« Je hais cette image de moi ! » : pourquoi Romy Schneider détestait-elle être associée à Sissi ?
Publié le Par Eloïse Judéaux Legendre

Icône de toute une génération, Romy Schneider a marqué les esprits par son interprétation de l’impératrice d’Autriche dans les films Sissi. Un rôle qui lui a, malgré elle, collé à la peau tout au long de sa carrière, pourtant couronnée de succès.
Avant de décéder en 1982, Romy Schneider, actrice franco-allemande aussi belle que discrète, avait évoqué à plusieurs reprises dans des interviews le rapport complexe qu’elle entretenait avec le personnage de Sissi, sa « première grande chance » au cinéma, qui a été aussi bien synonyme de bonne fortune que de fardeau pour la comédienne.
« Je ne suis pas Sissi »

À l’évocation des films Sissi, Romy Schneider ne pouvait s’empêcher de réagir « violemment ». En cause ? L’adoration des fans qui ne pouvaient s’empêcher, des années après la sortie de la trilogie, de la lier à la véritable impératrice. « Que suis-je encore pour les gens, sinon encore et toujours cette petite princesse de feuilleton? Mais il y a longtemps que je ne suis plus Sissi. Je ne l’ai d’ailleurs jamais été« , dévoilait ainsi l’actrice dans une interview exclusive accordée à Paris Match en 1981.
Celle qui disait « [haïr] cette image [d’elle] » souffrait de cette admiration trop fervente et toujours intacte de la « génération Sissi » : « Les films ont été tournés jadis à une époque propice et les gens les ont aimés. Mais moi, je ne puis en parler comme de n’importe quel autre de mes films. Je dois sans arrêt le répéter : non, je ne suis pas Sissi. C’est un rôle que j’ai joué il y a bien, bien longtemps« , expliquait Romy Schneider au journal parisien.
« J’en avais ras-le- bol » : quand Romy Schneider a dit non pour jouer dans un quatrième Sissi

Bien que frustrée par le lien toujours étroit qui l’unissait encore, deux décennies plus tard, au rôle qui a lancé sa carrière, Romy Schneider se montrait pour autant reconnaissante d’avoir eu cette opportunité unique. « J’étais heureuse et contente de jouer ce rôle ; ce fut ma première grande chance […] je dois être reconnaissante à ma mère et je ne lui fais aucun reproche« , déclarait celle qui préférait sa « tranquillité » au « tumulte« , à « la publicité« , et à « tout le show-business« .
Néanmoins, l’ancienne compagne d’Alain Delon ne se laissait pas pour autant marcher sur les pieds. Ainsi, quand on lui a proposé 2,3 millions de francs pour tourner un quatrième Sissi, la star de La Piscine et de César et Rosalie a « osé dire non […] pour la première fois« . « J’en avais ras-le- bol« , confiait-elle à Paris Match, exténuée vis-à-vis de cette célébrité trop envahissante.
Eloïse Judéaux Legendre