Totems : Niels Schneider, Ana Girardot, Vera Kolesnikova : » Totems a un truc qu’on avait jamais vu en France »(INTERVIEW)
Publié le Par Amandine Rouhaud
Ce vendredi 18 février, Amazon Prime Video a accueilli en grandes pompes une nouveauté française dans son catalogue : Totems. Série d’espionnage sur fond de romance et de guerre froide, Totems offre à Niels Schneider, Ana Girardot et Vera Kolesnikova de superbes rôles. Rencontre avec ce trio qui porte la série sur ses épaules.
Totems raconte l’histoire de Francis Mareuil (Niels Schneider), un scientifique qui va se retrouver malgré lui impliqué dans des histoires d’espionnage aux côtés de la CIA. Nous sommes en 1965, en pleine guerre froide. Et la vie tranquille de Francis et son épouse, Anne (Ana Girardot) va être bouleversée par ce nouveau rôle que le scientifique doit camoufler. Sur sa route, il va rencontrer la sublime Lyudmila (Vera Kolesnikova) et tout ceci pourrait bien devenir plus qu’une histoire d’espionnage…
Si José Garcia et Lambert Wilson complètent ce joli casting, Serieously s’est entretenu avec Niels Schneider, Ana Girardot et Vera Kolesnikova. Rencontre.
Qu’est-ce qui vous a principalement plu dans un projet de grande envergure comme Totems ?
Ana Girardot : De base, il y avait la promesse d’une série avec une ampleur de dingue et c’est super excitant pour nous. On a tous envie de jouer des rôles avec des histoires comme ça quand on est acteur, c’est un peu tout ce qu’on rêve de faire !
Niels Schneider : Il y avait un truc qu’on avait vraiment jamais vu en France. Cette ampleur, ce tournage sur plein de pays différents avec la moitié qui se passe en Europe de l’Ouest, l’autre dans l’Est en 1965. Et puis, il y a très peu de références de films ou séries d’espionnage Française. Pendant cette période-là, on ne savait pas où en était la France à ce sujet. Donc ça ça a été une promesse de suspense, d’aventure et de romance aussi !
Vera Kolesnikova : Pour moi, ça a été un moyen de supprimer les clichés liés aux russes et aux espionnes qui s’appellent Anya ou Petrova et qui parlent avec un accent très grave ! C’était vraiment une façon pour moi de faire un personnage d’origine russe plus complexe. Je pense d’ailleurs que dans ce projet il y a beaucoup de choses plus nuancées. Tous les personnages le sont, notamment les gens du KGB, qui sont incroyables et vraiment complexes. J’adore par exemple que Lyudmila [son personnage dans Totems, NDLR] ait toute cette histoire avec son père et qu’elle soit cultivée.
Vous l’avez justement dit tous les trois, Totems est une série assez inédite en France. Pour vous plonger dans ce genre de projet, est-ce que vous avez été puiser de l’inspiration dans d’autres œuvres ?
Niels Schneider : Mon personnage, Francis, devient espion malgré lui ! Il n’est pas formé donc ce n’est pas du tout comme un James Bond ou un personnage comme celui du film La Taupe où ce sont de vrais espions. Il fallait même, au contraire, que Francis Mareuil soit très maladroit au début et il fallait justement montrer que ce n’est pas une vie normale, et qu’il n’est pas habitué à ça, ça a permis de montrer une vulnérabilité qu’on a moins vue dans les films d’espionnages anglo-saxons.
Ana Girardot : C’est vrai qu’on a un peu toujours été nourris de films américains et européens. On connaît l’histoire et quand on dit la guerre froide on a des dates, des images qui viennent naturellement..
Neils Schneider : Mais elles sont plus anglosaxonnes !
Ana Girardot : oui, il n’y avait rien en France qui traitait de tout ça. Pour le coup, on a senti qu’on faisait quelque chose qu’on n’avait pas encore fait sur un sujet qui avait pourtant été vachement traité. Ce qui a été génial c’est de rentrer dans le décor de l’époque !
