Disney : 10 scandales liés aux adaptations live-action
Publié le Mise à jour le Par Alexia Malige
Adapter ses anciens classiques d’animation dans une version en prise de vue réelle est devenu la nouvelle passion des studios Disney. Des long-métrages revisités qui connaissent souvent un grand succès en salles, mais qui échappent rarement à quelques polémiques. Retour sur les plus gros scandales liés aux live-action de la maison aux grandes oreilles.
Le casting « trop blanc » d’Aladdin
Sortie au cinéma en 2019, l’adaptation en prise de vue réelle d’Aladdin a fait couler beaucoup d’encre. Avant même d’être tourné, le film rendait déjà les spectateurs furieux à cause de son casting, jugé « trop blanc ». D’origine indienne, l’actrice britannique choisie pour jouer Jasmine n’a pas fait l’unanimité, les internautes trouvant sa peau « trop claire » pour le rôle. Certains ont également reproché à Disney de prendre une personne indienne pour incarner un personnage issu du Moyen-Orient. Autant de critiques à caractère racial qui ont assombri le démarrage du film. De leur côté, Mena Massoud (Aladdin) et Marwan Kenzari (Jafar), respectivement d’origines égyptienne et tunisienne, ont été plutôt bien accueillis.
La peau des figurants foncée au maquillage
Comme une polémique en chasse une autre, le projet de Guy Ritchie a connu un nouveau déferlement de haine pendant le tournage. Sur les 500 figurants engagés, une centaine de personnes blanches ont été maquillées pour assombrir leur peau. Disney s’est alors justifié en expliquant que si la majorité des acteurs secondaires était issue d’origines diverses et variées, et notamment indiennes, africaines et méditerranéennes, certains figurants occidentaux avaient été recrutés pour des compétences particulières. Ces danseurs, cascadeurs ou dresseurs de chameaux ont alors été foncés pour se fondre dans la foule orientale du film. Une solution qui n’a pas plu aux spectateurs, scandalisés par ce « brownface ».
Le personnage homosexuel de La Belle et la Bête
Qui aurait cru que La Belle et la Bête de Disney ferait un jour l’objet d’une campagne de censure ? Pourtant, à sa sortie en 2017, l’adaptation en prise de vue réelle de ce grand classique de l’animation a suscité la polémique dans de nombreux pays. En cause, l’homosexualité du personnage LeFou, interprété par Josh Gad. Tout au long du film, ce dernier ne semble pas ravi de l’intérêt que porte Gaston à Belle et montre plus ou moins subtilement son attirance envers le beau jeune homme. A plusieurs reprises, il enlace Gaston et danse avec un partenaire de sexe masculin. Et si le long-métrage de Bill Condon ne montre aucune scène de baiser, certains pays l’ont tout de même jugé inapproprié.
La Belle et la Bête a alors été interdit de diffusion au Koweit, aux moins de 16 ans en Russie, et déprogrammé d’un cinéma américain dans l’Alabama. Le film a également fait débat dans certains pays d’Asie, tels que la Malaisie, où il a été temporairement censuré. Toute l’équipe du film a été choquée par cette campagne homophobe, mais n’a rien pu faire contre le boycott lancé dans ces États.
Le casting de La Petite Sirène
Alors qu’il ne possède pas encore de date de sortie, le remake de La Petite Sirène a déjà fait l’objet d’une polémique à caractère racial sur les réseaux sociaux. A peine annoncé, le choix de la chanteuse afro-américaine Halle Bailey a lancé une vague d’indignation sur la toile. Certains internautes se sont ainsi dits « déçus » de ne pas retrouver la sirène blanche et rousse de leur enfance et ont donc largement désapprouvé le casting.
Face à ces commentaires négatifs, d’autres fans de Disney ont, à l’inverse, pris la défense de la jeune interprète, qu’ils considèrent comme un symbole de progrès dans un univers hollywoodien souvent « trop blanc ».
Les siamois de La Belle et le Clochard
Cette fois, c’est pour éviter la polémique, que les Studios en ont créé une nouvelle. En adaptant le classique de 1955, La Belle et le Clochard, Disney a vu une chance de corriger quelques erreurs. Parmi elles, la scène des chats siamois, considérée comme raciste envers les peuples asiatiques. Dans le film d’animation, les deux personnages ont en effet les yeux bridés, les dents en avant et parlent avec un accent très prononcé. Quant aux paroles de la chanson, elles tendent à « stéréotyper la fourberie et la cruauté » des populations d’Asie.
