Doom Patrol, rencontre avec Brendan Fraser : « c’est une série unique et complètement folle »
Publié le Mise à jour le Par Romain Cheyron
La série déjantée Doom Patrol est actuellement diffusée en France sur SYFY, l'occasion pour Serieously de rencontrer l'un de ses héros : Brendan Fraser. Rencontre avec l'acteur culte qui s'est confié sur son rôle pas comme les autres dans une série pas comme les autres.
Etiez-vous fan de comics ou de super-héros quand vous étiez plus jeune ?
Brendan Fraser : Pas vraiment, ils me semblaient si austères et distants, ils me faisaient peur. Je me souviens avoir lu une anthologie de Superman et j’ai trouvé ça un peu trop… sec, un peu trop terne. Je ne comprenais pas pourquoi il voulait sauver tout le monde tout le temps. Je voulais qu’il prenne un jour de congé ! Donc mes goûts allaient plutôt vers l’irrévérencieux, j’étais davantage fan de Denis la Malice quand j’étais plus jeune. Mais pour Doom Patrol, j’ai évidemment fait des recherches et j’ai adoré la polémique qui a éclaté dans les années 60, avec le créateur qui était persuadé que Stan Lee avait piqué l’idée de Doom Patrol pour créer les X-Men. Mais du coup, ce que j’adore avec cette équipe, c’est que ce ne sont pas des super-héros. Du tout. Je dirais même que ce sont des anti-héros et ça leur plait d’être ce qu’ils sont.
C’est ce qui vous a plu, principalement, dans cette série ?
Oui, ajouté à un univers complètement absurde, à l’humour noir, au fait qu’il n’y ait absolument aucune règles et que s’il y avait un livre les regroupant, ça fait longtemps qu’il aurait été balancé par la fenêtre. C’est une série que tu peux regarder quand papa et maman vont se coucher.
Comment êtes-vous arrivé sur cette série ?
Par accident, je marchais dans la rue un jour et on m’a lancé cette série au visage et je me suis dit ‘oh ça a l’air vraiment chouette’ (rires). Pour être plus sérieux, j’ai eu le script entre les mains et j’ai trouvé ça vraiment génial. J’ai parlé à Jeremy Carver [le créateur de la série, ndlr] pour lui dire que je voulais faire partie de cette série. Parce que c’est une expérience unique et je me suis dit que s’ils arrivaient à adapter ce qu’il y a dans le comics, ce serait fou. Et croyez moi, ils l’ont fait.
Pouvez-vous nous décrire vos personnages, Cliff Steele et Robotman ?
Cliff est un… gros con, vraiment. Il a beaucoup à apprendre, mais il n’est pas très malin. Déjà, il triche. Je ne pense pas qu’il ait gagné toutes ses courses à la loyale mais il s’en fout, il veut juste gagner, dominer, être le numéro 1. Ça a marché un moment… Jusqu’à ce qu’il crashe son véhicule et meurt (rires). Son cerveau est ensuite transplanté dans le corps métallique d’un robot. Maintenant il peut voir, écouter et c’est à peu près tout. Enfin si, il a une force de brute, mais il n’a pas vraiment de capacités spéciales. Il est même très maladroit, têtu… mais il y a un espoir qu’il devienne une meilleure personne dans ce robot.
Vous faites la voix de Robotman, mais êtes rarement dans le costume, c’est Riley Shanahan qui y est. Comment se passe votre collaboration ?
C’est quelqu’un de fantastique et la série est vraiment chanceuse de l’avoir. Ses performances sont incroyables. Il est dans le costume la quasi totalité du temps et, même si le visage du personnage est neutre, sans émotion, il arrive quand même à transmettre aux fans ce que peut ressentir Robotman, et ça, c’est très fort. Il crée de l’expression faciale là où il n’y en a pas.
Au niveau de la collaboration, on s’est rendu compte qu’il était inutile d’essayer des trucs trop complexes : mettre ma voix dans la salle quand il joue, ou que j’essaye le costume avant. Donc de mon côté j’ai mon texte, j’enregistre ma voix et le reste du casting s’en imprègne pour jouer leurs dialogues avec Robotman.
Vous vous créez une grosse carrière dans les séries, qu’est ce que vous aimez dans ce format ?
J’aime le fait que l’on puisse raconter ces histoires sur le long terme. Les épisodes, diffusés mois après mois, permettent de développer des idées, d’explorer plus longtemps des sujets, de planter un détail au début avec des conséquences qui arrivent plus tard.
J’aime la variété que les séries peuvent apporter, le fait de pouvoir travailler avec plusieurs réalisateurs sur un même projet, différents acteurs qui viennent de temps en temps. Le fait que chaque personnage est forcément à l’honneur à un moment donné. Un épisode peut-être centré sur un personnage en particulier et le suivant sur un autre.
Romain Cheyron
Journaliste