The House of Gaunt : Maxence Danet-Fauvel, « Voldemort vit en moi maintenant » [Interview]
Publié le Mise à jour le Par Alexia Malige
Fan film très attendu par les amoureux de Harry Potter, The House of Gaunt sort ce mercredi 15 septembre en streaming. Un court-métrage centré sur les origines de Voldemort et son ascension en tant que puissant mage noir. A cette occasion, Serieously a rencontré Maxence Danet-Fauvel, qui interprète ici le Seigneur des Ténèbres.
Réalisé par Joris Faucon-Grimaud, The House of Gaunt s’intéresse ainsi au passé de la famille de Lord Voldemort, mais également à l’évolution du terrible sorcier, jusqu’à la tristement célèbre nuit du 31 octobre 1981. De quoi replonger dans l’univers créé par J.K. Rowling le temps d’un instant. Rencontre avec Maxence Danet-Fauvel, le nouveau visage de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
Comment avez-vous réagi lorsqu’on vous a parlé du casting pour incarner Lord Voldemort ?
Quand on m’a présenté le projet, j’avoue avoir été un peu dans le jugement (rires). J’ai tout de suite pensé : « Un réal français de 25 ans qui fait un fan film sur Harry Potter pour YouTube…ça va forcément être une catastrophe ». Et puis, j’ai pris ma gifle ! J’ai reçu le scénario, ainsi qu’une petite bande-annonce – car une partie du film avait déjà été tournée – et en voyant les images, je me suis dit : « Ah oui, c’est du sérieux. Ils savent vraiment ce qu’ils font ».
Ensuite, j’ai vu que c’était en anglais et…je ne parlais vraiment pas bien cette langue à l’époque (rires). Je me suis dit : « Allez, on va essayer », puis j’ai passé le casting et ça s’est super mal déroulé. Je n’y arrivais pas du tout. Je n’avais jamais fait d’audition en anglais auparavant et j’étais nul, nul, nul ! Lorsque Joris m’a rappelé une semaine plus tard, j’étais persuadé de ne pas avoir été choisi et finalement, il m’a dit : « Je fais peut-être une grosse erreur, mais si tu me donnes les trois prochaines semaines de ta vie, c’est toi qui fais le film ». Et donc, j’ai dit oui.
Après cette audition compliquée, comment vous êtes-vous préparé à jouer en anglais ?
J’ai pris énormément de coaching et j’ai bossé toutes mes lignes de texte en phonétique. Je ne me suis pas dit que j’allais apprendre l’anglais avec un semblant d’accent britannique, parce que je n’avais absolument pas le temps en trois semaines. Donc, je voyais des coachs plus ou moins tous les jours et je travaillais de manière très mécanique. Ça aurait pu être n’importe quelle langue, ça aurait été le même processus.
Cela vous a-t-il vraiment permis d’être plus à l’aise avec votre texte par la suite ?
C’était un peu compliqué sur le tournage, mais on a refait tous les dialogues en post-synchro un an plus tard, donc ça allait beaucoup mieux. Ça a vraiment été laborieux, mais on a plus ou moins réussi. C’est d’ailleurs ce qui m’effraie le plus avec ce film. Je me demande si les gens vont croire à cet accent improbable entre le français et le britannique que j’ai essayé de faire…(rires) Ça risque surtout de poser problème à l’étranger…
Avant de vous lancer dans ce projet sur les origines de Voldemort, étiez-vous un grand fan de la saga Harry Potter ?
Je ne suis pas forcément fan, dans le sens où je ne connais pas toutes les anecdotes, toutes les infos, tous les détails, mais j’ai 28 ans, donc je fais partie de la génération qui a grandi avec les livres. Et, c’était génial ! J’ai vraiment eu le meilleur âge pour lire Harry Potter. Les romans sortaient aux années où moi, je vivais les mêmes choses que les personnages. Je me rappelle que dans le tome 4, il commençait à y avoir les petites histoires, les relations amoureuses… Moi j’étais au collège à ce moment-là, donc pareil, les premières petites copines et tout. Ma génération s’identifiait vachement aux bouquins. Je les achetais dès qu’ils sortaient. Je les ai tous lus au moins trois fois. Donc, je suis un peu fan quand même (rires).
