Mortel sur Netflix, Frédéric Garcia : « On a voulu créer quelque chose de nouveau »
Publié le Mise à jour le Par Aurélia Baranes
Mortel débarque sur Netflix ce jeudi 21 novembre ! Derrière ce pari, Frédéric Garcia, showrunner de (seulement) 30 ans avec un rêve de gosse : développer sa propre série surnaturelle. Rencontre.
Pouvez-vous revenir sur la genèse de Mortel ?
En fait j’ai commencé à écrire l’histoire de Mortel en sortant du lycée, je ne savais pas ce que j’allais en faire mais je voulais absolument raconter l’histoire de ces trois personnages, liés à un mystère surnaturel. Je voulais parler de trauma d’adolescence, de choses plus personnelles, le tout sous le prisme du surnaturel. Quand je me suis mis à 100% sur le projet du scénario je suis retourné vivre chez mes parents en banlieue et j’ai fini par rentrer à la Femis et trouver un agent… mais je me suis quand même tapé 19 refus sur Mortel. Pourquoi ? Parce que c’était trop ambitieux pour certains, pas assez conventionnel pour d’autres. Et finalement un producteur de Mandarin Télévision m’a dit « c’est génial, on va le faire avec Netflix ». Et j’étais… choqué ! Mon rêve de gosse a mis 10 ans à se réaliser mais on peut dire que ça valait la peine.
C’est vrai qu’on voit encore trop peu de séries ado en France qui tendent vers le surnaturel…
C’est clair ! Et en même temps il y a une sorte de conjoncture cool, Netflix arrive en France et ils savent parfaitement que les chaînes hertziennes visent le public le plus large possible… contrairement à eux, qui n’ont pas peur d’aller vers le niche. Ils ont aussi compris que certaines séries ne marchent pas trop chez nous parce que dans le process certains ne le font pas correctement, ça ne parle pas à ceux qui ont une culture séries très américaines. Et avec Netflix justement, j’ai pu faire « à l’américaine » ma série et c’est justement exactement comme ça que je voulais travailler.
Et pour revenir un peu sur le casting, comment les acteurs ont été sélectionnés ?
David Bertrand était le directeur de casting sur Mortel et il a trouvé des profils complètement dingues. J’avais une demande importante : que les jeunes ressemblent à de vrais ados, pas à des nanas ou mecs de 30 ans, ultra bien foutus, qui semblent passer leur vie dans une salle de sport. C’était important parce que si tu veux croire au fantastique, tu dois d’abord croire au réalisme. On a vu beaucoup d’acteurs mais je peux vous assurer que le trio, quand on les a vu, idem pour Corentin, j’ai dit tout de suite « c’est eux ». Je dû me battre pour certains, je ne dirai pas lequel, mais on a vu 50 autres profils après lui alors que je répétais « c’est lui ! Je vous jure que c’est lui ». Et finalement sur le premier jour de tournage, tout le monde m’a dit que j’avais raison, qu’on avait fait le bon choix. Je suis fier de la mise en scène, l’écriture, la direction artistique de la série mais ce dont je suis le plus fier c’est vraiment le casting, les acteurs sont incroyables.
Un souci du réalisme qui explique pourquoi beaucoup de scènes sont tournées avec une caméra à l’épaule ?
Oui, je sais que ça peut être déstabilisant parce que c’est un style fort mais ça devait rajouter un côté réaliste, un côté brut, on veut heurter les gens avec ça, c’est viscéral, on associe ça à l’immédiateté aussi. C’était pour deux choses : on voulait capter les réactions tout autour, parce que tout était tourné en lieux réels, appart comme lycée, on a pas de studio, les figurants sont de vrais habitants du Havre, mais aussi pour une contrainte de temps. On avait besoin d’être réactif, d’être à fond et au coeur de l’action. J’ai conscience que ça puisse être déstabilisant d’avoir du surnaturel et de la caméra épaule mais en soit c’était ça le pari dès le départ : créer quelque chose de fort, de nouveau.
Mortel, à découvrir dès le jeudi 21 novembre sur Netflix.
Aurelia Baranes
Co-fondatrice - Directrice de Publication