Infidèle saison 2 : Tom Leeb et Jonathan Zaccaï, ‘c’est une série pleine d’audace’
Publié le Mise à jour le Par Alexia Malige
Après une saison 1 sombre et intense, Infidèle revient avec six nouveaux épisodes, diffusés à partir du 1er octobre. L’occasion pour Serieously d’échanger avec Jonathan Zaccaï et Tom Leeb autour de la série dramatique de TF1.
Plus énigmatique, plus psychologique, la saison 2 d’Infidèle nous replonge dans le quotidien tortueux d’Emma Sandrelli et de son ex-mari Matteo. Toujours aussi tourmentées, leurs vies vont encore se complexifier avec l’arrivée de nouveaux personnages, à l’image du séduisant Gabriel, incarné par Tom Leeb.
Qu’est-ce qui vous a intéressés dans ce projet de saison 2 ?
Tom Leeb : Ce qui m’a attiré, c’est avant tout le travail de Didier Le Pêcheur. C’était un réel argument. J’avais vu la saison 1 et j’avais trouvé sa direction d’acteurs, sa réalisation et sa lumière vraiment très chiadées. Et puis il y avait aussi Claire Keim, qui est une actrice formidable, fascinante et très intense. Et tout ça, mélangé, suffisait pour que je m’y intéresse.
Jonathan Zaccaï : C’était surtout un défi pour moi, avec des scènes vraiment compliquées, pleines d’émotion. C’était ce plaisir-là. Et puis l’idée que la série soit un peu plus chorale me plaisait aussi beaucoup. La première saison, que j’aime énormément, tient à peu de choses finalement. Il fallait donc nourrir la saison 2 de plus d’histoires, de trajectoires différentes, tout en restant très proche de l’humain et je trouve que ça a été très bien fait.
Tom, comment s’est passée votre arrivée sur le tournage ? L’intégration a-t-elle été facile ?
Tom Leeb : Ça n’a pas été un problème, parce que Claire Keim est une femme très obsédée par l’intégration des autres. Elle s’assurait toujours que tout se passait bien, elle est très bien bienveillante, très généreuse, que ce soit dans son jeu ou en dehors du plateau. Donc l’intégration s’est faite tout de suite, en fait. Je me suis également très bien entendu avec Grégoire Paturel (Luigi) et Chloé Jouannet (Candice), que je connaissais d’avant, mais aussi avec Jonathan.
Pour vous Jonathan, c’était plutôt un retour en terrain connu. Comment se sont passées les retrouvailles avec votre personnage, Matteo ?
Jonathan Zaccaï : Je l’ai retrouvé dans un état pas terrible. La situation dans laquelle il se trouve est très compliquée. C’est vraiment la traversée du désert. Il paie les fautes qu’il a commises dans la saison 1. C’est un véritable parcours du combattant.
Quel regard portez-vous sur vos personnages ?
Tom Leeb : Gabriel est quelqu’un qui est seul, qui a été livré à lui-même très tôt, très vite. Il est prêt à tout pour s’en sortir, il a le sens de la démerde. Il parvient toujours à s’en tirer, mais pas forcément avec les meilleurs moyens. J’ai de l’empathie pour ce personnage et je le comprends, d’une certaine façon.
Jonathan Zaccaï : J’aime bien défendre les personnages indéfendables en fait, ça m’amuse. Donc j’ai de la tendresse pour Matteo, parce qu’il a des failles et que ce n’est pas non plus un monstre. Dans la saison 1, je prenais surtout plaisir dans le jeu, dans l’intime avec Claire. C’était au-delà du personnage, en fait. Mais ensuite, on réalise que finalement, c’est juste un homme qui a trompé sa femme, qui a pété un câble et qui a été trop loin. Je trouve qu’il est beaucoup plus humain dans la saison 2, donc ça fait la balance.
Quel a été le plus gros défi pour vous sur ce tournage ?
Tom Leeb : C’est la première fois qu’on m’offre un rôle un peu sombre et énigmatique, alors que j’ai plutôt l’habitude de jouer dans des comédies. Donc le challenge, c’était justement d’explorer ces nuances-là. Ce n’était pas facile parce que l’ambiguïté et le mystère sont des choses très particulières à jouer. Basculer d’un côté ou de l’autre deviendrait trop évident, donc il faut trouver ce juste milieu pour permettre ce sentiment d’ambivalence. J’étais très excité à l’idée partir dans cette direction et je pense aussi que j’en avais besoin. J’avais envie d’explorer ce côté-là et c’est extrêmement enrichissant pour un comédien de pouvoir changer de couleur comme ça.