Quel était votre rapport à Voldemort avant et maintenant que vous l’avez incarné ?
Maintenant, je le comprends. C’est là la première étape d’une création de personnage, c’est de réussir à comprendre pourquoi il est devenu comme ça. Il a d’ailleurs fallu faire un sacré travail de psychologie (rires) ! En vérité, quand j’étais petit, il me faisait flipper. Je me rappellerai toute ma vie de la scène où le professeur Quirrell enlève son turban à la fin du premier film… J’étais en PLS, ça m’a effrayé ! Désormais, je comprends ses motivations et puis, je l’ai joué. Voldemort vit en moi maintenant, c’est une partie de moi. C’est fou ! (rires)
Au-delà de l’anglais, comment vous êtes-vous préparé pour interpréter Voldemort ?
Dans la méthode d’acting que je pratique, on ne travaille pas avec des émotions, mais avec des états, qui amènent des émotions. Des états, il y en a 6 ou 7, ça dépend des gens. Il y a la puissance, l’impuissance, la haine, l’amour, le sexe, le dégoût et la solitude. Et c’est fou parce que, normalement, quand je prépare des scènes, il y a toujours une forme d’amour quelque part, donc là, pour incarner Voldemort, il a fallu la détruire. C’était très compliqué, ça. Je me rappelle qu’intellectuellement, c’était dur de me dire : « Ok, donc là, il faut que j’enlève l’un des sept principaux éléments avec lesquels je travaille en permanence ». Il y en a un qui saute. C’est énorme sur une construction de personnage !
Au-delà de ça, il y a eu beaucoup de physique aussi. Je me faisais des sessions de 2 heures pendant lesquelles j’écoutais des sons de Dubstep, de la musique que je n’écoute pas du tout en temps normal, de la trans, de la psy-trans…des trucs qui t’abattent. Je me connectais avec une corporalité un peu animale. Et j’ai fait ça tous les jours. Je me rappelle aussi que j’allais marcher dans la rue… Il y a une chose qui se passe dans nos têtes lorsqu’on est seul, qui s’appelle un dialogue intérieur. Quand on croise quelqu’un, on se parle. Et là, si une personne me regardait, je pensais intérieurement : « Continue à me regarder et je te défonce », chose que je n’ai jamais faite, évidemment. (rires)
Qu’est-ce qui a été le plus excitant pour vous sur ce projet ?
De butter 15 personnes… (rires) Il y a toute une scène d’énorme baston qu’on a tournée dans le château de Fontainebleau avec des cascadeurs qui se faisaient tirer par des cordes, c’était un truc de fou ! Donc oui, les scènes de combat, c’est ce qui m’excitait le plus.
Je voyais les sortilèges quand je jouais Voldemort, je les imaginais passer devant moi. Et en plus, on tournait en décor naturel pour cette scène, on n’était pas sur fond vert, donc on était vraiment dedans.
Dans quels nouveaux projets les spectateurs pourront-ils bientôt vous retrouver ?
Je viens de tourner une série qui s’appelle Les Combattantes, qui raconte la vie de quatre femmes pendant la Première Guerre mondiale. Et c’est hyper cool, parce qu’à l’école, on ne nous apprend pas trop cette partie de l’histoire. Pourtant, les femmes avaient une place très importante dans la Première Guerre mondiale. Donc là, on suit le parcours d’une nonne, d’une prostituée, d’une infirmière, d’une femme qui reprend l’entreprise de son mari qui part à la guerre et, moi, je joue un soldat au front. On a tourné en décor naturel avec des costumes incroyables. C’était fou ! C’était une sacrée expérience !
Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction