The Deep House : "le but était de casser les codes de la maison hantée" (INTERVIEW)

The Deep House : « le but était de casser les codes de la maison hantée » (INTERVIEW)

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Une maison hantée sous l’eau ? C’est le concept fou mais réussi de Julien Maury et Alexandre Bustillo. The Deep House sort ce mercredi 30 juin au cinéma, rencontre avec les deux réalisateurs.

The Deep House suit le mythe de la maison hantée, un classique dans l’horreur… mais complètement renouvelé avec ce concept sous l’eau. Était-ce votre envie première, de donner un nouveau souffle au film horrifique sur une maison hantée ?

Julien Maury : En fait avec Alexandre on a une manière spéciale de travailler : on adore se pitcher des idées en mode un peu ping pong, pour brainstormer sur des choses un peu folles. On se base sur nos envies, ce qu’on aime bien… et tout ça est venu d’une balade dans Paris, au moment de se quitter on s’est dit « on aimerait bien faire un vrai film de maison hantée ». On avait un peu abordé le sujet avec le film Livide mais là on se disait qu’il fallait aller encore plus loin. Notre but aussi était de donner envie aux gens d’aller au cinéma, de payer pour une place.

Et donc quand on parle de grand spectacle on se dit que sous l’eau… ça a de la gueule !

J.M : Oui clairement le concept était complètement inédit, jamais vu. Ça sent la galère à plein nez, soyons honnêtes (rires) mais on était déjà à fond dès le début. Le film de maison hantée est très codifié, c’est un genre connu, identifié sauf qu’en le filmant sous l’eau ça nous permet de jouer avec des codes assez attendus. Tout prend une tournure différente sous l’eau, de la porte qui grince, celle qui s’ouvre toute seule, un piano qui joue. Dans un film d’horreur traditionnel c’est pas original mais sous l’eau ça devient onirique, poétique tout en amenant des réflexions différentes chez le spectateur.  On se dit « mais attend, on est sous l’eau, comment ça peut arriver ? Y’a pas de courant d’air« . C’est une autre manière d’aborder un genre classique.

On peut dire que vous n’avez pas choisi le chemin le plus facile pour ce film puisque tout est réellement filmé sous l’eau, comment s’est passé le processus ? 

Alexandre Bustillo : Ça a demandé beaucoup de recherches, clairement. Il y a deux façons de faire des scènes sous marine au cinéma : ce qu’on a fait, c’est à dire tourner sous l’eau et une autre technique qui s’appelle le Dry for Wet, où on tourne devant un fond vert et au ralenti. C’est plutôt une technique de grosse prod Hollywoodienne comme Aquaman et on ne va pas se mentir, déjà on avait pas forcement les moyens ! Mais en plus, on cherchait un véritable effet naturel, authentique, organique… qu’on ressente le décors, qu’on donne l’impression au spectateur de visiter cette maison. On a donc cherché un bassin pour tourner et un venait justement d’ouvrir à Bruxelles donc c’était parfait. On a construit notre décors, et pour chaque scène on l’émergeait, ce qui n’était pas une mince affaire !

Forcément vous ne tourniez pas sous l’eau et vous avez dû suivre les acteurs « au sec »… C’est frustrant pour des réalisateurs de ne pas diriger directement vos acteurs ? 

J.M : Un peu… Surtout vu notre manière de travailler normalement. On est super présent sur les plateaux en général. On attend pas les retours vidéo, on est souvent avec les chef op, les comédiens. Et là c’était tout l’inverse, on ne pouvait pas être sous l’eau avec eux donc c’était frustrant au début, on devait prendre de nouvelles marques, de nouveaux repères. Et puis finalement on est rentré dans une dynamique de travail bien huilée, avec une rigueur un peu militaire et beaucoup de répétitions, on se rendait compte que finalement ça roulait très bien comme ça aussi.

Vous parliez tout à l’heure de pitchs fous comme vous aimez brainstormer ensemble… est-ce qu’il y a un projet dingue que vous aviez en tête et qui n’a pas vu le jour ? 

A.B : Oulala il y en a plein (rires). Je me souviens de notre idée des Ninjas contre les Vikings. C’est parti d’un truc à la con, on passait devant un restaurant japonais et on s’est dit « olala un film avec des Ninjas » et là on passe devant un truc qui nous a fait penser à des Vikings et on s’est dit que c’était génial qu’on devait mêler les deux univers.

J.M : Mais le pire c’est qu’on a écrit ce truc hein ! Y’avait des trucs cool genre une bataille contre un morse (rires). Parfois on laisse des idées dans un coin et en retombant dessus on se dit qu’il y a peut être quelque chose à faire. À suivre (rires) !

 

The Deep House, à découvrir au cinéma dès le 30 juin. Notre interview de Camille Rowe ici. 

Aurelia Baranes

Aurelia Baranes

Co-fondatrice - Directrice de Publication

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