Germinal : « J’étais comme un pantin ! », pourquoi Renaud a-t-il détesté tourner dans le film ?
Publié le Par Mathilde Fontaine
Diffusé ce mardi 6 août sur 6ter, Germinal est l’un des films phare de l’histoire du cinéma français. Une superproduction signée Claude Berri, dans laquelle Renaud incarne le rôle du héros Etienne Lantier. Oui, mais voilà, le chanteur a gardé un très mauvais souvenir du tournage, et il ne s’est pas fait prier pour le dire !
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C’est un monument du cinéma avec lequel les téléspectateurs ont rendez-vous ce soir. Diffusé sur 6ter ce mardi 6 août, Germinal est l’adaptation du roman éponyme d’Émile Zola signée Claude Berri. Sorti en 1993, le long-métrage avait su créer l’évènement avec ses 165 millions de francs de budget, faisant de lui, à l’époque, le film le plus cher de l’histoire du cinéma français.
Germinal, une superproduction française
Nommé dans quasi toutes les catégories des César 1994, et ayant récolté les prix des Meilleurs costumes et de la Meilleure photographie, Germinal nous plonge dans un village minier du nord de la France, à la fin du XIXe siècle, à la rencontre d’Etienne Lantier.
Découvrant la misère, l’alcoolisme, confronté à la sordidité et à la souffrance, il prend conscience de la domination du capital et s’engage dans un combat socialiste qui va mener les siens vers une grève affameuse et meurtrière.
Renaud dans Germinal : Lantier à la ville comme à la scène
Pour le rôle du héros de son long-métrage, Claude Berri a misé sur un artiste connu, aimé de tous et en pleine ascension au moment du tournage : Renaud. Aux côtés de Miou-Miou, Gérard Depardieu, Jean Carmet, la jeune Judith Henry ou encore Corinne Masiero qui fait sa toute première apparition à l’écran, le chanteur campe un Lantier plus crédible que jamais. Et pour cause, sur les plateaux, Renaud a lui aussi fait lever un vent protestataire.
Riche à la ville, l’interprète de Mistral Gagnant avait du mal à supporter le fait d’être en haut de l’affiche et de gagner beaucoup plus d’argent que certains membres de l’équipe, trop peu considérés à son goût.
« C’était des figurants, aussi fauchés peut-être que les ouvriers de Germinal. Et moi, Renaud, couvert de fric, je jouais, à travers Lantier, le donneur de leçons, le marxiste… J’avais peur de croiser un œil moqueur. J’avais honte parfois« , avait-il décrit dans les colonnes de Télérama quelques mois après la sortie du film.
« C’était Saddam Hussein ! » : les déclarations choc de Renaud au sujet de Claude Berri
Un très mauvais souvenir pour Renaud donc, qui s’est intensifié à cause du caractère de Claude Berri et de sa manière de le diriger. « Je n’ai fait que lui obéir à l’intonation près ! Sur le plateau, je n’ai jamais pu faire ce que je voulais, ce que je sentais. Il ne m’a jamais fait confiance !, avait-il pesté. J’étais comme un pantin, je devais répéter chaque phrase exactement comme il la prononçait… Ce n’était plus un cinéaste ! C’était Saddam Hussein ! C’était Germinator !«
Germinal aura donc toujours un goût très amer pour Renaud. Et le résultat final n’a pas arrangé les choses : « Par mégalomanie, par narcissisme, j’aurais voulu me trouver génial. Ce n’est pas le cas… En plus, nous avons tourné un film de 3h38, il n’en reste que 2h40, et, comme par hasard, toutes mes grandes scènes ont été coupées au montage ! »
Mathilde Fontaine
Rédactrice en chef - Journaliste
Rédactrice en chef de Serieously, Mathilde est toujours à l'affut d'une sortie cinéma ou d'une nouveauté séries, sans oublier de regarder en boucle des classiques du grand et du petit écran.