Rainn Wilson : « Utopia, c’est Stranger Things qui rencontre Quentin Tarantino » (INTERVIEW)
Publié le Par Aurélia Baranes
Les fans de The Office connaissent forcément Rainn Wilson, qui a prêté ses traits à Dwight Schrute pendant 9 saisons. Aujourd'hui, l'acteur se frotte à un nouveau reboot : celui d'Utopia. Disponible sur Prime Vidéo dès le 30 octobre, la série a tout pour convaincre les fans de la première heure de la version anglaise.
Dans Utopia, Rainn Wilson prête ses traits à Michael Stearns, un scientifique qui va se retrouver au coeur de la plus grande conspiration mondiale. De son travail avec Gillian Flynn en passant par les tournages, la pression de tourner un reboot d’une série très attendue et la violence à la télévision, découvrez notre interview avec l’acteur.
Comment décririez-vous Michael Stearns ?
Rainn Wilson : C’est vraiment un personnage que j’adore, notamment pour son évolution. Il commence dans un sous-sol, il est sous estimé, personne ne le respecte ni le prend au sérieux. Pourtant, au fur et à mesure que la série avance, il a une évolution très impressionnante et devient un véritable espion dans une terrible histoire de complot. Je trouve que c’est une personne très intègre, il s’adapte aussi bien à la situation à laquelle il est confrontée. Je le vois un peu comme le physicien Anthony Fauci, c’est un homme de science, très intègre, il cherche la vérité et veut que ce monde soit meilleur et pourtant, on doute de lui partout.
Utopia est un très gros challenge pour Gillian Flynn, elle travaille dessus depuis plusieurs années. Comment était-ce de bosser à ses côtés ?
Rainn Wilson : Je connaissais un peu le travail de Gillian Flynn, mais en travaillant vraiment à ses côtés pendant tout le tournage, j’étais vraiment ravi, car cette femme est brillante. Elle a un esprit tellement tordu et un sens de l’humour tellement noir. Je trouve ça fascinant qu’elle ressemble à cette femme américaine “normale”, qui vient de la banlieue chic de Chicago, un peu BCBG et pourtant son humour et son imagination sont tellement tordues (rires). Son écriture est incroyable, la façon dont elle donne naissance aux personnages, ils prennent vraiment vie, les situations les plus glauques peuvent devenir amusantes, on a des twists à profusion… c’est vraiment excitant de travailler à ses côtés.
Vous avez déjà prouvé avec The Office qu’une version américaine d’une série anglaise peut cartonner. Aujourd’hui avec Utopia vous retentez l’expérience, est-ce plutôt excitant ou stressant ?
Rainn Wilson : J’ai envie de dire très excitant. Comme vous le dites, j’ai déjà eu l’opportunité de jouer dans une incroyable, merveilleuse série, qui était le reboot d’un excellent show anglais. On a à l’époque réussi à l’américaniser, en faire notre propre bébé et surtout, nous avons réussi à lui trouver une audience incroyable, que la série originale n’avait pas connue. Les Anglais sont d’excellents conteurs d’histoires, ils font ça très bien depuis l’époque de Shakespeare et ils continuent sur cette voie à la télévision comme au cinéma. Nous les américains, on est surtout très doués pour prendre ces merveilleuses idées et en faire des blockbusters et gagner plein d’argent avec (rires). C’est ce que nous faisons avec Utopia mais c’est une idée brillante que Gillian Flynn s’est parfaitement appropriée. Attendez-vous à du véritable divertissement et à une série très excitante, vous ne pourrez plus vous arrêter.
Utopia peut nous faire ressentir de l’excitation, de la peur.. comment pensez-vous que les spectateurs en général vont réagir ?
Je pense que Utopia peut être très dérangeante. À la fois très drôle, amusante, on suit un groupe dans une aventure, mais en même temps ça donne une image sacrément sombre de la société. C’est pas comme Stranger Things où des monstres viennent attaquer des enfants dans une petite ville, quand on regarde ça on sait que ça ne va pas se passer. Ici on reflète aussi de vrais problèmes, qui se passent dans la société actuelle. Ça a quelque chose d’assez effrayant quelque part.
La première version d’Utopia avait fait scandale en 2014 car elle était jugée trop violente. Aujourd’hui, c’est presque normal d’avoir de la violence dans une série, pensez-vous que ce monde est plus prêt pour Utopia ?
Le fait que la violence prenne une part entière au divertissement aujourd’hui, c’est un peu délicat. La ligne est très fine car ça peut être excitant, notamment pour une audience plus jeune de voir une série violente, dont des scènes peuvent refléter la réalité. Mais il ne faut pas non plus le glamouriser. D’un autre côté, nous ne pouvons pas non plus montrer un monde trop lisse, je pense que dans Utopia par exemple ne donne pas de violence gratuite. Si je devais décrire la série, je dirais que c’est Stranger Things qui rencontre l’univers de Quentin Tarantino. On suit des jeunes en pleine aventures et en même temps des gens se font bousiller, on tire en plein visage de personnes sans problème, quoi. Mais je pense qu’on réagira de façon positive à la série, à partir du moment qu’on comprend qu’il s’agit d’un divertissement complètement fucked up.
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Utopia arrive dès le 30 octobre sur Prime Vidéo en France.
Aurelia Baranes
Co-fondatrice - Directrice de Publication