Fauda : Laëtitia Eïdo nous parle séries et challenge (interview)
Publié le Mise à jour le Par Donia Salah
Laëtita Eïdo incarne le docteur Shirin El Abed dans la série israélienne Fauda. Cette dernière est palestinienne, mais tombe amoureuse d'un de ses patients. Il s'avère être un agent israélien infiltré dans les forces spéciales palestiniennes...
Fauda (« chaos » en arabe) suit l’histoire de soldats de Tsahal infiltrés dans les territoires occupés. La série diffuse actuellement sa deuxième saison en Israël et connait un véritable succès. Laëtitia Eïdo, actrice franco-libanaise a accepté de répondre à nos questions sur la série.
Shirin représente une pointe de douceur dans ce conflit brutal et macho. Avi Issacharoff (co-créateur de la série) déclare souvent que les fans de la série posent beaucoup de questions sur elle en particulier. Comment expliquez-vous un tel succès ?
Quand ils ont écrit ce personnage, ils ont voulu représenter à travers elle tous les innocents pris de guerres, qui refusent d’y prendre part et sont forcés malgré eux. Finalement, elle sera manipulé des 2 cotés et va tout perdre. C’est la seule à la base qui n’est pas pervertie par la guerre. Ils veulent représenter ces innocents qui perdent tout. C’est d’ailleurs le sous-texte principal, dans une guerre peu importe le coté où on est, quand on y participe on perd tout. Ce cycle interminable de vengeance ne mène qu’à la perte et à la destruction. Ils veulent montrer la stupidité de la guerre.
Comment une actrice française se retrouve t-elle dans une production israélienne ?
J’ai vu il y a 5- 6 ans les films d’Eran Riklis qui a beaucoup de succès en France, qui sont « La fiancée syrienne » et « Les Citronniers » et qui m’ont beaucoup touché. Je trouvais que je m’y retrouvais un peu. Il travaille beaucoup dans ses films sur le fait de montrer les barrières imaginaires et fictives, les frontières entre les peuples érigées par la guerre et les politiques. Il travaille sur une réunification des peuples, il essaye de montrer que finalement, d’un coté ou de l’autre de la frontière, nous sommes identiques. C’est pour ça que je l’ai contacté, et l’année d’après j’étais dans son film « mon fils » avec Yaël Abecassis. C’est la directrice de casting Hila Yuval qui m’a vu dans ce film et qui a proposé ma participation dans Fauda en disant que je correspondais vraiment au personnage.
Vous sentez-vous proche de votre personnage ?
Shirin a été adaptée un peu de qui je suis, car ça leur tient à cœur que les acteurs soient proches de leurs personnages. Par exemple, son papa est français, elle a passé plus de temps en France qu’en territoire palestinien. Du coup elle a un accent, et j’ai un accent en arabe. Je l’apprend d’ailleurs phonétiquement. Je parle un petit peu arabe par ma maman qui est libanaise mais je ne lis pas du tout. De la même manière, les personnages palestiniens sont joué par des arabes israéliens et les personnages juifs israéliens sont joués par des juifs israéliens.
Vous jouez souvent des rôles de femmes fortes à l’écran, avez-vous une inspiration particulière ?
Oui c’est vrai que je joue souvent des rôles de femmes fortes, mais j’ai joué récemment dans une série beaucoup plus légère, beaucoup plus comique. Je ne veux pas passer ma carrière à jouer des résistantes etc… C’est important de pouvoir passer d’un registre à l’autre. J’ai eu de la chance de pouvoir le faire dans cette série qui est une comédie, qui s’appelle Yes I do sur Studio+. Après je n’ai pas d’inspiration particulière… J’aime beaucoup d’actrices, ça peut aller de Tilda Swinton à Meryl Streep. Je suis autant inspiré par des actrices que des acteurs. J’aime beaucoup Joaquin Phoenix et Matthew McConaughey.
La série passe en diffusion internationale grâce à Netflix, pensez-vous qu’il y aura un impact différent désormais ?
Il est important de préciser qu’elle est d’abord passée en France sur Ciné+ (en Décembre NDLR) ! J’ai attendu longtemps qu’elle arrive en France. Wild Side la sort en DVD et je suis très contente, je suis la seule française du projet donc ça me tenait à cœur. Elle sortira plus tard sur Netflix France. Le fait que ça sorte à international, c’est en train de changer nos carrières. Les auteurs aux États-Unis sont des stars, ça les projette à ce rang là. En tant qu’acteurs, les projecteurs sont sur nous. Aux États-Unis, la série cartonne, elle est dans les plus gros visionnages en ce moment. On a des propositions très intéressantes aux US.
Quels sont les enjeux pour votre personnage dans la suite de Fauda ?
La seule chose que je peux vous dire, c’est que tout ce qui se trouve dans la saison 2 est plus grave et plus intense que dans la saison 1. Sur tous les plans, c’est plus difficiles, les situations sont plus difficiles, les résolutions sont plus difficiles, en somme, tout est pire.
Nous sommes un site spécialisé dans les séries. En regardez-vous ?
J’adore Black Mirror mais ça me terrifie ! Je vais me faire une projection de la saison 4 bientôt. Je regarde un truc complètement délirant en ce moment qui s’appelle Dirk Gently. C’est complètement DE-LI-RANT dans l’acting. C’est tellement barré, ça me change des choses un peu sérieuse que j’ai vu récemment. J’ai aussi découvert The End of the F**king World avec un acteur de Black Mirror (Alex Lawther dans l’épisode Shut Up and Dance). Le niveau d’acting est tellement bon aussi dans cette série. J’aimais aussi beaucoup The IT Crowd qui me fait changer de sujet, et j’adore également The Big Bang Theory.
Si vous ne deviez en conseiller qu’une seule à votre entourage, laquelle ce serait ?
Fauda ? (rires)
Netflix a acheté les droits de diffusion de Fauda à l’international. En France, elle a été diffusée par Cine+ en décembre et vient de sortir le 10 janvier en DVD et téléchargement définitif.
Propos recueillis par Donia Salah
Donia Salah
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Je suis la fille spirituelle de Cookie Lyon (Empire) & Elijah Mikaelson (The Originals).
En ce moment, mon Snack&Chill idéal c'est des sushis à volonté devant Baby Daddy.