Vera Kolesnikova : C’est évident que j’ai lu beaucoup de livres, que j’ai écouté beaucoup de choses sur le sujet mais pour moi ça a surtout été la musique. J’ai appris le piano et pour moi, Ludmila, par exemple, c’est le second concert de Rachmaninov. Je ne peux pas l’expliquer.
Niels Schneider : Elle le chante très bien d’ailleurs…
Vera Kolesnikova : (rires) Le deuxième concert de Rachmaninov ?!? (Elle chante) Non celui-ci c’est le premier !
Le tournage s’est fait dans différents pays, est-ce qu’il y a un souvenir que vous garderez en mémoire longtemps ?
Ana Girardot se tourne vers Vera Kolesnikova : Tu as été à l’hôpital toi, non ? Elle s’est donnée en Algérie…
Vera Kolesnikova : Non c’était en Espagne !
Niels Schneider : C’était assez excitant mais on a travaillé dur jusqu’à 15 heures par jours et parfois 6 jours par semaines…
Le tournage a duré combien de temps ?
Niels Schneider : Le tournage a duré 6 mois, ça a été une sacrée aventure !
Il y a une partie d’un épisode qui est tournée en Algérie, enfin on a tourné en plein COVID donc c’était compliqué…Parfois c’était au Maroc, parfois en Algérie. On a fait venir des tonnes de sable à Prague car ils voulaient refaire l’Algérie dans la banlieue de Prague en hiver et finalement on s’est embourbés dans la neige… Donc on a tourné à Almeria, en Espagne, et toi, t’étais explosée de fatigue t’as fini à l’hôpital !
Vera Kolesnikova : Oui après une scène remarquable et assez dure avec mon père…Une fille figurante a d’ailleurs demandé à Niels si c’était dur et Niels lui a dit “Mais elle était à l’hôpital y a deux semaines ! », mais pour moi ça fait vraiment partie du plaisir, après j’ai totalement oublié toutes les souffrances, je n’ai gardé que le bonheur !
C’est quoi pour vous la meilleure chose quand on joue dans une série plongée dans une époque qu’on a clairement pas connue ?
Ana Girardot : On a vraiment l’impression d’appuyer sur un bouton et de revenir en arrière. Moi, je me souviens d’une scène qu’on a tournée au Luxembourg, d’un côté il y avait effectivement l’équipe, les caméras et tout ça…mais si on se tournait on était face à 50 figurants avec des landaux, des jouets et, d’un coup, je me suis dit « C’est fou ! J’ai vraiment fait un voyage dans le temps ! ». En plus, avec les nouvelles réglementations d’Amazon on n’pas le droit au portable sur le tournage et c’est fou car il n’y a alors aucun objet qui nous ramène à notre époque actuelle.
Vera Kolesnikova : Que les masques !!!
Ana Girardot : Oui ! Mais juste avant le tournage, on a vraiment l’impression de faire un voyage dans le temps !
Et au contraire, est-ce qu’il y a une chose plus difficile qui vous a marqués ?
Ana Girardot : Conduire une voiture des années 60 !
Niels Schneider : Mais quel enfer !
Ana Girardot : Les gens arrivent et sont genre “Alors tu prends la voiture, tu fais comme ça” alors qu’il faut la tirer et c’est dur !
Sans spoiler, pensez-vous qu’une saison 2 est possible pour Totems ?
Ana Girardot : Tout le monde meurt (rires)
Mais si elle pouvait voir le jour, vous seriez partants ?
Niels Schneider : Moi je serai partant, je pense qu’on le serait tous !
Vera Kolesnikova : Oui, on espère !
Ana Girardot : Peut-être qu’elle se passera dans un autre pays plus chaud ? Qui sait.
La saison 1 de Totems est dès à présent disponible sur Amazon Prime Video
Amandine Rouhaud
Journaliste