Lovecraft Country, Jamie Chung : "Ji-Ah est le plus gros challenge de ma carrière"

Lovecraft Country, Jamie Chung : « Ji-Ah est le plus gros challenge de ma carrière »

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Actuellement diffusée en France sur OCS, l'envoutante (et terrifiante) série Lovecraft Country a révélé cette semaine un épisode 6 qui chamboule toute l'histoire. Au coeur de cet épisode ? Le personnage de Ji-Ah, incarnée par Jamie Chung. Rencontre.

Culture, horrifique, Lovecraft Country, beaux costumes : Jamie Chung répond à nos questions.

Ji-Ah dans Lovecraft Country a beaucoup de facettes en plus d’être un personnage clé dans l’intrigue. Comment vous êtes vous retrouvée sur ce beau projet ?

Jamie Chung : Quand vous vous retrouvez face à un projet aussi important, qui vous parle, vous devez absolument auditionner pour l’avoir. Je crois que je voulais plus que tout ce rôle parce que la moitié des scènes de Ji-Ah sont en coréen. Je suis une actrice d’origine coréenne, mes parents ayant immigrés aux USA, mais je me suis longtemps sentie comme étant une gamine américaine, en cachant ma culture, surtout pendant mon adolescence. Aujourd’hui je le regrette énormément. Je parle avec mes parents en coréen mais je ne suis pas bilingue donc j’ai dû beaucoup étudier pour ce rôle et j’avais que 6 mois pour parfaitement parler donc… Ce challenge était stimulant. Il me plaisait.

Donc vous avez eu droit à une sorte de retour sur les bancs de l’école pour ce rôle ?

Jamie Chung : Oui, absolument. Et je ne m’arrêtais plus ! Mon mari a failli divorcer je pense tellement je devenais insupportable (rire). Du coup je dois le remercier pour sa patience, j’étais tout le temps à fond, je ne m’arrêtais plus. C’était vraiment comme être de retour à l’Université. Les équipes HBO ont été adorables, elles m’ont donné autant de temps que nécessaire avec mon coach coréen et ça me tenait à coeur d’être irréprochable.

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© HBO

On sent que ce rôle vous a particulièrement tenu à coeur…

Jamie Chung : Oh oui, vous n’imaginez pas ! Je n’ai jamais eu l’occasion de jouer une femme comme Ji-Ah. Elle a tellement de nuances, je crois que c’est la personne la plus compliquée que j’ai eu à jouer dans ma carrière. À un âge très jeune elle a été agressée sexuellement par son beau-père, quand sa mère l’apprend elle décide de l’emmener voir un Chaman, qui va la mettre en relation avec un esprit qui lui demande de prendre l’âme de 100 hommes. Elle devient, est et restera à jamais ce qu’on appelle un Kumiho. Un esprit que l’on représente par un renard à neuf queues, c’est une histoire très populaire en Asie. Cet esprit se transforme en très belle femme pour séduire des hommes et prendre ensuite leur âme. Toute l’expérience qu’elle a de la vie est donc basée sur le souvenirs des 90 hommes qu’elle a tué au début de l’épisode. Au lieu d’être une jeune fille ou jeune femme, elle regarde des films de Judy Garland parce qu’elle l’adore et finalement, elle apprend grâce aux gens autour d’elle, elle ne fait que reproduire des expressions et mouvements qu’elle voit autour d’elle.

Ce que j’ai le plus aimé je pense, c’est qu’on retrouve toute une évolution complexe de ce personnage en seulement 50 mn. Au milieu de l’épisode, elle se rend compte qu’elle aime ce qu’elle est, elle veut rester un Kumiho car elle comprend que les humains ne sont pas mieux que cet esprit vengeur. Elle voit que les humains ont peur des monstres alors qu’ils en sont eux-même.

Chaque épisode de Lovecraft Country a sa propre atmosphère et références à des films d’horreur. Êtes-vous une fan du genre ?

Jamie Chung : Je suis une grande fan de films d’horreur, j’en consomme beaucoup. Dans l’épisode 6, on se retrouve plongé plusieurs années avant l’intrigue même de la série, et du coup ça soulève une question qui était en suspend : qu’est-ce qui est le plus terrifiant : les monstres ou l’homme en temps de guerre ? La réponse est qu’ils sont aussi terrifiants l’un que l’autre. C’est une réflexion que j’ai beaucoup aimé et qu’on peut justement retrouver dans certains films. Dans cet épisode on est dans une atmosphère de violence, d’horreur, de guerre, des blessures, du sang, la mort… je pense qu’on avait besoin de scènes graphiques pour montrer l’horreur, du côté du Kumiho comme du côté de la guerre.

En parlant de scènes graphiques, vous en aviez beaucoup dans cet épisode, entre le sexe et le sang, souvent les deux en même temps. Comment était-ce de tourner ça ?

Jamie Chung : Ça a été très difficile parce que j’ai dû passer outre mes propres barrières, mes limites et challenges. J’ai grandi en tant que catholique donc l’intimité peut être considérée comme quelque chose à garder pour soit. Des choses peuvent vite paraitre sale, vous voyez ce que je veux dire ? On peut se sentir tellement coupable d’avoir une complicité très intime avec quelqu’un, sachant que je suis une personne très timide de base, c’était incroyablement difficile pour moi de passer au dessus. Mais c’est ça aussi le jeu d’actrice, tu as le personnages, tu dois créer une connexion avec ce fameux perso pour l’incarner.

Et je dois avouer que Jonathan Majors est un acteur extraordinaire, il est très ouvert et ça m’a beaucoup aidé, il m’a mis à l’aise sur des scènes. L’autre point qui m’a beaucoup aidé c’est que cet épisode a été tourné par une femme, Helen Shaver. Je n’ai pas eu à lui expliquer ce qu’est une expérience en tant que femme dans le sexe, elle sait tout ça et ça a été pris en compte dès les débuts du tournage.

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© HBO

Allons-nous revoir Ji-Ah dans la série ?

Jamie Chung : Oui ! Ce qui est très cool avec les scénaristes c’est qu’ils ont voulu introduire Ji-Ah avec cet épisode flashback mais ils ont prévu d’autres choses pour elle. C’est rare pour un personnage secondaire d’avoir droit à son propre épisode pour montrer qui il est et son histoire. Je pense que les scénaristes tenaient aussi à montrer que Tic a eu une grande et belle histoire d’amour avant de se mettre avec Letitia. Donc oui, on reverra définitivement Ji-Ah et on aura même droit à un triangle amoureux je pense. Les scènes où on les verra tous les trois promettent d’être épiques ! (rire)

Lovecraft Country, diffusé chaque dimanche soir sur OCS

Aurelia Baranes

Aurelia Baranes

Co-fondatrice - Directrice de Publication

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