L’Aile ou la Cuisse : « On ne pourra pas faire ce film si… », pourquoi la rencontre entre Louis de Funès et Coluche s’est-elle mal passée ?
Publié le Mise à jour le Par Eliott Azoulai
Devenu un incontournable en matière de comédies françaises, L’Aile ou la Cuisse a offert la première (et unique) rencontre entre Louis de Funès et Coluche sur grand écran. Pourtant, les deux comédiens ont eu un premier échange… particulier. Détails.
En 1976 sort en salles L’Aile ou la Cuisse, réunissant pour la première fois Louis de Funès et Coluche à l’écran. Si le premier est d’ores et déjà l’une des plus grandes stars du cinéma français à cette époque, le second est en pleine ascension. Cette « rencontre » entre l’ancienne et la nouvelle génération de comédiens est un franc succès puisque le film réalise 5.8 millions d’entrées au box-office.
Quand Coluche a mis en garde Louis de Funès sur le tournage de L’Aile ou la Cuisse
Mais alors, comment s’est passée la rencontre au sens propre entre Louis de Funès et Coluche ? Interrogé par Télé 7 Jours, le réalisateur du film Claude Zidi a partagé une drôle d’anecdote à ce sujet. « Au début du tournage, alors que je faisais le premier plan des deux acteurs face à face, Louis éclate de rire. Interloqué, Coluche lui demande pourquoi. De Funès répond : ‘Car vous êtes très drôle…’ Alors Coluche, d’un ton très sérieux, lâche : ‘Vous savez, on ne pourra pas faire ce film si vous rigolez à chaque fois que je suis drôle. S’il vous plaît, Louis, ne recommencez plus jamais !’ » raconte-t-il.
Et d’ajouter : « (Coluche) imposait son territoire. Je pense que de Funès a fait exprès de rire pour tester son partenaire. Après cet incident, ils se sont montrés d’un professionnalisme impeccable ». Cela est tel qu’ils ont offert au public un film qui traverse les générations et s’est imposé comme l’une des comédies françaises les plus populaires de tous les temps.
Pourquoi le tournage de L’Aile ou la Cuisse était-il compliqué pour Louis de Funès ?
Pour autant, le tournage de L’Aile ou la Cuisse ne démarrait pas dans les meilleures conditions. Louis de Funès venait de faire un double infarctus et sa santé fragile ne lui permettait pas de trop se fatiguer. « Les assurances avaient imposé à Christian Fechner, le producteur, un médecin réanimateur sur le plateau. Elles m’ont aussi fait signer un contrat dans lequel je ne touchais mon cachet qu’à la fin du film. Histoire d’être sûr que tout se passe bien avec Louis. Heureusement, il tenait une forme olympique : j’étais plus fatigué que lui » se souvient Claude Zidi.
De son côté, Coluche en était à ses débuts sur grand écran, même si le réalisateur de L’Aile ou la Cuisse lui faisait entièrement confiance pour porter ce film avec Louis de Funès. « Je l’avais repéré à ses débuts, quand il se produisait dans des petites salles parisiennes. J’aimais son incroyable inventivité : Michel (vrai prénom de Coluche, ndlr) était capable d’imaginer un univers, des personnages et des gags inédits. Perfectionniste, il se promenait toujours avec un magnétophone pour enregistrer ses idées sur le vif. Il avait la trempe d’un grand acteur » explique-t-il.
C’est donc sans surprise que Claude Zidi a, par la suite, de nouveau collaboré avec Coluche sur des films comme Inspecteur la Bavure et Banzaï.
Eliott Azoulai
Journaliste