Game of Thrones : Emilia Clarke se confie avec émotion sur ses deux ruptures d’anévrisme
Publié le Par Romain Cheyron
Plusieurs années après avoir été victime de plusieurs ruptures d'anévrisme, Emilia Clarke s'est confiée sur cette douloureuse expérience, avec beaucoup d'émotion.
« Juste au moment où mes rêves d’enfance semblaient se réaliser, j’ai failli perdre la tête, et puis ma vie. Je n’en ai jamais parlé publiquement, mais maintenant il est temps » commence Emilia Clarke dans sa longue lettre publiée sur le site du New Yorker. Alors que l’actrice reviendra sous les traits de Daenerys dans la saison 8 de Game of Thrones, elle s’est confiée sur ses deux ruptures d’anévrisme en 2011 et 2013, au tout début de la série.
« Je venais juste de terminer le tournage de la première saison de Game of Thrones, une nouvelle série HBO basée sur l’oeuvre de George R.R. Martin. Je n’avais aucune expérience professionnelle, et on m’a donné le rôle de Daenerys (…), les créateurs de la série, David Benioff and D. B. Weiss, m’ont dit que le personnage était basé sur Napoleon, Jeanne d’Arc et Lawrence d’Arabie. Et pourtant, des semaines après le tournage, je ne me sentais pas conquérante du tout. J’étais terrifiée, de toute l’attention, d’un business que je ne connaissais pas, de la pression. Je me sentais exposée » écrit-elle, avant d’expliquer l’incident.
« À un certain niveau, je savais ce qui se passait: mon cerveau était endommagé »
Elle continue : « pour me débarrasser du stress, j’ai commencé à faire du sport, avec un entraîneur. Le matin du 11 février 2011, je m’habillais dans le vestiaire de ma gym, dans le nord de Londres, et j’ai été prise d’une grosse migraine. J’étais tellement fatiguée que je n’arrivais pas à mettre mes baskets. J’ai quand même fait mes exercices, mais je me suis forcée. Mais je ne pouvais pas continuer et la douleur devenait plus intense. J’ai atteint les toilettes des vestiaires et mon état s’aggravait. À un certain niveau, je savais ce qui se passait: mon cerveau était endommagé ».
L’actrice explique qu’elle a lutté pendant un moment pour éviter toute paralysie, et bougeait ses membres pour en être sûre. « Et pour garder ma mémoire en vie, je récitais des répliques de Game of Thrones » ajoute-t-elle. Une femme est venue l’aider, avant que tout ne devienne flou. Emilia Clarke se souvient de nouvelles voix, de son pouls très faible, de l’appel à ses parents et son voyage en ambulance jusqu’à Whittington Hospital. Et après une IRM, le verdict tombe : Elle a été victime d’une hémorragie subarachnoïde (HSA), un problème grave dans lequel le saignement se produit à la surface du cerveau.
« A ce moment-là je ne voyais pas ma vie continuer »
Mais son état aurait pu être plus grave : « J’ai appris plus tard qu’un tiers des victimes de HSA mourrait immédiatement ou peu de temps après. Pour ceux et celles qui survivent un traitement urgent est nécessaire pour sceller l’anévrisme, car le risque d’un second saignement, souvent mortel, est très élevé. Si je voulais vivre et éviter de terribles déficits, je devais subir une opération chirurgicale urgente. Et, même alors, il n’y avait aucune garantie ».
Deux semaines après sa première opération (qui a duré 3h), Emilia Clarke n’arrivait plus à se souvenir de son nom entier (Emilia Isobel Euphemia Rose Clarke) et des mots sans aucun lien les uns avec les autres sortaient de sa bouche. « J’étais en panique » se souvient-elle, « je n’avais jamais vécu une expérience comme ça dans ma vie. Je souffrais d’aphasie, l’une des conséquences du traumatisme qu’a subi mon cerveau. A ce moment-là je ne voyais pas ma vie continuer, en tant qu’actrice, je ne pouvais pas vivre comme ça. Une semaine après c’était passé, et un mois après mon séjour à l’hôpital je revenais sur le tournage de Game of Thrones. »
« Certaines fois je perdais espoir »
C’est en 2013, après le tournage de la saison 3, que la vie d’Emilia Clarke a été une nouvelle fois mise en danger : « Je suis allée faire un scanner du cerveau, et un anévrisme avait doublé de volume. Le médecin m’a dit qu’il fallait s’en occuper avec une opération plus légère que la première. Sans problème. Sauf qu’il y en avait un : je me suis réveillée avec une douleur indescriptible, la procédure était un échec, j’ai eu un saignement énorme et les médecins m’ont dit qu’il fallait absolument opérer pour survivre. Mais cette fois, il fallait avoir accès à mon cerveau directement, derrière mon crâne. »
Le rétablissement était encore plus douloureux qu’après la première opération assure-t-elle. « Aujourd’hui on ne peut plus voir la cicatrice qui va du haut du crâne jusqu’a mon oreille, mais à l’époque j’avais un tube qui en sortait, et une partie a été remplacée par du titanium. Et il y avait cette peur constante d’une perte de sensibilité, de mémoire, de vision. J’ai passé un mois à l’hôpital et certaines fois je perdais espoir ». Elle confie qu’elle a toujours du mal à se souvenir de cette période sombre, mais qu’aujourd’hui, après n’en avoir pas parlé pendant des années, il était temps de révéler la vérité.
Et de conclure : « Arriver à la fin de Game of Thrones est une chose vraiment gratifiante. Je suis tellement heureuse d’être ici pour voir la fin de cette histoire et le début d’une autre aventure ».
Romain Cheyron
Journaliste