Un avion sans elle : Pénélope-Rose Lévêque : « Le personnage d’Émilie dans la série est très différent du livre »
Publié le Mise à jour le Par Hannah Benayoun
Un avion sans elle, c’est la série événement lancée le mardi 26 mars sur M6 à partir de 21h. Cette adaptation du best seller de Michel Bussi met en scène un casting exceptionnel et raconte une quête haletante pour l’identité de Émilie dite, Lili. Serieously a rencontré Bruno Solo et Pénélope-Rose Lévêque, révélation de la série.
Le 23 décembre 1977 s’écrase un avion qui effectue le trajet Istanbul-Paris. Parmi les décombres une petite fille, un bébé de trois mois. Deux familles vont donc se déchirer pour récupérer le nourrisson, à une époque où la recherche d’ADN est encore rare. Des années après, des événements vont précipiter la jeune Emilie a enquêter sur son identité… A quelle famille appartient-elle réellement ?
Vous incarnez un personnage qui ne sait pas encore qui elle est dans la série…
Pénélope-Rose Lévêque : Au début, Émilie pense savoir qui elle est… Mais c’est sa quête vers sa véritable identité. Je pense que ce trouble-là, pour n’importe qui ne connaît pas ses racines, c’est très compliqué d’envisager un futur. Du coup il y a l’histoire de la grossesse d’Émilie qui génère toute cette rage en elle et déclenche ce besoin d’aller connaître ses racines.
Aviez-vous lu le livre de Michel Bussi ?
Pénélope Rose-Lévêque : Dès que j’ai su que j’étais prise pour la série, je l’ai lu. J’avais tellement aimé le scénario que j’ai été prise très vite dans l’histoire. Mon personnage dans le livre est vraiment différent. Ce n’est pas Émilie qui est actrice de la recherche dans l’ouvrage, elle est passive. Des gens l’entourent et c’est eux qui font que la quête se fait. On cherche pour elle, on réfléchit pour elle, elle est victime des circonstances et dans la série elle est une héroïne en un sens, elle a le courage d’affronter ses questions, d’aller chercher elle-même les informations.
Est-ce que vous avez pensé votre rôle avec l’auteur ?
Pénélope-Rose Lévêque : Non, je l’ai rencontré une seule fois et c’était sur le tournage. On s’était vu à la cantine (rires), c’était amusant car je pense que cela a dû lui faire drôle de voir les acteurs qui allaient incarner les personnages. Surtout que j’étais déjà en Lili, je la jouais depuis un mois. Il me découvrait en Émilie, ‘Lili’ pour la première fois, c’était très touchant.
C’était comme un compliment pour vous de savoir que vous ressembliez au personnage qu’il avait imaginé ?
Pénélope-Rose Lévêque : C’est très touchant mais c’est angoissant. Pour un livre qui a été autant apprécié par les lecteurs, il y a un nombre de Lili existant en fonction de tous ceux qui ont lu le roman ! On se fabrique sa propre Émilie, on la fabrique et donc on crée une intimité avec un livre. C’est unique. On y met ses propres questionnements personnels, sa « propre Lili », du coup j’avais peur de décevoir.
Est-ce que cela vous brime en tant qu’acteur lorsque vous devez incarner un personnage qui existe déjà dans un ouvrage ? On peut peut-être moins y mettre sa touche ?
Pénélope-Rose Lévêque : Pas dans celui-là, puisque Lili est très différente dans le scénario : elle prend en main les recherches qu’elle fait sur son identité. J’avais toute la place pour la fabriquer. Cependant il faut arriver à se libérer de la peur de décevoir une majorité de fans qui se sont inventés leur propre personnage.
Bruno, vous incarnez un flic dans les années, 70, un petit retour dans le temps…
Bruno Solo : Et oui, mais pour moi cela a eu un effet moins saisissant puisque j’ai connu ces années. En 76 j’avais 12 ans… Les pattes d’eph’, les pompes vernies, j’ai bien connu ! Au début je ne voulais pas porter cette barbe… Mais peu de temps avant de tourner dans la série, j’ai perdu mon père, j’ai eu envie de lui rendre hommage, de lui ressembler. A l’époque on était plus moustache et rouflaquettes, et du coup mon père à l’époque portait la barbe et j’ai voulu lui rendre hommage. J’ai trouvé ça drôle quand j’ai découvert la série à Luchon. Me plonger dans ces années-là de mon enfance et me replonger dedans en tant qu’adulte, c’est une sorte de voyage dans le temps concret que permet le métier d’acteur… J’ai adoré ça ! J’ai traversé le tournage de cette série comme un charme.
Votre personnage est assez mystérieux, tant dans le livre que dans la série, on voit différentes faces de sa personnalité…
Bruno Solo : C’est une crapule ! Mais il s’éveille à l’altruisme, à une certaine générosité ; on voit que c’est un flic plein de certitudes, on est au lendemain de 68, pour lui les hippies, les babas ça le fait doucement rigoler et il est réactionnaire et à force de découvrir celle qui va devenir sa compagne, à force de fréquenter cette jeunesse pleine de vie, il bouge un peu. Le progrès et l’enquête l’aident à penser autrement, puisque il a eu cette intuition de confier cette enfant à une famille plutôt qu’à une autre, c’est un personnage qui a une jolie évolution, qui passe par la disparition pour mieux renaître.
Les années 70 étaient l’âge d’or des ripoux mais aussi un âge où l’on traitait beaucoup les faits divers… Vous êtes-vous documentés sur cette époque et le traitement de ces affaires ?
Bruno Solo : C’est vrai. Mais mon personnage était suffisamment bien construit par Michel Bussi qui brosse des portraits assez complexes de ses personnages. Le travail des scénaristes était de resserrer l’intrigue, on s’est surtout reposé sur l’adaptation du roman. Il ne faut pas imaginer que l’on a besoin de puiser dans ce qu’ont traversé les personnages, parfois il y a besoin d’aller poser des questions pour tout ce qui est technique, comme tenir un flingue ! Après, sur la psychologie des personnages, la cuisine interne dirons-nous, on peut faire confiance aux scénaristes.
Découvrez les deux premiers épisodes d’ Un avion sans elle le mardi 26 mars à partir de 21h sur M6.
Hannah Benayoun
hannah@serieously.com
Je suis la fille spirituelle de Leslie Knope (Parks and Recreation) & Thomas Shelby (Peaky Blinders).
En ce moment, mon Snack&Chill idéal c'est Bo Bun légumes devant Friends.