Méandre : Gaia Wess, « c’est un film au scénario très ambitieux » (INTERVIEW)
Publié le Par Marion Le Coq
A l’occasion de la sortie de Méandre au cinéma ce mercredi 26 mai, la rédac de Serieously a eu la chance de s’entretenir avec son héroïne, Gaia Wess, une actrice française vue notamment dans les séries Vikings et La Révolution. Entretien.
Méandre est un film de science-fiction français réalisé par Mathieu Turi et qui voit son héroïne Lisa (Gaia Wess) enfermée dans un tube rempli de pièges plus mortels les uns que les autres. Un long-métrage horrifique et claustrophobe dont personne ne ressort indemne.
Qu’est-ce qui vous a d’abord séduit dans ce projet ?
J’ai lu le script qui était un scénario très ambitieux et ce n’est pas un film dans lequel tu te mets à 50%, tu y vas à 100%. Et je voulais être vraiment sûre que l’équipe derrière soit bienveillante, que le réalisateur soit bienveillant et je n’avais jamais fait de film de genre avant et j’avais un peu peur de me dire que les personnes derrière les films d’horreur peuvent être des pervers, etc (rires)… Et en fait ça s’est décidé au moment où j’ai rencontré Mathieu [Turi, le réalisateur, ndlr], on a fait un skype et dès les deux premières minutes, je me suis rendue compte qu’on était sur la même longueur d’onde, qu’on avait les mêmes envies. Il m’a tout de suite parlé de la dimension métaphorique du parcours de Lisa et je me suis dit “Okay, génial”. Et c’est comme ça que j’ai eu envie de faire partie de cette aventure.
Méandre a l’air d’être un film extrêmement physique à tourner, comment vous êtes-vous préparée pour ce rôle ?
Cela ne m’a pas demandé de préparation spéciale car l’aventure a commencé pour moi deux semaines maximum, voire dix jours, avant le début du tournage et Mathieu m’a proposé de décaler le tournage de fin novembre à mars. Mais je lui ai dit “Mais non écoute, je me sens de le faire comme ça”. Parce que le personnage de Lisa ce n’est pas une guerrière. Ce n’est pas une super-héroïne. C’est une fille qu’on met dans un tube, donc au début elle a énormément de difficultés à se mouvoir dedans. Ce qui était le cas pour moi, je n’avais pas particulièrement développé ni mes abdos ni mes épaules. Et vu qu’on tournait à peu près dans l’ordre chronologique, je me suis dit qu’on allait utiliser cette non-expérience et cette non-préparation. Et ça a marché, c’était disons un peu comme la méthode “actor studio”. Je me suis mise dans les conditions du personnage et quand j’ai vu le film, j’ai vraiment vu la différence entre le début où je suis hyper essoufflée, où j’ai du mal à avancer et puis petit-à-petit ça se libère et je de plus en plus de facilité à me mouvoir dans ce tunnel.
Et de fait, c’est vous qui avez réalisé la grande majorité de vos cascades ?
Oui, parce qu’encore une fois quand on est lancé, c’est très difficile de s’arrêter. Je me suis dit, “si j’arrive à le faire”. Et puis je me sentais en confiance, l’équipe ne me voulait pas du mal, au contraire, je savais que je pouvais y aller vraiment à fond niveau physique et niveau émotionnel. Et que, niveau physique, ils seraient là pour m’arrêter si ça devenait dangereux et niveau émotionnel, Mathieu serait là pour me guider, pour me dire “écoute, là fait attention si tu vas trop loin là-dedans, il reste ça, ça, ça à tourner…”. Je me sentais toujours bien entourée, bien guidée, bien dirigée. C’était ultra intense et j’avais oublié à quel point ça l’était avant de revoir le film et je suis sortie épuisée de la séance (rires).
Est-ce que cela a été un challenge supplémentaire d’être quasi tout le temps seule à l’écran ?
Je n’ai pas eu le temps d’en avoir peur ou de me monter la tête et de me mettre la pression car, comme je disais tout à l’heure, on a eu dix jours de préparation. Et dans ces dix jours il fallait caler les essayages costumes, car il est fait sur-mesure, réfléchir à la coiffure, au maquillage et à son évolution car c’est aussi un maquillage effets spéciaux… On s’est vu une journée avec Mathieu pour parler du personnage de Lisa et confronter nos préparations. Puis une répétition de combat… Donc en fait il ne nous restait pas trop de temps et franchement c’était bien pour moi de ne pas avoir eu le temps de me mettre la pression et je n’ai même pas réfléchi au fait que j’étais toute seule.
A quoi ressemblait le tube dans la réalité ?
C’était hyper impressionnant ! Il y avait un petit côté roller coaster [montagnes russes en français, ndlr], parc d’attractions parce qu’ils avaient recréé la totalité du tube, mais un peu en mode Lego. C’est-à-dire qu’il y avait certains pièges qui étaient d’un côté du studio et qui étaient montés et assemblés avec les longueurs de tube au fur et à mesure, quand on devait tourner dans ces parties là. Et le fait que cela ait été créé en vrai, c’était une vraie force, parce que c’est assez difficile de tourner sur fond vert et de devoir s’imaginer des contraintes. Le fait d’être vraiment dans un tube et vraiment enfermée, ça donnait une certaine authenticité et une spontanéité de jeu, je pense.
Marion Le Coq
Journaliste