Le Corniaud : saviez-vous que le film est inspiré d’une histoire vraie ?
Publié le Par Manon Martin
En 1965, Gérard Oury réalise Le Corniaud, mettant en scène le duo formé par Louis de Funès et Bourvil. Si le film est désormais devenu culte, saviez-vous qu’il est inspiré d’une histoire vraie ?
Le Corniaud fait partie des comédies françaises qui ont marqué de nombreuses générations, en partie grâce au duo comique formé par Louis de Funès et Bourvil. Grand succès en salle, il finit en tête du box-office français de l’année 1965 avec un total de 11 739 783 entrées. Rediffusé de nombreuses fois à la télévision depuis, il s’est hissé au rang des films français les plus culte.
Dans son quatrième long-métrage en tant que réalisateur, Gérard Oury met en scène le personnage d’Antoine Maréchal (Bourvil), qui s’apprête à partir en vacances. Alors qu’il est en route, sa voiture est réduite en miettes par Saroyan (Louis de Funès), directeur d’une maison d’import-export. Pour le dédommager, ce dernier lui offre un voyage Naples-Bordeaux tous frais payés, au volant d’une superbe Cadillac. Mais Antoine ignore que cette voiture est bourrée de drogue et de diamants… Si cette histoire est très connue des spectateurs, l’histoire vraie derrière celle-ci l’est beaucoup moins !
L’histoire vraie derrière Le Corniaud
Cette aventure improbable où un homme conduit une voiture remplie de drogue sans le savoir est réellement arrivée. Le 21 janvier 1962, l’animateur de télévision Jacques Angelvin est arrêté à New York dans le cadre de la lutte contre la French Connection. Il transportait sans le savoir, selon ses dires, pas moins de 52 kg d’héroïne cachée dans sa voiture. Elle était arrivée par paquebot en échange de 10 000 dollars après qu’il l’avait lui-même conduite de Paris jusqu’au port du Havre. Plaidant coupable, l’ex-animateur fut condamné à une peine de 6 ans de prison qu’il purgera aux Etats-Unis. Il sera libéré en 1967.
À partir de cette affaire, Gérard Oury écrit le scénario du Corniaud. Dans son autobiographie, il raconte son intérêt pour cet évènement, comme le rapporte TéléStar : « J’en ai rêvé de cette histoire. Ce présentateur croupit en prison à New York pour avoir emmené par bateau sa voiture américaine en Amérique. Cela a paru louche (…) Ou alors le type ne savait rien. C’est ce qu’il prétend, ce corniaud ! »
Le film sortira seulement trois ans après l’arrestation de Jacques Angelvin, devenant une comédie phare du cinéma français, notamment grâce à ses scènes culte comme la séquence d’ouverture où la Rolls de Saroyan pulvérise la voiture d’Antoine Maréchal accompagnée de la fameuse réplique de Bourvil : « Elle va marcher beaucoup moins bien maintenant ! »
Manon Martin