Jonathan Zaccaï : En découvrant le scénario, je me suis dit : « Ouh là là.. Ouh là là… Ouh là là… Qu’est-ce qui m’arrive là ? Qu’est-ce qu’ils m’ont fait ? » (rires). J’avais quand même beaucoup de scènes dures à jouer. Je me suis demandé si le scénariste m’en voulait, mais on est jumeaux astro, donc ça va en fait, normalement c’est bon (rires). En même temps, c’était un beau cadeau. C’est une rédemption. Matteo est un personnage sensible et c’est vrai qu’il y a de nombreuses scènes d’émotion, très poignantes. Donc le défi, c’était ça, ne plus être du tout dans le mensonge, comme dans la saison 1, mais au contraire se mettre à nu. On se sent complètement à poil dans ces scènes-là !
En parlant de défi, vous avez plusieurs scènes de sexe avec Claire Keim, Tom. Comment avez-vous appréhendé cette partie du tournage ?
Tom Leeb : C’est toujours un peu compliqué d’approche, puisqu’on ne veut absolument pas déborder. Il ne faut pas aller plus loin que ce que le personnage ferait. C’est-à-dire que ce qui se passe, c’est entre Emma et Gabriel et pas Claire et Tom. Et je pense qu’il y a une vraie limite à ne pas dépasser. Il faut être à l’écoute du partenaire, du réalisateur qui chorégraphie le tout, mais c’est sûr que les scènes d’intime ne sont pas toujours les plus faciles. C’est quelque chose qui peut rendre mal à l’aise. Heureusement, ça s’est très bien passé grâce à Claire et grâce à sa confiance.
Pour vous Jonathan, le challenge était plutôt de tourner avec un bébé. Comment se sont déroulées les scènes où Matteo s’occupe de son nouveau-né ?
Jonathan Zaccaï : On tournait avec des jumelles en réalité et elles étaient particulièrement exceptionnelles toutes les deux. Des bébés incroyables ! Vraiment ! Elles étaient fantastiques ! Les deux étaient géniales, mais il y en avait une qui avait des expressions d’une justesse, d’une présence, c’était complétement dingue. C’était assez impressionnant, mais aussi très agréable. Tellement mignonnes et tellement présentes, c’était fou ! C’est vrai que moi, je joue beaucoup avec elles. On avait une scène d’engueulade avec Chloé et Claire, assez violente, et on avait un peu peur pour le bébé, mais ça s’est super bien passé finalement.
La première saison d’Infidèle abordait les thématiques de l’adultère et de la trahison. Quelles nouvelles intrigues vous ont particulièrement touchés dans la saison 2 ?
Tom Leeb : Je pense en tout cas que ce sont des intrigues audacieuses, qui mettent les comédiens dans des situations vraiment compliquées. Ce sont des zones particulières et difficiles à explorer pour les comédiens, donc évidemment je trouve ça très fascinant. Ce que le personnage de Claire, Emma, et le mien vivent, c’est beau d’une certaine façon, cet interdit et ce laisser aller. C’est osé, on voit rarement ça à la télé. Il y quelque chose de très vif, de sexuel, mais en même temps basé sur de vrais sentiments. C’est un mélange entre la sincérité et le besoin de se surprendre.
Jonathan Zaccaï : Je pense que le trajet de Candice (Chloé Jouannet) est particulièrement intéressant dans cette saison. Je pense d’ailleurs que les femmes sont très bien traitées dans la série, ce qui est important aujourd’hui. Et là, je trouve qu’il y a vraiment de beaux rôles de femmes. Candice aurait pu être un cliché et finalement, pas du tout. C’est une femme forte, qui se révolte, et mon personnage se retrouve alors dépassé par la petite vie qu’il croyait se payer. Ce n’est pas tout à fait à l’image de ce qu’il pensait, de ce dont il rêvait. C’est passionnant, c’est un beau parcours.
Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Tom Leeb : J’ai deux films qui sortent prochainement. Un premier long-métrage de Nicolas Cuche, Pourris Gâtés, qui sortira en février et un deuxième de Julien Rambaldi, C’est la vie, qui sort au mois de décembre. Et je tourne actuellement une série pour TF1, qui s’appelle Plan B avec Julie de Bona (Peur sur le lac).
Jonathan Zaccaï : J’ai tourné récemment dans Il ou elle, un 2×45 minutes pour TF1. C’est un téléfilm de Clément Michel avec Odile Vuillemin qui parle de l’identité transgenre. Là, je vais bientôt commencer le tournage d’un film pour le cinéma avec François Cluzet. Donc plein de beaux projets ! C’est une belle période.
Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction