Tokyo Revengers : la véritable histoire derrière la création du manga
Publié le Mise à jour le Par Flavie Piet
Tokyo Revengers explose les ventes : plus de 32 millions d’exemplaires vendus. Rien que ça ! Les tomes du manga apparaissent toutes les semaines dans le top Oricon, plus rien n’arrête le manga de Ken Wakui ! Mais vous ne le saviez sans doute pas, ce dernier se serait inspiré de sa propre adolescence pour écrire Tokyo Revengers… On vous raconte tout
Tokyo Revengers c’est quoi ? Takemichi a 26 ans et enchaine les petits boulots précaires. Il a le sentiment d’avoir complètement raté sa vie. Un studio miteux, un salaire de misère, une vie monotone : quoi de pire ? Un jour, il apprend en écoutant les infos que son ancienne petite amie Hinata (la seule qu’il n’ait jamais eu d’ailleurs) est décédée avec son petit frère. Ces deux là furent les victimes collatérales d’un règlement de comptes entre les membres du gang Tokyo Manjikai.
Takemichi cogite beaucoup, et c’est alors que lui aussi est poussé vers la mort, le ramenant 12 ans en arrière. Difficile à réaliser, et pourtant, Takemichi est certain que c’est l’occasion de sauver Hinata. C’est alors que notre protagoniste est amené à se mêler des affaires du gang du Tokyo Manjikai.
Ken Wakui
« Au lycée, j’ai été renvoyé un mois après la rentrée pour mon mauvais comportement. Du coup j’ai commencé à travailler comme “host” [l’équivalent masculin des hôtesses] dans un bar pour femmes dans le secteur de Shinjuku à Tokyo » -Ken Wakui pour Le Monde
Ken Wakui, auteur et dessinateur de Tokyo Revengers n’a pas eu besoin de tout inventer pour créer son histoire. En effet, ce dernier n’a eu qu’à plonger dans ses souvenirs, lorsqu’il était encore un furyo, soit un membre d’un gang dans les années 2000. Incroyable ? Et bien ce n’est pas tout. L’auteur a volontairement placé les sentiments humains et les relations amicales au cœur de son œuvre afin de dépeindre ce qu’étaient les gangs japonais il y a une vingtaine d’années. Il regrette d’ailleurs ce que sont devenus ceux d’aujourd’hui, trop intéressés par les intérêts économiques selon ses dires.
« Je voulais parler d’une époque où les furyo avaient du style et étaient des voyons par principe et non pour l’argent comme c’est souvent le cas aujourd’hui » nous dit Ken Wakui dans une interview au magazine Atom.
C’est ainsi que l’auteur eu l’idée du bond dans le passé de Takemichi, afin de pouvoir relater ce qu’étaient les gangs tokyoïtes à son époque. Le respect envers les citoyens lambdas était très important, et jamais aucune victime collatérale n’était tolérée. Les querelles entre gangs restaient entre gangs selon Ken. Les principes, le respect, l’importance de l’amitié : Ken relate ces beaux principes à travers les personnages de Draken et Mikey.
« Je ne suis pas capable de dessiner les loubards d’aujourd’hui parce que je ne connais que les furyo de mon époque. Donc, j’ai décidé de déplacer mon récit dans le temps » – Ken Wakui pour Le Monde
Ken Wakui était membre d’un gang appelé Black Emperors, un des plus gros de Tokyo à l’époque, et surtout, un des plus respectés. Bien que cette information n’ait jamais été confirmée par l’auteur lui-même, cette photographie semble le prouver.
On retrouve de nombreuses similitudes avec le Tokyo Manjikai notamment les uniformes noires et la croix présente sur les drapeaux. Cette dernière représente les temples bouddhistes au Japon et signifie « bien être ».
Les Black Emperors
Les Black Emperors étaient un gang de motards japonais. Aussi appelés Bōsōzoku, ils ont beaucoup attiré l’attention des médias. Leur drapeau, leurs motos ainsi que leurs uniformes rappellent énormément le Tokyo Manjikai.
Si ce gang sévissaient avec de nombreuses activités illégales, les membres étaient également un véritable symbole. Plus que de simples voyons, ces furyos agissaient aussi pour les bonnes causes et inspiraient un profond respect de la part des citoyens et du gouvernement. Ces jeunes étaient pour la plupart abandonnés par la société ou leur propre famille. Les Black Emperors étaient alors comme une famille recomposée, à l’image du gang idéal de Mikey.
Mais des fractures au sein du gang ont commencé à pointer le bout de leur nez. En effet, certains membres ayant soif de pouvoir souhaitaient se rebeller de manière violente contre le gouvernement japonais. Cela ne vous rappellerait pas le mouvement orchestré par Tetta Kisaki dans Tokyo Revengers ?
Si à l’époque le pouvoir des gang de furyos était très important, aujourd’hui ces derniers ne sont plus aussi puissants et les convictions ne sont plus les mêmes. C’est un véritable hommage à sa jeunesse que fait Ken Wakui à travers Tokyo Revengers.
Dorénavant, vous ne lirez plus son œuvre du même œil ! D’ailleurs, Ken affirme dans une interview pour Glénat que le personne duquel il se sent le plus proche est Takemichi. Il aurait créée le héros selon ses propres affinités. Ne serait-il pas un reflet de l’auteur lui-même ?
Flavie Piet
Journaliste anime manga
Journaliste anime et manga