Mariska Hargitay (New York Unité Spéciale) confie qu’un homme l’a violée lorsqu’elle avait 30 ans
Publié le Par Romain Cheyron
Dans un long texte publié sur le site américain People, l’actrice Mariska Hargitay confie avoir été violée par un homme alors qu’elle était âgée d’une trentaine d’années.
Star de New York Unité Spéciale, Mariska Hargitay s’est livrée comme jamais sur un événement de sa vie qu’elle a longtemps mis de côté. Ne voulant pas, ne pouvant pas s’en rappeler. L’actrice a écrit un long essai pour le site américain People, dans lequel elle révèle qu’un homme l’a violée il y a maintenant trente ans.
Elle raconte : « Un homme m’a violée lorsque j’avais une trentaine d’années. Ce n’était pas du tout sexuel. C’était de la domination et du contrôle. Un contrôle écrasant. C’était un ami. Puis il ne l’était plus. J’ai essayé tous les moyens que je connaissais pour m’en sortir. J’ai essayé de faire des blagues, d’être charmante, de fixer une limite, de raisonner, de dire non. Il m’a attrapée par les bras et m’a maintenue au sol. J’étais terrifiée. Je ne voulais pas que cela dégénère en violence. »
Elle explique alors qu’elle a tout fait pour survivre a cet acte : « Je sais maintenant qu’il s’agissait déjà de violence sexuelle, mais j’avais peur qu’il devienne physiquement violent. Je me suis figée, une réaction courante en cas de traumatisme, lorsqu’il n’y a pas d’autre possibilité de s’échapper. J’ai quitté mon corps.«
« J’ai fait ce qu’il fallait pour survivre »
Mariska Hargitay a alors fait disparaître cet événement traumatisant de sa vie, de son histoire : « Je n’arrivais pas à l’assimiler. Je n’arrivais pas à croire que c’était arrivé. Que cela ait pu se produire. Alors je l’ai supprimé. Je l’ai retiré de mon récit. J’ai maintenant beaucoup d’empathie pour la partie de moi qui a fait ce choix, car c’est cette partie qui m’a permis de m’en sortir. Cela ne s’est jamais produit. Maintenant, j’honore cette partie : j’ai fait ce qu’il fallait pour survivre. »
Elle explique avoir dit à son mari, l’acteur Peter Hermann, que ce n’était pas un viol, minimisant l’acte de l’agresseur. Elle raconte ensuite avoir commencé à en parler véritablement à ses proches, qui ont mis un mot sur ce que c’était : « Ils m’ont dit : ‘Voici ce que signifie le viol d’une autre personne, et il pourrait être utile de comparer cela à ce qu’on t’a fait’. J’ai alors eu ma propre prise de conscience. J’ai fait mon propre bilan. »
Et d’ajouter : « Aujourd’hui, je suis capable de voir clairement ce qui m’a été fait. Je comprends la neurobiologie du traumatisme. Le traumatisme fracture notre esprit et notre mémoire. De la même manière qu’un miroir se brise. J’ai vécu beaucoup d’avances non désirées. Ce n’était pas à moi d’y faire face. C’était au-delà de ça. C’est pourquoi j’ai tant parlé du viol par une connaissance, parce que beaucoup de gens pensent encore que le viol est le fait d’un homme qui surgit d’un buisson. Il s’agissait d’un ami qui a pris une décision unilatérale. »
Le message d’espoir de Mariska Hargitay aux victimes de violences sexuelles
Dans la suite de son texte, elle écrit que New York Unité Spéciale a aidé beaucoup de personnes victimes de violences sexuelles. « Pour certains, cela signifie faire d’Olivia Benson une partie importante de leur vie – ce qui est un honneur inestimable – pour d’autres, cela signifie construire une fondation. Nous sommes forts et nous trouvons un moyen de nous en sortir. » peut-on lire.
Mariska Hargitay conclut en disant que ce viol ne la définit pas, qu’elle n’est pas qui elle est simplement avec cet acte : « C’est une partie douloureuse de mon histoire. L’expérience a été horrible. Mais elle est loin de me définir, de la même manière qu’aucune autre partie de mon histoire ne me définit. Aucune partie de l’histoire d’une personne ne la définit. »
Vous pouvez retrouver le texte complet sur le site américain People.
Romain Cheyron
Journaliste