Ces personnages de séries avant-gardistes pour leur époque
Publié le Par Eliott Azoulai
Plus qu’un simple divertissement, les séries télé sont le reflet de notre société (pour la plupart). Certaines n’hésitent pas à carrément bousculer les codes, grâce à des personnages avant-gardistes. De I Love Lucy à Dawson, focus sur toutes ces fois où la télévision a été en avance sur son époque.
Mise à jour : cet article « Ces personnages de séries avant-gardistes pour leur époque » est sorti en février 2018. Il a été mis à jour en juin 2021.
Lucy et Ricky Ricardo dans la série I Love Lucy
Retour dans les années 50. Véritable pionnière dans l’histoire des sitcoms (et des séries en général), I Love Lucy met en scène les aventures de Lucy Ricardo, une femme mariée qui rêve de faire carrière à Hollywood. À une époque où les épouses sont censées avoir uniquement le bien-être de leur foyer à coeur, l’indépendance et l’extravagance de Lucy font l’effet d’une bombe sur le petit écran. Ajoutez à cela son mariage avec Ricky Ricardo, un cubano-américain, faisant d’eux le premier couple interraciale de la télévision américaine.
Steven Carrington – Dynastie (1981)
Dans les années 80, le feuilleton Dynastie – qui fait aujourd’hui l’objet d’un reboot sur The CW et Netflix – entre dans l’histoire avec Steven Carrington. Fils du tout-puissant Blake, il est le premier personnage ouvertement gay dans une série dramatique diffusée en prime time. Le professeur de sociologie Suzanna Danuta Walters note d’ailleurs que « dans l’histoire de l’homosexualité à la télévision, on se souviendra des années 80 comme des années Dynastie ».
Denise Bryson – Twin Peaks
En 1990, l’acteur David Duchovny apparaît déguisé en femme, pour son rôle de Denise Bryson (anciennement Dennis Bryson) dans la saison 2 de Twin Peaks. « Porter des vêtements de femme me détend » dit Denise à Dale Cooper. Une petite révolution pour l’époque.
Jim Profit – Profit
La série Profit, diffusée en 1996 et longue de 8 épisodes, met en scène Jim Profit, cadre supérieur dans une grande multinationale, prêt à (vraiment) tout pour arriver à ses fins professionnelles. Chantage, corruption, extorsion, rien ne l’arrête… L’éthique, il ne connaît pas. La moralité non plus. Bien avant les Dexter Morgan (Dexter), Walter White (Breaking Bad) et autres anti-héros marquants du petit écran, Jim Profit tire son épingle du jeu en tant que sociopathe confirmé.
Samantha Jones dans la série Sex And The City
En 1998, HBO révolutionne le monde de la télévision avec le lancement de Sex And The City sur son antenne. Pour la première fois, des femmes parlent librement de leur sexualité, Samantha Jones en tête. Le personnage interprété par Kim Cattrall devient rapidement culte auprès des fans. Indépendante, successful, déjantée, accro au luxe et nymphomane sur les bords, Samantha est très à l’aise avec sa sexualité et clairement avant-gardiste pour son époque. Comme elle l’a un jour dit, « je suis une try-sexual. J’essaie tout au moins une fois ».
Jack McPhee – Dawson
En 1999, la chaîne américaine The WB (l’ancêtre de The CW) fait beaucoup parler grâce au personnage adolescent de Jack McPhee, qui fait son coming out dans la saison 2 de Dawson. L’année suivante, le network diffuse le premier baiser gay entre deux hommes dans l’histoire des séries de prime-time, entre Jack et Ethan. Incarné avec brio par Kerr Smith, Jack est l’un des chouchous des fans ainsi qu’une véritable inspiration pour des millions de personnes à travers le monde. Son personnage a ouvert la voie à une meilleure représentation de la communauté LGBT à la télévision, notamment dans les teen séries.
Shane McCutcheon – The L Word
Centrée sur la vie et les amours d’un groupe de femmes lesbiennes ou bisexuelles, ainsi que de personnes transgenres, la série The L Word – diffusée de 2004 à 2009 sur Showtime – mérite bel et bien sa place dans notre sélection. On retient plus particulièrement le personnage de Shane, une jeune femme lesbienne à l’appétit sexuel digne de celui de Samantha Jones (Sex And The City). Son style androgyne casse les codes du « genre » et elle ne s’interdit rien.
Carmelita Rainer – Dirty Sexy Money
La série d’ABC a beau n’avoir duré que deux saisons, de 2007 à 2009, elle a eu le temps d’entrer dans l’histoire grâce au personnage de Carmelita, la maîtresse transsexuelle de Patrick Darling. Non seulement c’est presque du jamais-vu pour l’époque, à une heure de grande écoute et sur une chaîne nationale (même si Ugly Betty a introduit le personnage transgenre d’Alexis Meade un an auparavant), mais c’est la première fois qu’une actrice transsexuelle, Candis Cayne, est castée pour un rôle de cette envergure.
Eliott Azoulai
Journaliste