Interview : « Missions, c’est une sorte de Lost dans l’espace »
Publié le Mise à jour le Par Aurélia Baranes
Lors un point presse organisé par OCS, nous avons rencontré l'équipe de Missions, dont Hélène Viviès, l'actrice principale et Raphaël Rocher, fondateur d'Empreinte Digitale. Rencontre autour d'une table ronde.
Rencontre avec le casting de Missions.
Hélène, Missions devait en tout premier lieu être une série drôle mais elle est finalement beaucoup plus sérieuse, est-ce que ça a changé quelque chose pour vous en tant qu’actrice ?
Hélène Viviès : Disons que je n’ai pas participé à toutes ces conversations côté prod pour les choix entre la comédie, le drame ou la pure science-fiction. En rencontrant Julien Lacombe (le créateur de la série ndlr) nous avons parlé du ton qu’il voulait, le fait que Missions soit un véritable drame mais avec de temps en temps des pointes de comédie portées par certains personnages. Je me suis demandée au départ si le ton serait le même dans Missions que dans la Lazy Company mais j’ai vite compris que ce n’était pas le but. Heureusement, certains personnages libèrent un peu d’oxygène, d’espace dans cet univers très claustrophobe, c’est pour ça que certaines pointes d’humour étaient indispensables.
Pour moi, en tant qu’actrice, j’ai eu beaucoup de chance parce que sur 10 épisodes parce que le personnage de Jeanne Renoir a l’occasion de voir sa vie d’avant beaucoup plus fouillée, ce qui explique beaucoup de choses sur son comportement du présent. Je m’en suis donc tenu à ça pour bien me concentrer sur le personnage.
Ce format de 20 minutes était-il difficile à tenir ? C’est inhabituel d’avoir un format aussi court pour une série SF et dramatique…
Raphaël Rocher : Ça l’était mais en même temps c’était plus cohérent avec les séries qu’on a déjà développé comme la Lazy Company, Les Grands… On avait l’impression que faire un format 26 minutes ou 52, ça n’allait pas changer beaucoup de choses pour nous du côté de l’histoire. On allait pas en raconter plus avec un format plus long. Au moins ici le rythme va très vite, ça ne s’arrête pas deux minutes. On voulait que la série se consomme comme un bonbon et c’est plus facile de gérer son addiction sur du 26 minutes que du 52.
Avez-vous pris des conseils auprès de spécialistes ?
R.R : Au début oui, surtout auprès de scientifiques, mais nous nous sommes rapidement rendu compte que ça n’allait pas nous aider car contrairement à un film que j’ai adoré comme Seul sur Mars, notre but n’est pas d’essayer de vraiment savoir si on peut faire pousser des patates sur cette planète. On a crée toute une mythologie et on avait besoin de se concentrer là dessus plutôt que sur la crédibilité scientifique.
Où avez-vous tourné ? Notamment les scènes sur Mars…
H.V : Il y a deux endroits pour Mars, il y a le Maroc, mais il y aussi quelques scènes en extérieur sur Mars que nous avons tourné dans des Carrières de pierres vers Tours, dans la région centre. Les intérieurs vaisseaux en revanche étaient tournés dans nos studios à La Rochelle.
On imagine que les scènes en combinaison au Maroc n’étaient pas les plus agréables à tourner du coup…
H.V : C’est vrai que les combinaisons étaient assez lourdes, il faisait très chaud, ça pouvait être compliqué. Les journées étaient vraiment comptées, tout le monde en pâtissait, si on était à la bourre on avait moins de prises. Ça pouvait être très frustrant parfois. C’est tout bête mais par exemple on pouvait avoir des problèmes de buée à l’intérieur du casque. J’ai vraiment beaucoup porté la combinaison car j’ai eu de nombreuses scènes à l’extérieur donc ça m’a permis de m’y habituer, c’était pas donné au début !
Hélène, vous incarnez une femme au cœur de cette science-fiction, ce qui change beaucoup de ce qu’on voyait il y a encore quelques années, qu’est-ce que ça vous a fait de prêter vos traits à ce perso plutôt badass ?
H.V : Oui c’est vrai que je me suis demandée pourquoi une femme était choisie au départ pour ce rôle, pourquoi ce n’était pas un mec, même si je suis vraiment heureuse d’avoir eu ce rôle. On sent une évolution certaine dans le cinéma et les séries là dessus, c’est encourageant. Il y a peut-être aussi un petit parallèle avec Ripley de Alien. Mais Jeanne a eu une vraie évolution au sein de la série aussi, au départ déjà, elle couche avec le commandant du vaisseau, ça m’a intéressé d’emblée de voir cette nana, psy, faire ça dès les premières minutes. Elle se fait plus de mal à elle-même qu’aux autres, elle se confronte à de la culpabilité, du jugement de la part des autres, dans un élément très clos, elle crée le conflit. Elle est pas hyper positive au début, mais c’est ça que je trouvais beau. Elle n’est pas un cliché qu’on voit au cinéma, elle met du temps à se bouger les fesses, à y aller, foncer.
C’est stressant de faire une série aussi ambitieuse en France ?
R.R : Oui un peu, la science-fiction est un genre très rare en France déjà donc forcément ce côté était assez stressant. Et on voulait voir le rendu de la mythologie que nous avons inventé sur plusieurs épisodes. On a crée une sorte de Lost de l’espace, mais on voulait que tout soit crédible vite mais également sincère.
Missions, à découvrir à partir du 1er juin sur OCS.
Aurelia Baranes
Co-fondatrice - Directrice de Publication