Dune, deuxième partie : en quoi la fin du film est-elle différente du livre de Frank Herbert ?

Dune, deuxième partie : en quoi la fin du film est-elle différente du livre de Frank Herbert ?

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Si le premier volet de Dune était extrêmement fidèle au récit de Frank Herbert, Denis Villeneuve a décidé de prendre un peu plus de liberté avec le second opus. C’est pourquoi la fin du film diffère en de nombreux points avec celle du célèbre roman. Détails. 

Attention, cet article contient d’importantes révélations sur le film Dune : Deuxième Partie et le premier tome de la saga SF de Frank Herbert !

Le sable à perte de vue et l’épice étincelante dans le vent chaud d’Arrakis…Après plus de deux ans d’attente, Paul Atréides est enfin de retour au cinéma avec Dune : Deuxième Partie, sorti ce mercredi 28 février dans les salles françaises. Ce deuxième chapitre très attendu, vient conclure l’adaptation du premier roman de la saga éponyme de Frank Herbert, que Denis Villeneuve a préféré étaler sur deux films. 

On retrouve donc le jeune duc d’Arrakis et sa mère, dame Jessica, en plein coeur du désert, après que les Fremen les ont accueillis suite à l’attaque dévastatrice menée par la maison Harkonnen. Privé de ses hommes, de son armée et de son pouvoir, Paul va devoir gagner la confiance du peuple autochtone, afin de pouvoir mener à bien sa vengeance et rendre sa liberté à la population locale. Une mission périlleuse au cours de laquelle il va devoir composer avec la soif de grandeur, l’amour, mais également avec les dangers du fanatisme religieux. 

La fin du baron Harkonnen réécrite par Denis Villeneuve dans Dune : Deuxième Partie

Le Baron Harkonnen (Stellan Skarsgård) dans
© Warner Bros.

Antagoniste principal de la maison Atréides dans la saga Dune, le terrifiant et perfide Baron Harkonnen met tout en oeuvre pour faire rayonner sa maison à travers l’empire, ne reculant devant rien pour y parvenir. Mensonge, trahison, massacre, le monstrueux personnage campé par Stellan Skarsgård, s’adonne à toutes les bassesses et ignominies pour garder le contrôle d’Arrakis et assurer l’ascension de sa famille jusqu’à la plus haute marche du pouvoir. 

Après des décennies de règne par la terreur, les spectateurs n’auront donc pas été surpris de voir Paul Atréides achever ce dernier en lui plantant son krys dans le cou à la fin de Dune : Deuxième Partie. Pourtant, ce n’est pas le destin que Frank Herbert avait écrit pour le leader de Giedi Prime, qui connaît une fin assez différente dans le livre.

En effet, lors du dénouement du premier tome de la saga, Shaddam VI et les Harkonnen se trouvent en mauvaise posture alors que la tempête menace et que le soulèvement Fremen se prépare. Des Sardaukars leur amène alors un otage, capturé sur ordre de l’empereur : Alia Atréides. Âgée d’environ 4 ans, cette dernière est une enfant extrêmement particulière, que beaucoup considèrent comme une abomination. Pour cause, elle possède un savoir immense, digne des plus grands sages de l’univers et est capable de réflexions extrêmement pointues.

Face à elle, le Baron Harkonnen se retrouve donc complètement décontenancé, tout comme la Révérende mère. Shaddam essaie alors de négocier la reddition de Paul avec elle, en vain. La fillette finit simplement par tuer son grand-père à l’aide du Gom Jabbar – la fameuse aiguille empoisonnée utilisée par les Bene Gesserit – qu’elle lui enfonce dans la main. Le sort du Baron reste donc le même, si ce n’est que c’est le visage de son bourreau qui change entre le papier et l’écran.

Le combat entre Feyd-Rautha et Paul Atréides légèrement modifié

Paul (Timothée Chalamet) se bat contre Feyd-Rautha (Austin Butler) dans Dune : Deuxième Partie
© Warner Bros.

Peu après la mort du chef des Harkonnen, Feyd-Rautha se voit contraint d’affronter Paul Atréides qui, comme dans le film, a remporté la bataille d’Arrakeen et s’apprête à reprendre le pouvoir qui lui appartient. Désireux de savoir si un Harkonnen demeure encore dans les rangs, Muad’Dib lui somme de se montrer et Feyd-Rautha répond à l’appel, assoiffé de sang. Ce dernier le défie alors selon le rituel du kanly et, malgré les réticences de Gurney, Paul accepte le challenge. Très vite, le duel se révèle plus stratégique que physique, Feyd-Rautha ayant empoisonné sa lame afin de droguer son adversaire d’une simple égratignure. Mais Paul étant capable d’éliminer le poison, cela n’a pas d’incidence sur sa capacité à se mouvoir et il parvient à enfoncer son krys dans la tête du Harkonnen, qui s’écroule sur le sol, sans vie. 

Là encore, la finalité est la même selon les formats, mais le combat se révèle simplement plus vicieux et violent dans le roman.

Chani reste aux côtés de Muad’Dib dans le roman Dune

Paul (Timothée Chalanet) et Chani (Zendaya) dans Dune 2
© Warner Bros.

Si de nombreux points diffèrent entre Dune : Deuxième Partie et l’oeuvre de Frank Herbert, la modification la plus importante réside en réalité dans le traitement du personnage de Chani, incarné à l’écran par Zendaya. Figure forte du peuple Fremen, la jeune femme tombe rapidement amoureuse de Paul Atréides et entretient une relation particulière avec lui pendant de longs mois. Leur histoire commence néanmoins à battre de l’aile quand Paul succombe au désir de pouvoir et se laisse emporter par la vague de fanatisme religieux qui déferle sur lui.

Refusant de croire à la prophétie du Lisan al-Gaib et de se laisser assujettir par cette dernière, Chani fait le choix de s’opposer à Paul et à ses fidèles, affichant clairement son désaccord avec leurs idées et leurs croyances. Lorsque Paul annonce prendre la main de la princesse Irulan par intérêt politique, Chani quitte alors le palais et s’enfuit d’Arrakeen à dos de ver des sables. 

Chani (Zendaya) dans Dune : Deuxième Partie
© Warner Bros.

Ce parfum de rébellion, propre à la saga de Denis Villeneuve, offre une toute nouvelle dimension à l’intrigue à la jeune Fremen, qui possède un caractère plus doux et conciliant dans la série littéraire. Dans le roman, Chani reste toute sa vie aux côtés de Paul, qu’elle ne cesse jamais de soutenir. Bien qu’il épouse la princesse Irulan, elle demeure sa favorite, la femme qu’il aime et avec laquelle il partage ses désirs, ses craintes et ses doutes. Elle est sa partenaire pour le meilleur et pour le pire et ce, jusqu’à sa mort. 

Par ailleurs, dans le livre, Chani donne naissance à un petit garçon, alors que Paul prépare encore son Jihad. Le bébé est malheureusement tué lors d’une attaque ennemie, juste avant que Paul ne reprenne le contrôle d’Arrakis. Le soir du soulèvement, Chani le rejoint donc au palais, anéantie par la perte de leur fils.

En ayant fait de l’héroïne Fremen un symbole de rébellion, Denis Villeneuve donne un tournant complètement différent à la narration, annonçant un troisième film très éloigné des écrits de Frank Herbert. Une promesse de grande nouveauté pour la suite de la saga, qui ne s’imposera plus comme une simple adaptation, mais devrait relever, par la suite, davantage de la création.

Alexia Malige

Alexia Malige

Journaliste - Secrétaire de rédaction

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