Les Rivières Pourpres (France 2) : “Olivier Marchal et Erika Sainte forment un couple que le public adore”
Publié le Mise à jour le Par Clément Rodriguez
Les deux derniers épisodes inédits de la saison 2 des Rivières Pourpres sont diffusés ce lundi. Serieously s’est entretenu avec Thomas Anargyros, le producteur, qui a évoqué le succès et la suite de la série.
Avez-vous eu des doutes avant de lancer la suite des Rivières Pourpres ?
Les chaînes de télévision font des études sur leurs programmes et, globalement, il n’y avait que des éloges sur Les Rivières Pourpres après la saison 1. On s’interrogeait sur le rythme, il y avait parfois des scènes un peu longues, mais qui participent à l’univers de Jean-Christophe Grangé. Tout ça, c’est un équilibre difficile à trouver. On voulait reprendre les éléments de la saison 1 et faire aussi bien. À la réception, on a été très agréablement surpris. J’espérais qu’on redémarre au niveau où on avait terminé avant. Et l’effet qui a sidéré tout le monde, c’est que cela a été pareil que l’année dernière. Il y a eu à nouveau 4,7 millions de téléspectateurs pour le premier soir de la saison 2.
Comment expliquez-vous ce succès ?
Je pense qu’il y a des gens qui viennent sur la marque et il y a les aficionados. On est incroyablement satisfaits et heureux, c’est à la fois un succès public et critique. D’un côté, il y a le parti pris de raconter des histoires assez noires, sans les édulcorer même si on les rend visibles pour le prime. C’est vraiment la promesse de Grangé qui n’est pas une fausse promesse. On est aussi plutôt dans le standard de production de Netflix, c’est un standard visuel qui est vraiment au-dessus. Et le troisième élément qui est vraiment déterminant, c’est qu’Olivier Marchal et Erika Sainte forment un couple que le public adore. L’idée qu’on avait eue avec Jean-Christophe Grangé, de ce duo d’un flic plus âgé et d’une flic plus jeune, était de se dire qu’il était plus intéressant de créer une situation de rapport père-fille sans qu’il n’y ait jamais d’ambiguïté d’ordre sexuel ou de séduction, et ça rend le couple attachant.
Est-ce que vous avez eu peur que la série soit trop noire à son lancement pour un prime sur France 2 ?
Il faut savoir que le public a un goût pour ça. La série est une adaptation littéraire, c’est du polar mais c’est un genre presque à part, on est au-delà du polar. C’est là où il y a eu une double intelligence : d’un côté, celle de faire Les Rivières Pourpres et de l’assumer, tout en faisant en sorte que ce soit diffusable en prime time. De l’autre, Jean-Christophe Grangé qui ne veut pas renier son univers et qui ne pousse pas les curseurs. Dans les livres, c’est son imagination qui travaille, c’est plus facile d’y écrire des choses horribles, c’est plus facile de le lire que de le voir. Jean-Christophe Grangé l’a bien compris et a extrêmement bien adapté son travail à cette question-là.
Dans cette saison 2, on en apprend un peu plus sur l’histoire de Camille. Est-ce que c’est un passage obligé de revenir sur l’histoire des personnages ?
On peut tout à fait sans passer, mais suite à la réaction du public à travers les réseaux sociaux et les études qui sont faites, on voit que ce couple est un élément très important. Il ne s’agit pas de transformer la série en autre chose, elle restera toujours basée sur les enquêtes. Mais ce sont des personnages que Jean-Christophe Grangé nourrit d’un passé, d’une histoire. À partir de là, le public est tellement habitué aux nouvelles formes de séries américaines, mais pas que, où on est dans du feuilleton et proches des personnages. Quand il y a deux personnages aussi forts, il faut faire avancer les choses aussi à un certain moment. Il ne s’agit pas de transformer la série, mais cela n’empêche pas de la nourrir de ce que sont ces personnages.
La première saison est disponible sur Netflix. Est-ce que ça change des choses pour vous en tant que producteur ?
À vrai dire, elle ne devait pas y être tout de suite. Elle était plutôt censée y être après la diffusion de la deuxième saison mais ce n’est pas nous qui la vendons, les Allemands [qui coproduisent la série] ont fait ce choix sans nous prévenir. Mais ce n’est que la saison 1 qui est disponible. Le mode de consommation a beaucoup changé et, sur les 5 millions de gens qui ont regardé la saison 2, il y a des centaines de milliers qui n’avaient pas vu la première. C’est aussi comme ça que ça marche, il y a une telle profusion de séries qu’on se demande ce qu’il s’est passé avant lorsque l’on tombe sur une nouvelle fiction. Il faut que les choses qui plaisent au public soient visibles.
Olivier Marchal a dit dans une interview qu’il verrait bien continuer la série sans lui. Qu’en pensez-vous ?
Je pense qu’Olivier Marchal est toujours dans cette posture qui est une forme de modestie, il se dit qu’il n’est pas si important que ça. Il a compris que s’il y avait 5 millions de téléspectateurs, c’était en partie pour lui. Aujourd’hui, la question ne se pose pas. On va démarrer la saison 3 avec Olivier dans quelques semaines. La saison 3 est officielle, elle est écrite et on commence à tourner en avril. Il y aura une soirée en prison, une autre soirée où la peste sera de retour.
Clément Rodriguez
clement@serieously.com
Je suis le fils spirituel de Jake Peralta (Brooklyn 99) & Roland (Plus Belle La Vie).
En ce moment, mon Snack&Chill idéal c'est des madeleines et du chocolat chaud devant Desperate Housewives.