Misanthrope : l’obsession ciné de la semaine
Publié le Par Alexia Malige
Après une dizaine d’années d’absence, Damián Szifron revient au cinéma avec Misanthrope, un film policier particulièrement noir. Une chasse à l’homme haletante menée par Shailene Woodley et Ben Mendelsohn à travers une Amérique sombre, violente et désenchantée.
C’est quoi ?
La ville de Baltimore s’illumine aux couleurs de la Saint-Sylvestre, quand un mystérieux sniper sème le trouble en assassinant des dizaines de personnes au hasard. La police et le FBI se lancent alors dans une traque sans précédent, unissant leurs forces pour retrouver cet imprévisible tueur de masse. Eleanor Falco, une jeune enquêtrice au passé tourmenté est alors appelée pour faire équipe avec Geoffrey Lammark, un agent rigide et expérimenté. Cette affaire va rapidement les conduire dans leurs retranchements, laissant ressortir les vieux démons qu’ils avaient enfoui en eux avec le temps.
Y’a qui ?
Centré sur ce duo orageux, Misanthrope met donc en scène Shailene Woodley, révélée par la saga Divergente en 2014, et Ben Mendelsohn, que les spectateurs ont récemment pu voir dans le MCU sous les traits de Talos. Le reste du casting est composé de Jovan Adepo (Babylon), Ralph Ineson (Willow), Rosemary Dunsmore (Chucky), Michael Cram (Flashpoint) ou encore Darcy Laurie (Brand New Cherry Flavor).
C’est un peu comme…
Véritable source d’inspiration pour les cinéastes, les tueurs en série occupent depuis longtemps une place importante dans les scénarios hollywoodiens. Damián Szifron ne surprend donc pas le public avec un genre nouveau, mais s’en approprie les codes afin de raconter cette terrifiante histoire à sa façon. A travers Eleanor, jeune femme seule, névrosée et un poil obsessionnelle, on retrouve alors un peu de Clarice Sterling, l’emblématique enquêtrice campée par Jodie Foster dans Le Silence des Agneaux. Comme elle, le personnage de Shailene Woodley établit une connexion spéciale avec le meurtrier qu’elle poursuit grâce son propre vécu et ses propres angoisses, nouant ainsi une relation intense et malsaine avec ce dernier.
La limite entre le professionnel et le personnel s’efface d’ailleurs petit à petit, de la même manière que dans le film de David Fincher, Seven, où les protagonistes se retrouvent plongés au coeur de l’enfer après s’être attiré les foudres du tueur qu’ils tentaient d’arrêter. Désireux d’attraper l’homme le plus recherché du pays, les agents Falco et Lammark vont ainsi se laisser happer par l’affaire, s’abandonnant corps et âme à cette traque infernale.
Le détail qui change tout
Si ce genre de thriller est désormais monnaie courante dans les salles de cinéma, Misanthrope jouit ici de la fraîcheur et singularité de son réalisateur, Damian Szifron, propulsé sous le feu des projecteurs en 2014 avec Les Nouveaux Sauvages. Film à sketch complètement déjanté, ce long-métrage lui avait permis de se faire remarquer à l’international, écopant même d’une nomination aux Oscars et d’une place dans la sélection officielle du festival de Cannes. Le cinéaste argentin avait alors été salué pour son sens de la comédie, son humour noir et son regard particulier sur la violence. Avec Misanthrope, ce dernier change donc complètement de registre, mais apporte néanmoins sa pâte, dressant un portrait âpre et oppressant d’une Amérique régie par les armes et la haine.
Retrouvez Misanthrope au cinéma à partir de ce mercredi 26 avril.
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Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction