« Je me suis trouvé embringué dans ce fiasco » : quel film de la saga Les Visiteurs le réalisateur regrette-t-il ?

Le film Les Visiteurs est sorti le 27 janvier 1993 et a eu droit à une suite cinq ans plus tard, puis à un nouveau film en 2001, avant de terminer avec un dernier opus en 2016. Quatre volets au total parmi lesquels se trouve un long-métrage que le cinéaste Jean-Marie Poiré aurait préféré ne pas réaliser.

Jean-Marie Poiré, réalisateur des quatre films Les Visiteurs, est revenu sur certains de ces regrets vis-à-vis du film Les Visiteurs en Amérique, qui est une production franco-américaine. Ce remake américain est réalisé par Jean-Marie Poiré et embarque aussi le même duo d’acteurs formé par Jean Reno et Christian Clavier. Un opus que le cinéaste regrette amèrement.

« Il ne faut pas céder aux sirènes de l’argent« 

Cette idée de remake version U.S ne vient pas de la tête de Jean-Marie Poiré directement, mais de celle de John Hughes, réalisateur américain à qui l’on doit Un ticket pour deux. Dans son livre Rire est une fête, sorti le 11 avril 2014 aux éditions Michel Lafon, Jean-Marie Poiré revient sur la genèse de ce film, qu’il regrette d’avoir fait pour de mauvaises raisons : « Quelle erreur de faire un remake de soi-même ! Il ne faut pas céder aux sirènes de l’argent, même s’il existe des offres difficiles à refuser. » 

Jean-Marie Poiré poursuit en expliquant qu’il a essayé de se sortir de cette affaire : « C’est comme ça que je me suis retrouvé embringué dans ce fiasco. Comme j’ai immédiatement regretté ma décision, j’ai finement pensé à demander un salaire de pharaon et un pourcentage sur les bénéfices de fou furieux, dans l’espoir que ça me serait refusé et que je pourrais me trisser, comme une reine offensée. Mais très rapidement, ils m’ont dit : ‘OKAAYYYY’. J’étais le mieux payé de tous les réalisateurs américains pour un film U.S. » 

Les Visiteurs en Amérique, un flop à tous les niveaux

Malgré un aspect financier important, ce film n’a connu aucun succès, que ce soit aux États-Unis ou en France, à tel point que ce film de la saga Les Visiteurs a mis Gaumont en difficulté à cause du budget requis pour ce long-métrage. Pour visualiser un petit peu mieux en quoi ce film n’a pas du tout pris en France, il été diffusé dans 1 590 salles et n’a réuni qu’environ 1,2 million de spectateurs, soit à peu près 10 fois moins que le premier opus qui avait fait 13,8 millions d’entrées. 

Si le succès du premier opus est aussi important, c’est avant tout parce que Christian Clavier et Jean-Marie Poiré se sont battus pour que le film soit comme ils l’avaient imaginé et garde un titre accrocheur. Et bien que la critique n’ait pas immédiatement été séduite par le projet, le public français a finalement été au rendez-vous, érigeant même la saga au rang de monument culte du cinéma de l’Hexagone.

Toujours dans son ouvrage Rire est une fête, Jean-Marie Poiré explique aussi son ressenti tout au long de la production : « J’ai été très malheureux sur ce film, dont l’insuccès a eu des conséquences désastreuses pour ma carrière, mais ce n’est pas une raison pour me plaindre. La blessure de n’avoir pas pu faire le film que je voulais, c’est mon affaire, comme d’avoir accepté, de plein gré, d’être torturé par des producteurs américains imbéciles. Cela dit, mon contrat était juteux et le fric a du bon. »