Heretic : la fin du film expliquée 

Heretic : la fin du film expliquée 

Nouveau film d’horreur de Scott Beck et Bryan Woods, Heretic est l’expérience frisson à ne pas manquer en cette fin d’année. Centré sur deux missionnaires mormones dont la journée de porte-à-porte vire au fiasco, le film interroge sur la spiritualité et la religion à travers un personnage aussi terrifiant que fascinant. Un chemin de croix sous tension, qui se conclut finalement sur une fin ouverte…

Et si le sourire le plus charmeur de Hollywood devenait votre pire cauchemar ? Une idée qui a séduit les cinéastes Scott Beck et Bryan Woods (Sans un Bruit), qui ont décidé de faire de Hugh Grant la vedette de leur nouveau film d’horreur. Porté par le célèbre comédien anglais adepte des comédies romantiques, Heretic suit l’histoire de jeunes fidèles de l’Eglise mormone envoyées faire du porte-à-porte dans une petite ville du Colorado.

En fin de journée, elles rendent visite à un certain Monsieur Reed, qui les accueille chaleureusement chez lui afin de discuter de leur religion. La conversation va alors prendre un tournant étrange, inquiétant même, et les deux missionnaires vont se retrouver piéger dans la demeure de ce parfait inconnu…

Attention, la suite de cet article contient des révélations importantes sur le film Heretic !

De l’hérésie à l’épouvante

Sophie Thatcher et Chloe East dans Heretic
© Le Pacte

Après avoir entamé une discussion tout ce qu’il y a de plus cordiale avec le fameux Monsieur Reed, soeur Barnes (Sophie Thatcher) et soeur Paxton (Chloe East) commencent effectivement à comprendre que quelque chose cloche chez leur hôte. Ce dernier possède un système d’électricité très particulier, leur ment sur la présence de sa femme et a monté de toute pièce une histoire de tarte aux myrtilles en train de cuir au four. Pour les deux jeune femmes, une seule chose reste à faire : fuir. Malheureusement, l’étrange gentleman a déjà verrouillé toutes les issues et il leur est impossible de partir. Les voilà donc coincées avec cet homme, qui leur apparaît aussi charmant que maléfique. 

Ce dernier va ensuite se lancer dans un discours farfelu sur la religion, essayant de déstabiliser les filles en les confrontant à leur foi. Un face à face très tendu qui va s’achever sur un choix déterminant. Barnes et Paxton sont mises au pied du mur, Reed leur offrant l’opportunité de quitter la maison en ouvrant une porte. D’un côté, une porte intitulée « Croire », de l’autre « Ne pas croire ». Evidemment, qu’elles décident de rester fidèles à leurs croyances ou d’y renoncer, aucune de ces deux issues ne mène à l’extérieur et les missionnaires vont se retrouver enfermées au sous-sol. 

Hugh Grant, Sophie Thatcher et Chloe East dans Heretic
© Le Pacte

Après de multiples péripéties, elles comprennent que tout ceci n’est qu’un jeu d’observation pour Reed, qui s’amuse à étudier leur comportement. Le théologien décide alors de les pousser dans leur retranchement en leur servant un miracle sur un plateau. Il fait ainsi venir une femme dans la cave qui, bien qu’en piteux état, est encore bien vivante, puis la force à manger une part de tarte empoisonnée à la belladone. Elle meurt donc quelques minutes après devant Barnes et Paxton, qui commencent à sombrer dans le désespoir.

Mais peu de temps après, l’inconnue revient à la vie dans une mise en scène particulièrement théâtrale. L’occasion parfaite pour Reed de soumettre aux filles une nouvelle proposition effarante : vivre la même expérience de résurrection en ôtant leur propre vie. 

Sophie Thatcher dans Heretic
© Le Pacte

Face à leur refus, Reed tranche soudainement la gorge de soeur Barnes, qui s’effondre immédiatement sur le sol, sous les yeux effarés de Paxton. Cette dernière parvient par la suite à s’enfuir et découvre alors que leur ravisseur garde une dizaine de femmes enfermées dans des cages dans son grenier. C’est de cette façon qu’il a pu faire venir la soi-disante prophète dans la cave, la tuer, puis faire disparaître son corps, avant de la remplacer par une autre personne vivante pour faire croire au miracle.

Terrifiée par ce qu’elle voit, soeur Paxton tente malgré tout de libérer les otages, mais est rattrapée par Reed. De retour dans la cave, tous les deux se livrent à une ultime confrontation au cours de laquelle Reed poignarde Paxton dans l’abdomen. Et alors qu’il s’apprête à l’achever, soeur Barnes lui fracasse le crâne dans un ultime sursaut de vie. Elle meurt finalement dans les bras de sa camarade, qui réussit alors à sortir de cet enfer. 

Une dernière séquence spirituelle et poétique pour Heretic

Chloe East dans Heretic
© Le Pacte

Pour offrir une fin à l’image du film et donner matière à réfléchir aux spectateurs, Scott Beck et Bryan Woods ont donc opté pour un dénouement ouvert, soumis à l’interprétation. On voit ainsi soeur Paxton sortir de la maison et courir dans le jardin, puis tomber à genoux sur le sol. C’est à ce moment là qu’un papillon se pose sur ses doigts… Un moment délicat et plein de poésie, qui fait référence au fait que soeur Paxton avait dit plus tôt dans le film qu’après sa mort, elle souhaitait se réincarner en papillon et qu’elle viendrait se poser sur les doigts de ses proches pour qu’ils sachent que c’est elle qui leur rend visite. 

De ce fait, on peut ici imaginer que soeur Barnes a choisi de se réincarner, elle aussi, en papillon afin de faire signe à son amie, ce qui appuie l’idée de la vie après la mort et conforte donc les croyances religieuses, pour ceux qui décident de l’interpréter de cette façon. Néanmoins, les plus sceptiques et athéistes peuvent aussi y voir une simple coïncidence et considérer que ce papillon n’a rien à voir avec soeur Barnes et que sa présence est uniquement le fruit du hasard.

Tout comme Monsieur Reed a essayé de le démontrer au cours du film, un fait ou une idée, peut donner lieu à différentes interprétations, directions ou versions, ce qui est le principe même des religions monothéistes. Toutes partagent des bases communes, à partir desquelles ont été tissés différents dogmes, histoires et systèmes de croyances. Un même élément sera ainsi perçu différemment par chacun et aucune preuve ne pourra jamais vraiment être avancée pour valider une interprétation plus qu’une autre, puisque les deux sont basées sur le principe de la subjectivité.

Alexia Malige

Alexia Malige

Journaliste - Secrétaire de rédaction

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