Le Chat Potté, la dernière quête : 7 questions au réalisateur Joel Crawford et au producteur Mark Swift
Publié le Mise à jour le Par Alexia Malige
Onze ans après la sortie du premier volet, Le Chat Potté revient au cinéma en ce mercredi 7 décembre pour sa nouvelle quête. Une aventure épique qui célèbre l’amitié, l’amour et la vie aussi. A l’occasion de l’arrivée du film dans les salles obscures, Serieously a pu rencontrer le réalisateur Joel Crawford et le producteur Mark Swift.
Le Chat Potté : la dernière quête a été imaginé comme un conte de fée. Etait-ce un genre qui vous faisait rêver ?
Joel Crawford : J’ai toujours été fan des contes de fées et des voyages extraordinaires qu’ils nous permettent de réaliser, mais également des westerns spaghetti (rires). Ici, j’ai pu combiner les deux, ce qui m’a permis de trouver ce ton vraiment singulier qui puise ses origines dans ces genres très différents. C’était donc le rêve de pouvoir s’amuser avec ça ! D’autant plus que j’avais travaillé sur le storyboard de Shrek 4 à l’époque et j’avais passé un super moment dans cet univers-là.
Mark Swift : Cela fait effectivement un moment que nous sommes employés des studios DreamWorks. Nous étions déjà là quand ils ont lancé la franchise Shrek, donc se voir offrir l’opportunité de faire ce film dans le monde du Chat Potté, c’était génial. C’était le rêve, car nous étions déjà fans.
Le premier film était une aventure comique. Cette fois, vous avez décidé de prendre une direction un peu plus sombre. Pourquoi ?
Joel Crawford : Nous aimons beaucoup les comédies ! Nous avons d’ailleurs travaillé sur les Croods 2 ensemble, qui en est une. Ici, le ton varie au fil du film. Dans les 30 premières minutes, je pense qu’il y a quelques surprises concernant le Chat Potté, mais cela reste une véritable comédie et l’aventure s’achève d’ailleurs sur un sentiment de joie.
Nous avons pris cette direction un peu effrayante pour être sûrs que les spectateurs comprennent vraiment les enjeux de l’histoire. Le film commence ainsi avec une introduction ridicule, qui est vraiment un élément de conte de fée. Les chats ont 9 vies, Potté en a déjà épuisé 8. Nous nous sommes donc amusés avec cette idée de manière à pouvoir en rire, mais ensuite, il était important de prendre du recul par rapport à la comédie. Au moment où Potté prend conscience qu’il ne lui reste qu’une seule vie, le public réalise qu’il n’a, lui aussi, qu’une vie. A partir de là, vous saisissez les enjeux du film et c’est pour cela que nous avions besoin de le rendre un peu plus terrifiant et réaliste.
Mark Swift : J’ajouterais aussi que le film prend ensuite le chemin de la célébration de la vie. Qu’est-ce qui rend votre existence spéciale ? Comment pouvez-vous vivre votre meilleure vie ? Ainsi, le reste de l’histoire est plus engagé, mais également plus axé sur l’émotion.
Pour ce deuxième opus, que vouliez-vous garder du précédent film et quels changements était-il nécessaire d’opérer ?
Joel Crawford : Je pense que l’important était de rester fidèle au personnage, de conserver sa personnalité, ce qu’il était. Il fallait garder cet aspect pour les spectateurs, afin qu’ils voient en ce film un nouveau chapitre. Le public est devenu de plus en plus sophistiqué au fil des années et la narration devait correspondre à ses nouvelles exigences. Je ne dirais donc pas qu’il fallait changer les choses, mais être capable de s’adapter et de surprendre les gens.
Vous avez dit vouloir vous débarrasser de la fierté et de l’arrogance du Chat Potté. Pensiez-vous que cela empêchait les spectateurs de s’attacher au personnage ?
Joel Crawford : Pour clarifier ce point, le Chat Potté est incroyablement drôle et charmant avec toute son arrogance, donc je ne me suis jamais dit que les spectateurs ne l’appréciaient pas. On peut le comparer à une rockstar. C’est une légende, presque un personnage mythologique. Il va de ville en ville, de soirée en soirée. Il s’enferme tellement dans son égo que cela est probablement assez malsain. Comme Mark l’a mentionné, le film va l’emmener vers un voyage qui va lui permettre de prendre conscience de la valeur de la vie, des gens qui la partagent avec lui et de la façon dont il mène son existence. Et, pour que l’on puisse l’emmener quelque part, il fallait qu’il ait un gros égo au début du film.
Antonio Banderas a été un partenaire formidable là-dedans ! Il est incroyablement charmant et drôle quand il incarne le personnage de Potté, mais il était également très enthousiaste à l’idée d’emmener le personnage plus loin, dans une direction plus complexe. Il a donc su trouver le chemin entre ce chat charismatique et ses moments les plus vulnérables, mais le résultat reste quand même comique et divertissant.
Dans ce film, vous introduisez le petit chien Perro. Est-il le nouvel Âne ?
Mark Swift : Au début du film, Potté est dérangé par ce personnage, qui est assez collant. Mais l’histoire gagne ensuite en profondeur et vient lui donner un rôle différent. Je dirais qu’à l’image de l’Âne qui a un peu volé la vedette à Shrek, Perro aura un véritable impact sur le public. Ce n’est pas le même personnage, mais il est effectivement très attachant. Il est d’ailleurs devenu le préféré des spectateurs dès les premières séances test.
Joel Crawford : Il y a beaucoup de chaleur en lui, mais il est toujours rejeté par les gens qui croisent sa route. C’est ce petit chien qui n’a pas de maison, n’a pas de nom et il n’a pas beaucoup de valeur au début du film. Mais il possède cet enthousiasme sans faille et cela induit beaucoup de comédie, et aussi une grande partie de l’aspect chaleureux du film, qui est contagieux pour tout le monde.
Mark Swift : Ce qui lui permet de sortir du lot par rapport aux autres personnages, c’est qu’ils sont tous en quête de ce voeu pour une raison égoïste, ils sont tous du mauvais côté de la loi, tandis que lui, avec son coeur pur, ne veut pas le voeu, il veut simplement des amis.
Vous avez choisi de faire de Boucle d’or une méchante. En quoi est-elle une bonne antagoniste ?
Joel Crawford : Je pense que dans ce film, chaque personnage est son propre ennemi. Tout le monde est après ce voeu pour une raison égoïste. Boucle d’or et les trois ours sont seulement des antagonistes parce qu’il veulent la même chose que Potté. Je pense qu’à la fin du film, le public sera surpris de la manière dont il aimera tous ces personnages.
Quel a été le plus gros challenge sur ce film ?
Mark Swift : Le plus gros challenge était de ramener Potté et la franchise Shrek après onze ans d’absence sur le devant de la scène et ce, d’une manière pertinente pour l’époque. Il faut que les gens sentent que c’est un film d’aujourd’hui.
Découvrez Le Chat Potté : la dernière quête au cinéma dès ce mercredi 7 décembre.
Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction