Presence : l'obsession cinéma de la semaine

Presence : l’obsession cinéma de la semaine

Partage
Lien copié !

Au cinéma ce 5 février, Presence est incontestablement l’experience cinéma qui va vous hanter un très long moment, et pour les bonnes raisons. Aussi profond que bien écrit, original que merveilleusement interprété, le film de Steven Soderbergh nous plonge dans une maison hantée par un esprit, et cela à travers une caméra subjective qui nous met à la place de cette entité. Serieously a adoré, et vous explique pourquoi.

C’est quoi Presence ?

Presence Dulac
© The Spectral Spirit Company

Une famille emménage dans une nouvelle maison, où une mystérieuse présence hante les lieux. Derrière ce pitch à la fois simple et mystérieux se cache Presence, le nouveau film de Steve Soderbergh. Au cinéma à partir de ce 5 février, le long-métrage horrifique nous invite donc à pénétrer la nouvelle demeure des Paynes.

Il y a la mère Rebecca, le père Chris, le frère aîné Tyler et la sœur cadette Chloé. Un quator qui pose donc ses valises dans cette maison pas comme les autres, puisque le public découvre dès les premières secondes qu’elle est hantée par habitée un esprit, une présence, qui épie chacun des faits et gestes et chacune des conversations des Paynes, et cela pour une très bonne raison…

Y’a qui dans Presence ?

Presence Dulac
© The Spectral Spirit Company

Présenté en avant-première au festival du film de Sundance 2024, Presence compte sur un casting de haute volée devant la caméra, en plus du cinéaste que l’on retrouve derrière, à qui l’on doit notamment la trilogie Ocean’s, le dyptique Che, Contagion ou encore Magic Mike. Le long-métrage dévoile une Lucy Liu impressionnante sous les traits de la mère, entre force, calme et retenue, pour une performance sans fausse note, en témoigne une scène finale dans laquelle la comédienne est renversante.

Face à elle, les fans de This is Us auront le bonheur de retrouver Chris Sullivan, alias Toby dans la série de Dan Fogelman qui incarne un mari et un père aimant, quoique souvent perdu et tentant de faire du mieux qu’il peut. Les enfants sont de leur côté campés Eddy Maday, et une Callina Lang qui se révèle comme la véritable révélation du film.

C’est un peu comme…

a ghost story et it follows
@ A24 Films / @ Metropolitan Filmexport

À sa façon d’aborder le thème de l’horreur à travers une mise en scène épurée et si particulière, le tout en développant un sujet actuel, d’un grand intérêt et lui donnant un caractère bien plus profond qu’un simple film d’épouvante, Presence résonne de la même manière qu’It Follows. Sorti en 2014, ce film d’horreur psychologique de David Robert Mitchell racontait la transmission d’une malédiction de personnes en personnes. Cette entité, pouvant prendre n’importe quelle forme, pourchassait celle ou celui qui contractait cette malédiction. Une manière de renouveler le genre de l’horreur pour lui donner des codes de film d’auteur dans un scénario à la fois dense et profond, et qui a donc beaucoup de points communs avec Presence.

Autre film que l’on peut avoir en tête en voyant le nouveau Steven Soderbergh : A Ghost Story, de David Lowery. Aussi poétique et contemplatif que celui-ci, Presence – outre le fantôme en sujet principal – a pour point commun son esthétique, son attention portée aux détails et le fait de révéler toute l’intériorité des personnages à travers une histoire horrifique. Tout comme celle du film de Lowery, l’âme qui hante présence n’est d’ailleurs pas là pour faire le mal, et connaît bien les membres de la maison….

Le détail qui change tout ?

Le détail qui change tout dans Presence tient tout simplement de sa manière d’être filmé et qui fait partie intégrante du scénario, à savoir l’utilisation de bout en bout d’une caméra subjective. C’est en effet à travers le regard de ce fantôme que l’on vit le long-métrage, lui donnant d’emblée le caractère d’une expérience cinématographique hors du commun, et offrant des images et une sensation rares et intenses. « Si je suis la présence : que vois-je ?« , s’est ainsi posé Steven Soderbergh dès l’écriture du film, lui donnant l’envie instantanée d’intégrer ce dispositif pour son film.

« Cela a été intégré dès le départ. Ce qui m’inquiétait, c’était ma conviction absolue – et je l’ai déclaré publiquement – que les films narratifs en pur POV ne fonctionnent pas !, explique le réalisateur dans le dossier de presse de Presence. On veut voir la réaction du personnage dont on épouse le point de vue. Si on ne peut pas voir ce que le personnage ressent émotionnellement, il n’y a pas de film. Mais là, je suis littéralement en train de démolir la structure que j’ai construite. Et ma seule justification est la suivante : ici, si vous pouviez voir le côté inverse… il n’y aurait rien à voir. » Une idée brillante et brillamment exploitée pour un film qui l’est tout autant.

Mathilde Fontaine

Mathilde Fontaine

Rédactrice en chef - Journaliste

Rédactrice en chef de Serieously, Mathilde est toujours à l'affut d'une sortie cinéma ou d'une nouveauté séries, sans oublier de regarder en boucle des classiques du grand et du petit écran.

Suivez nous !