Le Dîner de cons : « J’ai failli lui casser la gueule », cet acteur renvoyé du film balance sur les conditions de tournage
Publié le Par Mathilde Fontaine
Comédie française culte par excellence, Le Dîner de cons reste et restera le film que l’on ne se lasse pas de voir, tant son rythme digne d’une horlogerie suisse et son écriture léchée en font un modèle assez inégalable. Mais saviez-vous que le torchon avait brûlé en coulisses, et qu’un acteur de la pièce de théâtre d’origine n’avait que très peu apprécié d’être évincé de l’adaptation ciné ?
S’il est bien un film que l’on ne se lasse pas de voir et qui a su se conserver avec le temps, voire se bonifier, c’est Le Dîner de cons. Aussi culte qu’appréciée, cette pépite de drôlerie résiste aux années grâce à son écriture au cordeau, ses répliques conçues pour être retenues et répétées, ses situations aussi rocambolesques qu’hilarantes, son rythme impressionnant, mais aussi ses acteurs, bien évidemment. C’est en 1998 que Francis Veber dévoile au cinéma cette adaptation de sa pièce de théâtre éponyme dans laquelle Jacques Villeret tenait déjà le rôle de François Pignon.
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Le Dîné de cons : de la pièce de théâtre au film culte
L’histoire du Dîner de cons, on la connaît. Un célèbre éditeur parisien invite chez lui « un con » dans le but de l’emmener au traditionnel « dîner de cons » qu’il organise chaque mercredi avec ses amis. L’objectif de ces rendez-vous est simple : se moquer doucement d’eux durant le dîner, puis désigner le meilleur « con » d’entre tous, le champion, à l’issue de celui-ci. Sauf que voilà, ce mercredi soir, Pierre Brochant (Thierry Lhermitte) est coincé sur son canapé à cause d’un lumbago, mais surtout coincé avec son fameux con, François Pignon, qui va lui faire vivre une soirée inoubliable… et pas pour les bonnes raisons.
Nommé dans six catégories aux César 1999, Le Dîner de cons remporte trois récompenses lors de cette 24e édition : Meilleur scénario original ou adaptation pour Francis Veber, Meilleur acteur pour Jacques Villeret et Meilleur acteur dans un second rôle pour Daniel Prévost. Ce dernier interprète en effet Lucien Cheval, l’inoubliable contrôleur fiscal qui était incarné par Gérard Hernandez dans la pièce de théâtre. Un changement de casting qui est loin d’avoir été au goût de l’acteur d’origine…
Gérard Hernandez n’a pas repris son rôle de Lucien Cheval dans Le Dîner de cons… et ne l’a pas digéré !
Rendu célèbre pour ses nombreux doublages – notamment dans Les Schtroumpf – et pour ses rôles au théâtre, sans compter son rôle de Raymond dans Scènes de ménages, Gérard Hernandez est peut-être l’un des rares spectateurs français à rire jaune devant Le Dîner de cons. Et pour cause, le comédien qui a donc campé Lucien Cheval durant de nombreuses représentations, entre 1996 et 1998, a toujours du mal à digérer le fait que Francis Veber l’ait écarté de l’adaptation cinématographique au profit de Daniel Prévost. Et il ne s’est pas fait prier pour le faire savoir.
« Ce n’est pas quelqu’un de très bien, Monsieur Veber, ce n’est pas un gentil, a-t-il tout simplement lâché dans les colonnes de Schnock. J’ai failli lui casser la gueule, parce que ça ne se fait pas. En plus, je l’ai appris par la Presse, mon agent ne m’avait pas prévenu ni défendu. » Francis Veber n’est d’ailleurs pas le seul à s’attirer les foudres de Gérard Hernandez, puisque Daniel Prévost a aussi eu droit à un taillage de costume en règle.
« C’est un con, un méchant » : ce que Gérard Hernandez pense de Daniel Prévost
« C’est un con, un méchant. Gentil avec les grands, pourri avec les petits. Mais je lui ai dit, plus tard. Il ne comprenait pas que je ne veuille pas lui serrer la main« , a-t-il raconté sans détour. Et Gérard Hernandez d’ajouter au sujet de son successeur : « Mais pourquoi ne m’avait-il pas appelé, juste me dire un truc du genre : ‘Je ne comprends pas que tu ne fasses pas le film’ ? Ça m’est arrivé, parfois, qu’on me donne un job qui revenait d’habitude à un autre, mais j’appelais toujours pour demander : ‘Pourquoi ce n’est pas toi ?’ » On doute que ces trois-là dînent un jour ensemble… ou alors, peut-être un mercredi ?
Mathilde Fontaine
Rédactrice en chef - Journaliste
Rédactrice en chef de Serieously, Mathilde est toujours à l'affut d'une sortie cinéma ou d'une nouveauté séries, sans oublier de regarder en boucle des classiques du grand et du petit écran.