Love Actually : Richard Curtis reconnaît que la scène des pancartes est un peu « bizarre »

Love Actually : Richard Curtis reconnaît que la scène des pancartes est un peu « bizarre »

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Alors que Love Actually fête ses 20 ans en 2023, le réalisateur Richard Curtis continue à révéler des anecdotes croustillantes sur le film, mais également de réévaluer certains passages, jugés problématiques aujourd’hui. Parmi eux, la célèbre scène des pancartes, que certains appellent désormais « la scène du stalker ».

Considérée comme l’une des plus romantiques de l’histoire du cinéma, la scène des pancartes dans Love Actually est loin d’être parfaite aux yeux de certains détracteurs du film. Pour cause, une partie des spectateurs perçoivent Mark, le personnage incarné par Andrew Lincoln, comme un « stalker » (harceleur).

Amoureux de Juliet (Keira Knightley), la femme de son meilleur ami, ce dernier garde ainsi ses sentiments secrets, jusqu’à ce qu’ils éclatent au grand jour, lorsque la jeune femme se rend compte qu’il n’a filmé qu’elle le jour de son mariage, évinçant Peter du cadre. Pour mettre un terme à cette histoire douloureuse et sans issue heureuse possible, Mark se rend au domicile de Juliet et Peter, puis se lance dans une incroyable déclaration lorsque sa chère et tendre ouvre la porte.

Portée par une douce mélodie de Noël, Mark présente une douzaine de pancartes à Juliet, sur lesquelles il a écrit qu’il l’aimait, tout en sachant que leur romance est impossible. A la fin de cette scène, la jeune femme lui donne tout de même un baiser. Baiser qui vient clôturer définitivement leur intrigue, puisque l’on revoit ensuite Mark à la fin de Love Actually au bras d’une petite amie. 

« Si c’est intéressant ou drôle pour différentes raisons, que Dieu bénisse notre monde progressiste »

Juliet (Keira Knightley) ouvre la porte à Mark dans Love Actually
© Universal Pictures

Loin d’imaginer que ce moment du film pourrait susciter le débat, Richard Curtis a révélé avoir été surpris par certaines réactions du public et avoir, par la suite, reconsidéré lui-même cette scène. « Au final, il débarque chez son meilleur ami pour dire à la femme de son meilleur ami, dans le cas où elle ouvrirait la porte, « Je t’aime ». C’est un peu bizarre », a confié le cinéaste lors d’une interview avec The Independent.

« Je me souviens avoir été pris par surprise il y a environ 7 ans, j’allais être interviewé par des gens  qui m’ont dit : ‘Bien sûr, nous sommes surtout intéressés par la scène du stalker’ et j’ai répondu : ‘De quelle scène parlez-vous ?’ Et puis, ils m’ont éduqué là-dessus ». 

Lors de l’écriture de Love Actually, le scénariste et réalisateur n’a jamais pensé que cette scène pouvait être perçue de manière négative, mais il comprend aujourd’hui que le regard du monde a évolué. « Tout ce que je peux dire, c’est que beaucoup de personnes intelligentes étaient impliquées dans ce film à l’époque et nous ne pensions pas qu’il s’agissait d’une scène de harcèlement. Mais si cela est intéressant ou drôle pour différentes raisons, que Dieu bénisse notre monde progressiste ».

Love Actually, un film qui appelle au débat

Au-delà de cette fameuse scène des pancartes, de nombreux passages de Love Actually ont fait polémique ces dernières années, tout comme le manque de diversité reproché au réalisateur. Autant de choses que ce dernier regrette, et qui aurait pu être amoindries par un montage différent. Une scène se déroulant en Afrique et une intrigue développée autour d’un couple homosexuel auraient ainsi dû faire partie de la comédie-romantique, mais ont finalement été coupées dans un souci de fluidité. 

Quoi qu’il en soit, Richard Curtis a imaginé ce film avec beaucoup d’amour et c’est bien ce que les fans du monde entier y voient chaque année, en le revoyant à Noël, emmitouflés dans un plaid.

Alexia Malige

Alexia Malige

Journaliste - Secrétaire de rédaction

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