Disney : pourquoi le héros de l'histoire n'est jamais un prince, mais toujours une princesse ?

Disney : pourquoi le héros de l’histoire n’est jamais un prince, mais toujours une princesse ?

Le gang des princesses Disney s’est imposé comme un véritable pilier de la culture populaire au fil des années, pourtant, il n’en va pas de même pour les princes. Et pour cause, ces derniers ne sont jamais au centre de l’histoire ! Les longs métrages des studios s’intéressent effectivement très rarement aux hommes couronnés et préfèrent se focaliser sur les destins extraordinaires de jeunes femmes vouées à monter sur le trône. Mais pour quelle raison  ? 

Blanche-Neige, Aurore, Ariel, Cendrillon, Raiponce ou encore Tiana, toutes ces héroïnes ont marqué l’histoire des studios Disney année après année, film après film et royaume après royaume. Toutes pourvue d’une destinée exceptionnelle les menant invariablement sur le trône, ces jeunes femmes sont devenues de véritables modèles pour les petites filles du monde entier, qui ont, un jour rêvé de devenir comme elles. Mais alors, pourquoi y a-t-il autant de film dédiés aux princesses et aucun aux princes ?

Les films Disney sont souvent adaptés de contes

Image de une pour un quiz "seul quelqu'un qui a vu 10 fois Cendrillon aura 10/10 à ce quiz
© Disney

Si les histoires narrées dans les films Disney sont calibrées pour le jeune public, elles sont bien souvent inspirées par des contes populaires. Qu’il s’agisse des oeuvres des Frères Grimm, de Charles Perrault ou encore de Hans Christian Andersen, de nombreux récits ont été adaptés en films d’animation par le studios aux grandes oreilles. La plupart d’entre eux avaient pour personnage central une jeune fille qui, bien souvent, était née princesse ou allait le devenir, et cette idée a donc été conservée dans les longs métrages de la firme américaine.

Par ailleurs, ces contes datant tous de plusieurs siècles et ayant souvent été consignés dans des livres entre le XVIIème et XIXème, la société qui y est dépeinte semble bien souvent archaïque à nos yeux, mettant en scène des royaumes imaginaires, régis par des familles royales au bon coeur. Or, à cette époque là, les femmes n’avaient généralement pas accès au pouvoir (ni à grand chose d’ailleurs) et ne pouvaient donc monter sur le trône que par le mariage. C’est pourquoi les belles rencontre avec des héritiers de haut rang faisaient rêver les petites filles, désirant trouver l’amour, la richesse et la sécurité. 

Ces idéaux ayant été longtemps mis en avant dans l’éducation des filles, le fameux fantasme du « prince charmant » a donc perduré pendant des années, nourrissant dans le même temps le catalogue des films Disney. Ce n’est que dans les années 90 que des héroïnes au fort tempérament ont ensuite émergé, à l’image de Mulan, commençant doucement à casser l’image de la jeune princesse en détresse qui avait besoin d’être sauvée. Dès lors, des personnages plus autonomes et indépendants comme Kida, Raya, Vaiana ou encore Asha sont nés, afin d’offrir de nouveaux modèles plus contemporains aux jeunes spectateurs. 

Toutefois, si elles ont gagné en indépendance, certaines de ces jeunes filles restent bel et bien des princesses vivant dans de sublimes châteaux, les couronnes continuant encore et toujours de faire rêver !

Les princes relégués au second plan

© Disney

De leurs côtés, les princes n’ont jamais été que des personnages de second plan, voir quasiment inexistants. D’ailleurs, certains d’entre eux ne possèdent même pas de véritables noms, à l’image de l’amoureux de Blanche-Neige, de Cendrillon ou même de celui de Belle. Leur rôle est avant tout d’apporter une fin heureuse à l’héroïne, ce qui ne nécessite donc pas de leur donner une intrigue intéressante.

Bien qu’aucun film Disney ne soit vraiment centré sur un souverain, il existe quelques contre-exemples ! Ainsi, Le Roi Lion suit bel et bien les aventures d’un prince ! Eh oui, Simba est le fils du roi Mufasa et a pour vocation de régner sur la Terre des Lions. Inspiré par la pièce Hamlet de Shakespeare, cette histoire reprend finalement les mêmes codes que les contes habituels, narrant les péripéties d’un protagoniste marqué par une enfance difficile et destiné à accomplir de grandes choses. Seule différence notable : l’histoire s’inscrit dans un univers d’animaux, qui ne possède aucune connotation de genre, le film étant ainsi susceptible d’intéresser les filles, comme les garçons.

Le prince, un concept peu à peu remodelé

Flynn Rider dans film Disney Raiponce
©Walt Disney Pictures

S’il n’y a pas de raison définie quant à ce choix de ne jamais centrer l’histoire sur les princes, on peut y voir une simple question d’intérêt. Ainsi, dans l’imaginaire collectif, l’idée du prince ne fait pas forcément rêver les petits garçons, qui se passionnent souvent pour les héros de guerre, les aventuriers ou autres combattants aguerris. D’ailleurs, les longs métrages d’animation de la firme destinés à un public plus masculin ou, du moins, mixte, mettent généralement en scène des animaux ou bien des protagonistes plein de bravoure, qui sont souvent issus de milieux modestes, de façon à pouvoir gagner et mériter leur succès. 

Avec Peter Pan, ce sont l’évasion, les pirates et les bêtises qui sont, par exemple, mis à l’honneur, tandis que Le Livre de la Jungle offre un voyage des plus exotique. Les Nouveaux Heros met, lui, en avant les nouvelles technologies, tout comme Les mondes de Ralph, centré sur les jeux vidéo. Robin des Bois propose, quant à lui, une histoire de voleur au bon coeur, tout comme, Aladdin, qui est, d’ailleurs, l’un des rares personnages masculins à devenir un prince…ou du moins, le mari de la princesse Jasmine. Du fait, les films centrés sur des protagonistes masculins cherchent généralement à se détacher des contes de fées à la connotation trop féminine, pour s’ouvrir davantage vers l’action, le mystère, voire la comédie. 

kristoff dans la reine des neiges
© Disney

Les studios Disney accordent d’ailleurs une telle importance à la connotation féminine des princesses, que plusieurs titres de films ont été changés pour tenter de gagner le coeur des garçons. Le film Raiponce par exemple, a pris le titre « Tangled » (Emmêlé) en version originale pour éviter de donner l’impression qu’il s’agissait d’une énième histoire de princesses pour les petites filles. Il en va de même pour La Reine des Neiges qui, en anglais, s’intitule « Frozen » (Gelé). En plus de cela, les personnages masculins de ces deux films, Flynn Rider et Kristoff, ont été bien développés. Preuve de la volonté des studios de déconstruire l’image trop lisse et féminine du monde des princes et princesses.

Alexia Malige

Alexia Malige

Journaliste - Secrétaire de rédaction

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