Je Te Veux, Moi Non Plus : Inès Reg et Kévin Debonne, “Dans ce film on a mis 100% de nous” (INTERVIEW)
Publié le Mise à jour le Par Amandine Rouhaud
Ce vendredi 26 mars, Amazon Prime Video accueille une nouveauté ultra rafraîchissante dans son catalogue : Je Te Veux, Moi Non Plus. Loin des moulures et des paillettes qui l’ont rendue célèbre, l’humoriste Inès Reg, de concert avec son mari Kevin Debonne, explore désormais le grand écran. Rencontre.
Je Te Veux, Moi Non Plus c’est l’histoire de Dylan et Nina, deux meilleurs amis incarnés respectivement par Kévin Debonne et Inès Reg, qui sont en réalité bien plus que de simples copains. Nina, qui vient tout juste de se séparer de son amoureux, décide de prendre sa rupture à bras-le-corps et de partir en vacances à Biarritz pour passer du temps avec ses copines et son meilleur ami, qui en pince pour elle. Loin du tumulte de Paris, les choses s’éclaircissent pour la jeune femme : Dylan est l’homme de sa vie. Problème, ce dernier entame tout juste une relation avec une autre femme…Démarre dès lors pour Nina une petite lutte pour être enfin auprès de la bonne personne : Dylan.
Je Te Veux, Moi Non Plus est le premier long-métrage d’Inès Reg et de Kévin Debonne, son mari. Loin de la scène et du stand-up, les deux s’illustrent dans un registre tout nouveau pour eux. Et c’est tant mieux. Si cette comédie romantique ne révolutionne pas le genre, elle fait office de véritable bouffée d’air frais. En cause ? L’excellent timing au milieu de cette crise sanitaire lourde à vivre et surtout, l’alchimie évidente entre mari et femme. Drôle, touchant et offrant une jolie dose d’évasion, le film de ce duo explosif est pile ce dont on a besoin là, tout de suite maintenant.
À l’occasion de la sortie du film sur Amazon Prime Video, Serieously a pu s’entretenir virtuellement avec Inès Reg et Kévin Debonne.
D’où est née cette envie de faire un film ?
Inès Reg : Alors en fait, nous, au début, on fait du stand-up, on est sur scène à fond et il y a un producteur qui est venu nous voir à plusieurs reprises et qui nous a dit : “Écoutez, vous n’avez jamais fait de cinéma mais vous ne vous rendez pas compte à quel point vous avez cette âme d’acteurs, de comédiens. Donc, dès que vous êtes prêts, que vous avez envie de faire un film, on y va mille fois”. Et nous, à ce moment-là, on est sur scène, on doit partir en tournée, on se dit qu’on n’a pas le temps de faire un film car on est tout le temps sur scène. Et là, tombe le confinement…COVID saison 1 !
Kévin Debonne : Donc du coup, le temps tombe !
IR : On se dit « Allons-y » au lieu de se morfondre, même si on a commencé par se morfondre on va pas se mentir, on se dit « optimisons ce temps qu’on nous offre » au final…
KD : …Pour faire ce qu’on n’aurait jamais eu le temps de faire.
IR : Et on a commencé à écrire notre film ! En vrai, on est passé par mille histoires, mille idées et on s’est dit que les gens aimeraient ce film s’il est vrai, s’il est naturel, donc autant se coller au maximum à ce qu’on est et non pas se déguiser, en fait, tout simplement ! On a commencé à écrire tous les deux. On a écrit le film pendant le premier confinement…
KD : …On l’a tourné pendant le premier déconfinement..
IR : …Et on a monté le film au deuxième confinement !
Justement, vous parlez de naturel et sur Instagram vous avez dit que ce film était inspiré de la vraie vie. La question est donc de savoir s’il est inspiré de la vraie vie en général ou de votre vraie vie à vous deux ?
IR : En fait, c’est et notre vraie vie et la vraie vie ! C’est surtout la vie dont on rêve aussi…
KD : …En ce moment, ouais, on en rêve plus que jamais !!!
IR : C’est se retrouver, partir en vacances avec nos ami.e.s, aller en soirée, s’aimer, partager et oui, c’est la vraie vie !
KD : Et on a la chance que ce soit à 80% ce que nous avons vécu. On a pu mêler les deux. Nos envies au moment du confinement et donc, besoin d’air, besoin d’amis, de vacances et en même temps raconter notre vraie vie et notre vraie relation !
IR : Et c’est aussi la vraie vie parce qu’on montre que – je parle en tant que femme – lorsqu’on est une femme on peut…
KD : …prendre les devants !
IR : Voilà, essuyer une relation qui s’est mal passée et pas pour autant se morfondre et aller de l’avant ! Partir en vacances avec sa bande de copines, aller voir son meilleur ami et lui faire une déclaration. Et c’est aussi de retirer cette image de “je mange une glace, je pleure je suis en dépression ». Eh ben non, je fonce, je vais de l’avant et je vais chercher mon bonheur !
Du coup, dans les personnages de Dylan et Nina, en termes de pourcentage il y a combien de vous-mêmes ?
KD : Moi ? Pour ma part, il y a du 100% parce que c’est ce qu’on a vraiment vécu. Quand on a écrit le film, on va le dire, je ne voulais pas jouer dans le film. On s’est dit avec Ines et avec le réalisateur au premier jour de tournage : “On tourne les scènes, on regarde et si on est pas bons on prend d‘autres acteurs” !
IR : C’était un pari ! Nous, on n’avait jamais fait ça. Bon, la scène s’en rapproche un peu, mais on n’avait jamais fait de cinéma et on était pleins de doutes…
KD : C’est pour ça que dans ce film on a mis 100% de nous pour être le plus vrai !
IR : Et le plus juste !
Au fond de vous-mêmes le cinéma c’est un truc qui vous a toujours fait rêver ?
IR : Kévin oui, depuis toujours. C’est ton rêve d’enfant, tu m’as dit…
KD : Oui, j’ai été bercé avec des vieux films de Jean-Paul Belmondo, Jean Gabin, Lino Ventura et c’était mon image d’acteurs. Depuis quelque temps il y a eu Jean Dujardin et Lellouche qui ont été un peu dans cette gamme d’acteurs, c’était pas un objectif mais c’était un rêve !
IR : Mon rêve ultime reste la scène, je n’ai pas fait de la scène pour faire du cinéma, mais je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir faire un film. Mon film et, qui plus est, avec mon mari. Donc je suis très heureuse !
D’ailleurs Inès, on commence à voir que vous avez pas mal de cordes à votre arc. Le stand-up, le cinéma, la musique….Est-ce qu’il y a un truc que vous n’avez pas encore montré et que vous rêveriez de savoir faire ?
KD : Le démarrage en côte ! (rires)
IR : Exactement, c’est ça ! Il n’y a pas meilleure réponse. Le démarrage en côte, n’importe quoi ! (rires) C’est fou parce qu’en ce moment, c’est une explosion d’émotions, réellement parce que ce sont mes rêves de petite fille qui sont en train de se réaliser. Je n’ose même pas rêver à autre chose tellement tout ça, je ne sais même pas si c’est réel. Non pour l’instant, je veux vivre ce qui est en train de se passer à 1500% et on verra la suite. Ça se peut que, oui, tout à coup…
KD : Tu cales !
IR : Oui, que je cale ou peut-être le mannequinat ! Parce qu’on rigole, on rigole mais allez, imaginez ! Jean-Paul Gaultier j’arrive, on ne sait jamais !
Est-ce qu’il y a un souvenir de tournage qui vous a marqués ?
KD : Le salaire ! (rires)
IR : J’en peux plus de ce mec (rires) ! On va dire que le dernier jour, ça a été…On a adoré ces six semaines.
KD : Il y a eu trop d’émotions ce dernier jour ! Ines venait de se blesser, on avait dû arrêter le tournage et on avait repris sur une scène de randonnée ! C’est le premier film, la première fois qu’on joue, il y a nos amis, on a fait jouer notre famille dedans en tant que figurants…
IR : Et surtout que le dernier plan c’est tout en haut d’une montagne avec un coucher de soleil incroyable, 40 personnes, une équipe. Ça faisait longtemps que tout le monde avait été à l’arrêt, on ne travaillait pas, on n’avait rien fait, on ne vibrait plus en fait et là on se retrouve dans un paysage incroyable à se dire : « Ça y est, on l’a fait, on a réussi, on s’en sort de ce confinement ! » On était fiers.
KD : Et on a fait des rencontres incroyables dans l’équipe technique, que ce soit la déco, le maquillage…
IR : Nous, on a découvert un métier, on ne savait pas…
KD : C’est eux qui font le cinéma, en fait !
IR : On ne connaissait pas tout ça, on voyait les acteurs… Quand on suit les stories, on sait qu’il y a la maquilleuse, le réal, mais en fait il y a tellement d’autres personnes, tellement de gens !
KD : Et sincèrement, c’est eux qu’on doit remercier, c’est eux qui font les films. Ils démontent un décor en 2s, ils transforment une pièce…
IR: Ces gens sont incroyables, il y a toute une équipe déco. On est là, en après soirée et il y a des gens qui sont là, nous ça nous a choqués, en train de préparer comme des assiettes déjà mangées, la fourchette est placée à tel endroit ça veut dire telle chose. C’est magnifique, ce sont des artistes incroyables !
Cette aventure a donc été positive…
IR : Dans son entièreté, bien entendu ! C’était fou !
Je Te Veux, Moi Non Plus, avec Inès Reg et Kévin Debonne, est d’ores et déjà disponible sur Amazon Prime Video
Amandine Rouhaud
Journaliste