Immaculée : l’obsession cinéma de la semaine
Publié le Mise à jour le Par Alexia Malige
Envie de frissons et de sueurs froides ? Immaculée est le film d’horreur à découvrir en ce mercredi 20 mars. Un mélange de religion et d’épouvante au nom du père, du fils et de Sydney Sweeney. Amen.
Sommaire
C’est quoi ?
Jeune religieuse américaine, Cecilia part s’installer dans un couvent perdu dans la campagne italienne. Bien accueillie, la jeune femme s’intègre facilement, semblant entrer rapidement en communion avec ses camarades, et s’emploie à mener le parfait quotidien d’adepte qu’elle a choisi. Toutefois, elle va peu à peu réaliser que des événements étranges se produisent autour d’elle et que l’organisation de cette institution n’est, à l’évidence, pas très catholique…
Y’a qui ?
Réalisé par Michael Mohan, connu pour son travail sur The Voyeurs et Everything Sucks, Immaculée est porté par la comédienne Sydney Sweeney, récemment vue dans Tout Sauf Toi et Madame Web. A ses côtés, on retrouve Álvaro Morte, révélé par son rôle de Professeur dans La Casa de Papel, Simona Tabasco (The White Lotus), Benedetta Porcaroli (Amanda) et Giorgio Colangeli (Il reste encore demain).
C’est un peu comme…
Si le milieu religieux peut immédiatement faire penser aux films de possession qui ont marqué l’histoire du cinéma d’horreur, à l’image de La Nonne, Immaculée se révèle différent de ce que l’on pouvait en attendre. Ici, l’intrigue tourne davantage autour des femmes, de leurs corps et de leur place au sein d’une institution patriarcale, plutôt qu’autour des éventuels esprits maléfiques qui voudraient s’emparer de leur âme.
L’ambiance oppressante de ce couvent italien, où les femmes vivent dans le silence et les secrets, rappelle ainsi la tension présente dans le film Benedetta, où Virginie Efira campait une religieuse mystique soupçonnée de saphisme. Comme dans le film de Paul Verhoeven, les femmes vivent ici sous la coupe d’un corps ecclésiastique masculin, qui pose un regard dur, sévère et possessif sur elles, n’hésitant pas à tomber dans la cruauté la plus extrême pour asseoir sa domination.
Centré sur la grossesse inattendue et inexpliquée de Soeur Cecilia, le long-métrage prend également des accents de Rosemary’s Baby, où l’héroïne incarnée par Mia Farrow tombe enceinte après avoir fait un cauchemar au cours duquel elle se faisait violer par le diable en personne. Ainsi, dans les deux films, les protagonistes se voient contraintes de porter un enfant dans des circonstances étranges, qui les poussent à se méfier de leur entourage menaçant. La nouvelle de ce bébé à naître va d’ailleurs engendrer une série de phénomènes dangereux et perturbants, suscitant une véritable psychose dans le couvent. De quoi interroger sur la grossesse non désirée et le contrôle du corps de la femme.
Le détail qui change tout ?
Si Sydney Sweeney tient le premier rôle de Immaculée, l’actrice ne s’est pas cantonnée à jouer les actrices pour ce film. La comédienne de de 26 ans a également porté le projet de bout en bout, s’impliquant aussi bien dans l’écriture du scénario que dans la production. Toutefois, l’idée de ce long-métrage n’a pas directement germé dans son esprit, mais y a simplement pris racine, lorsque le rôle de Cecilia lui a été proposé quand elle avait 16 ans. Le script lui avait alors tellement plu qu’elle regrettait qu’il n’ait jamais pu être porté à l’écran.
C’est pourquoi la jeune femme n’a pas voulu enterrer le projet et a décidé de le ressusciter à l’aide de l’auteur Andrew Lobel et du cinéaste Michael Mohan. L’histoire a alors été réécrite pour elle, désormais jeune adulte, et le film a enfin pu être tourné. Un dénouement qui prouve que Sydney Sydney a eu raison d’avoir foi en Immaculée, qui lui permet non seulement de changer de registre, mais également de montrer l’étendue de sa palette de jeu. De quoi désacraliser son image de beauté pulpeuse, pour s’affirmer en tant qu’interprète dramatique.
Découvrez Immaculée au cinéma dès ce mercredi 20 mars 2024.
Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction