est donc passée la 7ème compagnie ? fait partie des comédies les plus marquantes du cinéma français. Néanmoins, si le film a beaucoup fait rire dans l’Hexagone, le tournage s’est révélé bien plus compliqué que ce que l’on pourrait penser.
« J’ai glissé, Chef ! », « Mais ne tremblez pas comme ça, ça fait de la mousse ! ». Ces répliques culte, les Français les ont gardées en mémoire après avoir découvert les drôles d’aventures des maladroits soldats Pithivier, Tassin et du sergent-chef Chaudard, qui tentent de survivre comme ils peuvent en plein coeur de la Seconde Guerre mondiale.
Réalisé par Robert Lamoureux et sorti sur les écrans en 1973, Mais où est donc passée la 7ème compagnie ? a immédiatement su séduire le public, qui s’est totalement laissé cueillir par son humour un peu potache. Les spectateurs ayant répondu présent en grand nombre, deux autres suites ont même pu voir le jour, à savoir On a retrouvé la 7ème Compagnie et La 7ème Compagnie au Clair de Lune.
Toutefois, si les situations loufoques se multiplient au fil des péripéties de ces personnages farfelus, le tournage de la saga s’est révélé tout aussi chaotique, si l’on en croit les déclarations des différents membres de l’équipe. Une expérience éprouvante pour le cinéaste, comme pour les acteurs.
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Des comédiens dissipés sur le tournage de Mais où est donc passée la 7ème compagnie ?

Entre Aldo Maccione et Jean Lefebvre, Robert Lamoureux a eu affaire à des acteurs de caractère sur le tournage de la 7ème compagnie. Un casting haut en couleur, qui a souvent conduit à des frictions sur le plateau.
« Jean avait une passion illimitée pour une maîtresse qui vous coûte une fortune : le jeu », confiait ainsi Henri Guybet à Télé-Loisirs. « Dès qu’il trouvait un casino, il y passait la nuit. Les casinos, ça ferme à 4 heures du matin. Aller se coucher à 4 heures quand il faut se lever à 9 heures, la nuit est courte ! Vous ne savez pas toujours votre texte ! Cela énervait beaucoup Robert Lamoureux, qui lui passait un savon. Mais Jean, ça lui passait au-dessus, il laissait passer l’orage… ».
L’interprète de Pithivier enchaînait ainsi les retards, qu’il tentait généralement de justifier avec des excuses bidons et abracadabrantesques, agaçant le réalisateur au plus haut point. Cependant, tout se réglait finalement sans trop d’éclats de voix, n’assombrissant que faiblement le ciel du tournage.

Aldo Maccione, de son côté, était connu pour ses frasques et son tempérament de feu. Il aimait bien faire le pitre et amuser la galerie, mais pouvait aussi partir au quart de tour et entrer dans des colères noires. Il est même arrivé à l’acteur de quitter le plateau en furie, disparaissant pendant des heures. Ce comportement offusquait donc Robert Lamoureux, qui trouvait que l’artiste italien perturbait le bon déroulement de la production.
Cela étant dit, selon les différents comédiens du film, le réalisateur n’était pas en reste non plus. Très exigeant, ce dernier était à l’origine de nombreuses tensions sur le plateau, contribuant ainsi à l’ambiance chaotique qui y régnait.
Robert Lamoureux, un homme au fort caractère

Connu pour être dur et intransigeant, Robert Lamoureux a fait vivre des moments difficiles à plusieurs comédiens sur le tournage de la saga La 7ème compagnie. Cela a notamment été le cas de Henri Guybet, qui a remplacé Aldo Maccione à partir du second volet dans le rôle de Tassin, mais aussi de Gérard Jugnot, traumatisé par son expérience dans La 7ème compagnie au clair de lune. Une conduite parfois extrême que Jean Lefebvre a tout de même tenu à nuancer dans son livre Pourquoi ça n’arrive qu’à moi ?
« Lamoureux est un homme qui a beaucoup de talent mais qui est aussi très connu pour son fichu caractère. Très, très difficile. Mais si la personne qu’il a engueulée se vexe et se fâche avec lui, Robert va avoir une peine énorme… C’est un grand sentimental, en somme ». D’ailleurs, malgré ses envolées autoritaires, le réalisateur n’est pas décrit comme colérique, mais simplement comme quelqu’un d’exigeant, qui a le sens de la formule. Il s’adresse même à ses comédiens à coups de « mon lapin », ce qui les amuse beaucoup. Preuve que malgré quelques accrocs, le tournage de La 7ème compagnie s’est tout de même déroulé dans une ambiance bon enfant.

Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction