Mickey 17 : l’obsession cinéma de la semaine

Mickey 17 : l’obsession cinéma de la semaine

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Après Parasite, Bong Joon-ho revient sur le grand écran avec Mickey 17, une comédie noire de science-fiction qui met en scène Robert Pattinson dans un long et chaotique voyage intergalactique. Un changement de registre total pour le célèbre acteur anglais, qui livre peut-être ici la meilleure performance de sa carrière.

C’est quoi ?

Robert Pattinson dans le film Mickey 17
© Warner Bros.

Contraint de quitter la Terre rapidement, Mickey Barnes s’engage dans un voyage spatial ayant pour but de coloniser une nouvelle planète. Oui, mais voilà, en raison du nombre important de demandeurs de billets, le jeune homme accepte de devenir un remplaçable afin de s’assurer une place sur le vaisseau. Il se retrouve alors embarqué pour une aventure complètement folle en tant que rat de laboratoire, où son travail consiste à mourir régulièrement pour faire avancer la recherche. En d’autres termes, il se sacrifie pour le bien l’humanité… ou pas.

Y’a qui ?

Robert Pattinson dans Mickey 17
© Warner Bros.

Réalisé par le cinéaste coréen Bong Joon-ho, récompensé aux Oscars pour Parasite en 2020, Mickey 17 est porté par le Britannique Robert Pattinson, qui dévoile cette fois-ci une toute nouvelle facette de sa personnalité d’acteur. Après avoir incarné le Chevalier Noir dans The Batman, Louis de Guyenne dans Le Roi, George Duroy dans Bel Ami ou encore l’iconique Edward Cullen dans Twilight, le comédien de 38 ans se dédouble ici pour se glisser dans la peau non pas d’un, mais de deux personnages. Des rôles pour lesquels il se métamorphose complètement, transformant aussi bien sa gestuelle, son allure, que sa voix, ce qui le rend tout simplement bluffant !

Mark Ruffalo et Toni Collette dans Mickey 17
© Warner Bros.

Bien qu’il crève l’écran dans le film, Robert Pattinson n’est toutefois pas le seul illustre membre du casting, puisque la distribution compte plusieurs grands noms du cinéma hollywoodiens. On y retrouve effectivement Mark Ruffalo (Avengers) en despote gominé, Toni Collette (Le Pouvoir) en « première dame » déconnectée de la réalité, Steven Yeun (The Walking Dead) dans la peau du pire ami qui ait jamais existé, mais également Naomi Ackie (Star Wars, épisode IX) ou encore Anamaria Vartolomei (Le Comte de Monte-Cristo).

C’est un peu comme…

Pauvres Créatures et Snowpiercer
© The Walt Disney Company France © Wild Side Films / Le Pacte

Dans un monde où l’humanité sur Terre telle qu’on l’a connait a énormément évolué, si ce n’est disparu, la technologie, elle, a pris une place prépondérante au sein de la société. C’est pourquoi, dans le vaisseau qui amène les passagers vers la planète Niflheim, une imprimante d’humains a été installée. Résultat de la science poussée à son extrême, cette dernière est désormais capable de stocker les données physiques et psychiques d’un individu afin de le réimprimer après sa mort. Une avancée qui peut sembler aussi bien révolutionnaire que pratique à première vue, mais qui questionne toutefois l’éthique à de très nombreux niveaux. 

Avec un humour particulièrement noir et une pointe d’absurde, Mickey 17 pousse ainsi à s’interroger sur l’essence même de l’humanité. Quels éléments font-ils d’un être vivant un humain ? Qu’est-ce qui différencie la machine de l’Homme ? Qu’est-ce qui fait vraiment une personne ? En quoi un être peut-il être considéré « supérieur » ? Autant de réflexions suscitées par le film, qui cherche à stimuler les esprits, mais aussi les coeurs des spectateurs, tout comme avait pu le faire Pauvre Créatures de Yórgos Lánthimos.

L'imprimante dans Mickey 17
© Warner Bros.

En plus de sa dimension très humaine – et finalement philosophique – le film explore également des thématiques liées aux différences de classes, opposant le personnage de Mickey Barnes, en difficultés financières, à celui du politicien nanti Kenneth Marshall. Tous les deux vivent à bord du même vaisseau, tous les deux se rendent sur la même planète et, pourtant, leur expérience n’a absolument rien à voir. Ce sujet, le réalisateur coréen l’avait déjà exploré dans un précédent film, intitulé Snowpiercer, où les passagers d’un train se trouvaient injustement rangés par classes sociales. Un système différent de celui mis en lumière dans Mickey 17, mais qui soulève tout de même des problématiques similaires.

D’ailleurs, l’influence de Snowpiercer ne s’arrête pas à cet aspect de l’histoire, puisque Mickey Barnes et ses comparses finissent par atterrir sur Niflheim, une planète de neige et de glace, où le climat hostile contribue à durcir encore un peu plus l’existence du héros. Cette atmosphère froide, glaciale même, permet alors d’apporter une bonne dose d’aventure et d’inconnu, contraignant les Hommes à s’adapter à un mode de vie bien différent de ce qu’ils ont connu jusque là. De quoi développer l’univers de science-fiction du film encore plus en profondeur, en faisant notamment apparaître d’étranges extraterrestres…

Le détail qui change tout ?

Mark Ruffalo et Toni Collette dans le film Mickey 17
© Warner Bros.

Bien que Bong Joon-ho soit connu pour son imagination débordante, Mickey 17 n’est pas une idée originale du cinéaste, mais une adaptation du roman de l’écrivain Edward Ashton, publiée en 2022. Roman qui possède un titre légèrement différent, puisqu’il s’intitule Mickey 7. A un chiffre près, le titre choisi par le réalisateur change finalement tout, puisque le héros n’a pas été imprimé 7 fois, mais 17 au total. Il est donc mort 10 fois supplémentaires et a connu encore plus d’abus et d’horreurs que dans le livre. 

A l’annonce du développement du projet cinématographique, l’auteur avait d’ailleurs bien confirmé que Bong Joon-ho avait l’intention de prendre de grandes libertés avec l’histoire, afin d’adapter Mickey Barnes à sa vision. Le film est donc loin d’être un copié-collé de l’oeuvre originale et en offre notamment une lecture esthétique propre au réalisateur. Des idées et choix visuels très affirmés que l’on retrouve notamment dans le design des extraterrestres de Niflheim, que Bong Joon-ho et son équipe ont imaginé à partir de croissants… oui, oui ! Un détail qui annonce la couleur aux spectateurs et promet tout de suite une bonne petite note d’absurdité !

Retrouvez Mickey 17 au cinéma dès ce mercredi 5 mars 2025.

Alexia Malige

Alexia Malige

Journaliste - Secrétaire de rédaction

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