Séries Mania : le palmarès du festival

Après une semaine de festivités et un nouveau record de fréquentation, le festival Séries Mania s’est clôturé en fanfare vendredi avec l’annonce des gagnants des différentes compétitions présentées. On fait le point sur le palmarès.

Le palmarès de la compétition internationale         

Cette année, le jury de la compétition internationale présidé par le co-créateur de The OA, Zal Batmanglij, a remis quatre prix : meilleur scénario, meilleure actrice, meilleur acteur et le Grand Prix. Parmi les nommés aux différentes catégories on a pu retrouver une pléthore de séries venues des quatre coins du monde : 

House of Gods, drame Shakespearien australien d’Osamah Sami et Shahin Shafae qui suit les bouleversements d’une famille dont le patriarche est élu imam. Un récit puissant mêlant jeux de pouvoir et politiques, et dont l’acteur principal Kamel el Basha s’est vu décerner le prix du meilleur acteur.

Herrhausen – The Banker and the Bomb, biopic sur le PDG de la Deustche Bank dont l’ascension fulgurante dans une Allemagne des années 80 complètement divisée provoquera des tensions politiques sans précédents. Incarné par Olivier Masucci qu’on a pu voir dans Dark, Herrhausen a remporté hier le prix du meilleur scénario grâce à la remarquable écriture de Thomas Wendrich.

On retrouve derrière Apples Never Fall l’écriture de Lianne Moriarty, célèbre autrice à qui on doit notamment Big Little Lies. Dans ce thriller qui nous plonge dans la bourgeoisie floridienne, on suit une famille d’apparence parfaite dont la matriarche va mystérieusement disparaître. Une série au casting cinq étoiles avec également Sam Neil, Alison Brie, Jake Lacy ou encore Annette Bening qui a remporté hier le prix de la meilleure actrice.

Mais le coup de cœur du jury qui lui a remis le Grand Prix du palmarès est un thriller psychologique inspiré de faits réels. Rematch suit l’affrontement historique entre le célèbre joueur d’échecs Garry Kasparov et le super-ordinateur d’IBM Deep Blue. Un récit fascinant qui fait aussi largement écho à l’actualité avec les dangers soulevés par l’intelligence artificielle.

Même si les quatre autres séries présentées ne figurent pas au palmarès, elles auront quand même contribué à de très belles découvertes pour le public lillois.  Nous attendons notamment avec impatience la diffusion de notre coup de cœur So Long Marianne, qui retrace la vie de Leonard Cohen incarné par l’excellent  Alex Wolff.

La pépite Boarders, série britannique ovationnée à l’unanimité lors de sa projection, nous a également séduit. On y suit cinq étudiants brillants issus de quartiers défavorisés et qui vont essayer de redorer l’image d’une des plus prestigieuses écoles anglaises. Hotel Cocaïne  signe de son côté le retour très attendu de Chris Bancato à qui on doit Narcos et Godfather of Harlem. Une nouvelle série qui retrace l’expansion du trafic de cocaïne en Floride dans les années 70, portée par Danny Pino et l’excellent Michael Chiklis.  

Enfin, on retrouvera très prochainement sur nos écrans en France la série Dans l’Ombre avec Swann Arlaud, Melvil Poupaud et Karine Viard, qui nous plonge dans les coulisses d’une primaire d’un parti de droite (une série adaptée du roman éponyme écrit par l’ex premier ministre Edouard Philippe et le député Gilles Boyer)

Le palmarès de la compétition française

Les séries françaises ont aussi été mises à l’honneur grâce à un jury composé de journalistes étrangers qui ont remis quatre prix : meilleure série, meilleure actrice, meilleur acteur et meilleure musique originale.

Parmi les séries présentées, on a pu découvrir Homejacking présenté par OCS, thriller nerveux où un couple se retrouve séquestré dans leur maison par un agresseur cagoulé. Ou encore Ourika, produite par Booba et diffusée sur Prime Vidéo, qui suit les ascensions d’un jeune de banlieue contraint de reprendre le trafic de stupéfiants de son frère, et celui d’un jeune flic déterminé à faire tomber la famille de caïds, le tout sur un fond d’émeutes.

Mais c’est Machine qui a conquis le cœur du jury avec le prix de la meilleure série. Une nouvelle victoire pour la chaîne Arte qui diffuse également Rematch. La série avec Joey Starr et Margot Bancilhon réunit un ancien toxico marxiste et une jeune solitaire maître de Kung-Fu qui s’unissent pour mener une révolte ouvrière.

Aussi au palmarès, Murder Club avec Eric Cantona qui est de retour sur le petit écran et incarne un ex profiler qui s’associe avec une jeune policière de la crim’ pour traquer un tueur en série. Une jeune policière incarnée par Tiphaine Daviot, qui a remporté le prix de la meilleure actrice dans cette dramédie diffusée prochainement sur M6.

Côté acteurs, c’est Jérémy Gillet qui a remporté le prix pour son rôle dans Une amitié dangereuse, adaptation de la saga historique de Juliette Benzoni. Une série France Télévisions qui raconte l’amitié entre Anne d’Autriche et Marie de Rohan-Montbazon.

Enfin, comme tous les ans depuis 2021, le palmarès récompense la meilleure musique originale de série, avec le soutien de la Sacem. Et cette année c’est le travail de Julie Roué, compositrice pour la série Le Monde N’existe Pas, adaptée du roman de Fabrice Humbert. Des compositions qui ont accompagné Niels Schneider dans son enquête pour prouver l’innocence de son amour de jeunesse.

Le palmarès du panorama international et le prix du public

Le jury du panorama international a été présidé par l’auteur américain Douglas Kennedy, qui a remis 5 prix : meilleurs acteur et actrice, meilleure série, meilleure réalisation et bien sûr le prix des étudiants.

Et c’est la série La Mesias qui a remporté le grand chelem du palmarès avec le prix des étudiants et celui de la meilleure réalisation. Un récit sur trois décennies qui explore l’histoire d’une sœur et d’un frère à l’enfance douloureuse.

Autre série qui remporte deux prix : Soviet Jeans qui repart avec le prix du meilleur acteur pour Karlis Arnolds Avots, et le prix très convoité du public. Une série qui met en lumière un fan de rock letton qui créée un réseau clandestin de fabrication de jeans en pleine guerre froide.

La Norvège repart avec le prestigieux prix de la meilleure série pour Dates in Real Life qui a été un vrai coup de cœur pour le jury. Un récit sur le passage à l’âge adulte d’une jeune femme introvertie qui passe son temps en ligne et doit essayer de s’épanouir IRL.

Enfin, notre coup de cœur, la néozélandaise After the Party avec Peter Mullan et Robyn Malcolm qui a remporté le prix de la meilleure actrice. Un drame où une mère de famille voit son monde s’écrouler le jour où elle accuse son mari d’agression sexuelle envers un jeune garçon mineur.  

Le palmarès des comédies et des formats courts

Côté comédies, c’est la petite pépite australienne Videoland qui remporte le prix de la meilleure série. Un huis clos dans un vidéoclub dans les années 90 qui suit une adolescente en recherche de modèles queers à travers le cinéma.

Petit clin d’œil également à la série française Extra avec Anne Girouard et Stéphane Bac dans laquelle une mère de famille décide de devenir assistante sexuelle pour des personnes handicapées, diffusée prochainement sur OCS. On a également bien ri devant la néerlandaise Chameleon aux airs d’Atlanta. A surveiller !

Enfin, côté formats courts,  Ceux Qui Rougissent a fait l’unanimité avec ses lycéens bouleversés par les méthodes d’un nouveau professeur qui débarque pour leur apprendre le théâtre. Mais le jury a également eu une mention spéciale pour Limbo Zone tout droit venue de Finlande, qui nous embarque dans le périple urbain d’une jeune femme qui se retrouve sans domicile fixe.

Clap de fin pour Séries Mania 2024, rendez-vous dès l’année prochaine du 21 au 28 mars pour l’édition 2025 !