The Substance : la fin choc du film expliquée
Publié le Par Alexis Savona
Le film The Substance peut, en plus de nous choquer, nous pousser à nous interroger sur la réelle signification derrière la séquence finale, mettant en scène la terrible Monstro Elisasue. Et si vous êtes sortis de la salle en voulant mieux comprendre le film, Serieously tente de vous l’expliquer du mieux possible !
Petite piqûre de rappel avant de débuter. A la fin de The Substance, Sue a décidé de ne plus suivre les règles établies en ne vivant désormais qu’en tant que Sue. Mais la jeune femme a consommé toutes les injections possibles et pour pouvoir se régénérer, elle a besoin de faire revivre au plus vite Elisabeth, ce qu’elle fait à contrecœur.
Et lorsqu’Elisabeth voit ce qu’elle est devenue, à savoir une vieille femme abjecte à cause de la surconsommation de la substance de Sue, elle décide d’arrêter définitivement l’expérience et tue Sue avec un produit. À la dernière minute, Elisabeth reprend conscience et ne souhaite plus en finir avec son homologue. Voyant qu’elle allait être tuée, Sue entre dans une rage folle et tue son autre version. Finalement, c’est le personnage de Demi Moore qui meurt et c’est sa version plus parfaite qui en ressort gagnante… mais pas pour très longtemps.
Sue avait besoin d’Elisabeth pour se regénérer, mais maintenant qu’elle est morte, elle n’a plus la capacité de le faire et commence à se décomposer petit à petit. Elle a alors comme idée de réutiliser l’Activateur sur elle, dans l’espoir d’être une version encore plus améliorée d’elle-même. Mais, souvenez-vous : l’Activateur doit être utilisé une seule et unique fois. Par conséquent, Sue fait naître en elle un monstre, Monstro Elisasue, une fusion horrible d’elle et Elisabeth.
La fin de The Substance se termine en bain de sang
Par malchance, c’est Elisasue qui va devoir animer la soirée très attendue du nouvel an. Le monstre enfile sa plus belle robe, met son plus beau rouge à lèvres et placarde le visage d’Elisabeth sur son visage pour cacher sa vraie nature. Sur scène, le masque tombe et le monde entier découvre le monstre qu’elle est devenue. Le public présent décide de l’abattre sur scène, chaque membre de son corps découpé finit en giclée de sang et Monstro n’a plus qu’une solution pour survivre : fuir.
Mais sa fuite prend fin lorsqu’elle commence à son tour à se décomposer, pour finir en une petite masse montrant seulement la tête d’Elisabeth. Cette petite créature tente tant bien que mal de terminer sa route sur l’étoile d’Elisabeth Sparkle du Hollywood Walk of Fame. Une fois sur son étoile, la petite masse se réimagine une foule l’acclamer et l’aimer, avant de se désintégrer totalement et laissant derrière elle une flaque de sang, balayée le lendemain.
Une libération pour Elisabeth ?
Monstro Elisasue est la métaphore de l’être humain qui mutile son corps et le transforme le plus possible afin de rester jeune. Elisasue est ainsi la représentation des nombreuses opération de chirurgie esthétique que les femmes peuvent multiplier à outrance car on les force à paraître jeunes et belles, et qu’il n’y a rien à faire contre le temps qui passe, malgré les efforts fournis.
Dans le dernier plan du film, qui se déroule sur le Hollywood Walk of Fame, Monstro s’est décomposée, libérant seulement le visage d’Elisabeth. Le fait qu’Elisabeth se soit détachée de ce corps terrifiant montre qu’elle s’est enfin libérée de ses angoisses de perfection, et du monstre qu’elle a elle-même créé. Mais elle n’a pas appris de ses erreurs pour autant. En rendant son dernier souffle sur son étoile, Elisabeth montre qu’elle est toujours en quête de cette gloire et qu’elle reste nostalgique du temps où elle était jeune et parfaite, c’est pourquoi elle serait heureuse de mourir à cet endroit.
Finalement, les dernières secondes du long-métrage nous mettent face à la dure réalité de la vie. Nous sommes dans une boucle infinie dans laquelle nous naissons, nous essayons d’être le plus parfait possible, puis nous mourrons parfois dans l’indifférence, à l’image d’Elisabeth qui se désintègre totalement sur son étoile avant d’être totalement balayée, et ce littéralement.
Alexis Savona
Rédacteur en chef adjoint