Dahmer : la famille d’une des victimes critique vivement la série Netflix
Publié le Par Romain Cheyron
Depuis son arrivée sur Netflix le 21 septembre, la mini-série Monstre, l’histoire de Jeffrey Dahmer fait beaucoup parler d’elle et pas forcément qu’en bien. Alors qu’elle retrace la vie et les meurtres du tueur en série – ici incarné par Evan Peters – les familles de victimes sont scandalisées par ce projet, et le font savoir.
La mini-série Monstre, l’histoire de Jeffrey Dahmer fait sensation sur Netflix et s’est rapidement placé comme le programme le plus regardé de la plateforme en quelques jours seulement. L’histoire de ce tueur en série cannibale fascine autant qu’elle énerve. Et la colère est à trouver du côté de la famille des victimes, qui critique vivement la série.
Colère et incompréhension pour la diffusion de la série sur Jeffrey Dahmer
Dans un long essai écrit pour le site américain Insider, Rita Isbell, la soeur d’Errol Lindsey, une des victimes de Jeffrey Dahmer, s’est confiée sur la colère qu’elle a ressentie quand elle s’est vu dans l’un des épisodes, incarnée par une actrice, qui a récité son discours au mot près. Discours prononcé au tribunal par la jeune femme en 1992.
Elle écrit : « Quand j’ai vu une partie de la série, ça m’a dérangé, surtout quand je me suis vu – quand j’ai vu mon nom apparaître à l’écran et cette dame dire mot pour mot ce que j’ai dit. Si je ne m’y connaissais pas mieux, j’aurais cru que c’était moi. Ses cheveux étaient comme les miens, elle portait les mêmes vêtements. C’est pourquoi j’ai eu l’impression de revivre tout ça une fois de plus. Ça m’a rappelé toutes les émotions que je ressentais à l’époque. »
Un traumatisme qui revient encore et encore
Avant d’expliquer que Netflix ne l’a jamais contacté pour l’informer qu’une série allait se faire sur la vie de Jeffrey Dahmer, et donc sur ses victimes et leur famille : « J’ai l’impression que Netflix aurait dû nous demander si ça nous dérangeait ou ce qu’on ressentait à l’idée de le faire. Ils ne m’ont rien demandé. Ils l’ont juste fait. Mais je ne suis pas avide d’argent, et c’est ce dont il s’agit dans cette série, Netflix essayant d’être payé. »
Et d’ajouter : « Je pourrais même le comprendre s’ils donnaient une partie de l’argent aux enfants des victimes. Pas nécessairement à leurs familles. Je veux dire, je suis vieille. Je suis très, très à l’aise. Mais les victimes ont des enfants et des petits-enfants. Si la série leur profitait d’une manière ou d’une autre, ce ne serait pas aussi dur et négligent. »
Une colère légitime que partage Eric Perry, le cousin d’Errol Lindsey, sur Twitter.
I’m not telling anyone what to watch, I know true crime media is huge rn, but if you’re actually curious about the victims, my family (the Isbell’s) are pissed about this show. It’s retraumatizing over and over again, and for what? How many movies/shows/documentaries do we need? https://t.co/CRQjXWAvjx
— eric perry. (@ericthulhu) September 22, 2022
« Je ne dis à personne ce qu’il faut regarder, je sais que la presse sur les vrais crimes est énorme en ce moment, mais si vous êtes vraiment curieux au sujet des victimes, ma famille (les Isbell) est énervée contre cette série. C’est re-traumatisant encore et encore, et pour quoi ? De combien de films/séries/documentaires avons-nous besoin ? » peut-on lire.
Rita Isbell termine son essai sur une note plus positive, expliquant qu’elle cherche à tout prix à garder son frère vivant dans son esprit, notamment pour la fille de ce dernier, aujourd’hui âgée de 31 ans : « Je dois le garder en vie pour pouvoir lui parler de lui. »
Romain Cheyron
Journaliste