Face à ces problématiques, Disney a choisi de modifier entièrement la scène, de manière à ne plus faire référence à l’Asie. Ainsi, les deux chats ne sont pas siamois, sont dépourvus d’accent et leur chanson a été retravaillée par le groupe d’artistes du label Wondaland, mené par Janelle Monaé. Des changements qui ont plu à une grande partie des spectateurs, mais qui en ont déçu d’autres, frustrés de voir les films de leur enfance modifiés de cette manière.
Le look de Scar dans Le Roi Lion
Très attendu par les fans, le remake du Roi Lion a largement séduit le public lors de sa sortie en salles en 2019. Seul petit bémol, le nouveau look de Scar. Plus clair, plus abimé que dans la version animée, le visage du frère de Mufasa n’a pas plu à tout le monde.
Déçus de ne pas retrouver le lion sombre aux yeux verts de leur enfance, de nombreux internautes se sont emportés sur les réseaux sociaux. Le manque de ressemblance entre les deux personnages a alors fait l’objet d’un vaste débat entre les spectateurs. Les uns, dénonçant un manque de respect envers le vilain de l’histoire, les autres arguant que Scar avait dû être retravaillé dans un souci de réalisme, les lions noirs n’existant pas. Finalement, la polémique a rapidement été enterrée par le succès du film, qui s’est imposé comme l’un des plus gros succès de l’année au box-office mondial.
La sortie sur Disney + de Mulan
Attendu en France le 4 décembre prochain sur la plateforme Disney+, Mulan s’impose déjà comme le film de tous les scandales. Sa sortie en salles, initialement prévue en mars, a été reportée plusieurs fois à cause du Coronavirus, avant d’être définitivement annulée au profit de la plateforme aux grandes oreilles. Une annonce qui a révolté les exploitants des cinémas français, privé d’un des blockbusters les plus importants de l’année.
Les positions politiques de l’interprète de Mulan
Au-delà des problèmes liés à sa diffusion, le film a suscité plusieurs polémiques concernant la population chinoise. La première a été engendrée par un tweet de l’actrice principale, clamant son soutien à la police de Hong Kong en août 2019. La région était alors en proie à des heurts entre manifestants pro-démocratie et forces de l’ordre du régime chinois. La prise de position de Liu Yifei a donc profondément choqué une partie de la population mondiale, considérant ses propos comme anti-démocratiques. Des valeurs opposées à celles de Mulan, qui promeuvent la liberté et le féminisme.
Le tournage de Mulan près des camps de Ouïghours
Enfin, le long-métrage de Disney a de nouveau fait débat lors de sa sortie aux Etats-Unis et en Chine. Dans le générique de fin, de nombreux spectateurs ont relevé des remerciements adressés à plusieurs instances gouvernementales du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. La région est notamment accusée, par des associations de défense des droits de l’Homme, d’abriter des camps de Ouïghours. Opprimés par le gouvernement, les membres de cette communauté musulmane sont internés en masse pour être « rééduqués » et feraient même l’objet d’une campagne de stérilisation. Disney a donc été vivement critiqué pour avoir tourné à proximité de ces camps, considérés comme des entraves aux droits de l’Homme.
La fée Clochette de Peter Pan et Wendy
Annoncé pour 2021, le film Peter Pan et Wendy de David Lowery suscite déjà de vives réactions de la part des spectateurs. Ainsi, à l’annonce du casting de Yara Shahidi en fée clochette, de nombreux internautes ont fait part de leur mécontentement sur les réseaux sociaux. Habitués à la petite blonde boudeuse du film d’animation, certains ont du mal à accepter qu’une actrice de couleur ait été choisie pour ce rôle.
La jeune comédienne de 20 ans, principalement connue pour son rôle de Zoey Johnson dans la série Black-ish se retrouve donc ciblée par des commentaires racistes. Des spectateurs haineux, qui semblent oublier qu’à l’origine, la fée clochette n’est qu’une simple lueur et que sa forme humaine a été imaginée par Disney. La couleur de peau n’a absolument aucune importance, l’essentiel étant que la performance de l’actrice soit tout bonnement étincelante.
Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction