The Substance : l’obsession cinéma de la semaine

The Substance : l’obsession cinéma de la semaine

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C’est probablement LE film à voir en cette fin d’année de 2024. The Substance, de la réalisatrice française Coralie Fargeat, a été un énorme succès à Cannes et aux États-Unis, et est désormais prêt à conquérir la France ce 6 novembre 2024. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne va pas vous laisser de marbre.

C’est quoi ?

Sue dans The Substance
© Metropolitan Filmexport

Et si on vous donnait l’occasion d’avoir une seconde jeunesse ? The Substance suit la star américaine Elisabeth Sparkle (Demi Moore), animatrice vedette d’une émission d’aérobic, qui est virée le jour de ses 50 ans car elle est jugée trop âgée. Elle va alors tester une substance qui lui permet d’avoir une version d’elle-même plus jeune, plus belle et plus dynamique, afin de reprendre sa place en tant qu’animatrice vedette. Sue (Margaret Qualley), l’homologue plus parfaite d’Elisabeth voit alors le jour. Toutes les deux vont devoir alterner leur vie une semaine sur deux pendant 7 jours, et pas un de plus, au risque de conséquences irréversibles sur leurs corps.

Y’a qui ?

Harvey, Sue et Elisabeth dans The Substance
© Metropolitan Filmexport

Nous retrouvons Dennis Quaid (L’Étoffe des héros, Traffic, Le Jour d’Après) à l’affiche de The Substance, dans le rôle d’Harvey, un producteur sexiste, pervers et macho. Margaret Qualley, que vous avez probablement déjà vue dans One Upon A Time… in Hollywood et The Nice Guys, incarne quant à elle Sue, la version plus jeune et parfaite d’Elisabeth. Et en parlant d’Elisabeth Sparkle, c’est Demi Moore (Ghost) qui prête ses traits à cette star mondiale (et fictive).

Pour Coralie Fargeat, la réalisatrice de The Substance, il était important qu’une actrice très connue joue ce rôle. « Quand j’ai écrit le projet, je savais que je voulais travailler avec une actrice iconique qui représente la star et tout le symbole qui va avec. C’est-à-dire vivre sous le regard des autres et tirer de sa valeur du fait d’être vu et être sous le feu des projecteurs (…) et lorsque tout ça s’en va, d’avoir le sentiment que tout ça s’arrête » a-t-elle confié lors de l’émission C l’hebdo.

C’est un peu comme…

Affiches de Titane, Barbie et La Mouche
© Diaphana Distribution / Warner Bros / Twentieth Century Fox

The Substance n’est pas un film comme les autres, car le voir est une réelle expérience qui ne vous laissera pas indifférent à la fin de son visionnage, tout comme Titane de Julia Ducournau, qui a choqué ses spectateurs à sa sortie. En plus de partager cette particularité, tous deux proposent un sous-genre de l’horreur qui fait froid dans le dos : le body horror. Que ce soit dans The Substance ou dans Titane, le corps est un personnage à part entière et devient le pire ennemi de l’héroïne, créant ainsi des scènes traumatisantes et gores.

Les fans de La Mouche avec Jeff Goldblum vont aussi trouver chaussure à leurs pieds avec The Substance, puisque le film joue beaucoup avec la déformation du corps jusqu’à en devenir monstrueux. Coralie Fargeat s’est aussi amusée à faire de nombreux clins d’œil aux films d’horreur, dont Shining, Carrie ou encore Alien. De quoi ravir les fans du genre qui adoreront découvrir les moultes références dissimulées dans le long-métrage !

Image de The Substance
© Metropolitan Filmexport

The Substance ressemble aussi à Barbie de Greta Gerwig dans le message qu’il dénonce. Les couleurs utilisées sont pastels et flashy afin de faire contraste avec la noirceur du propos derrière, à savoir le fait que les femmes sont constamment considérées comme des objets et sont sexualisées par les hommes. Dans The Substance, ce sont eux qui dirigent la carrière d’Elisabeth et qui portent un jugement sur son physique, tout comme dans Barbie où ce sont des hommes à la tête de cette industrie. La masculinité toxique est mise en avant et est surtout le déclencheur de l’histoire.

Le détail qui change tout ?

The Substance est avant tout un film de genre, ce qui est primordial de souligner pour Coralie Fargeat, car elle a pu se permettre de sortir du réalisme afin de choquer, et de provoquer chez le spectateur un sentiment de mal-être. « Ce que j’aime dans les films de genre, c’est qu’ils permettent de sortir du réalisme, du sociologique, de l’intellectualisme, tout l’inverse de ce que je mets dans mon cinéma. Ce que j’aime, c’est ce plaisir jouissif de ne pas avoir peur d’y aller, de s’amuser, de frôler le ridicule » a-t-elle alors confié dans le communiqué de presse officiel du film.

Sue et Elisabeth dans The Substance
© Metropolitan Filmexport

Ce n’est donc pas un drame ou un film d’horreur comme les autres. The Substance est original dans sa manière de faire passer son message, que ce soit dans la réalisation et dans ses nombreux plans serrés pour oppresser le spectateur, mais aussi dans ses effets visuels plus vrais que nature. Coralie Fargeat enchaîne les gros plans sur le corps de ses actrices, pour les passer au crible, comme la société le fait constamment avec le corps des femmes.

The Substance est violent dans ses propos et sa réalisation, afin de traduire la violence que nous pouvons avoir sur notre corps, que nous jugeons constamment imparfait. Surtout pour les femmes qui sont généralement jugées sur leur physique.

The Substance sort au cinéma ce mercredi 6 novembre 2024.

Alexis Savona

Alexis Savona

Rédacteur en chef adjoint

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