Disney : 10 films d’animation qui ont suscité la polémique
Publié le Mise à jour le Par Alexia Malige
Si les films d’animation du studio aux grandes oreilles sont plébiscités par les enfants depuis des générations, certains longs-métrages n’en échappent pas pour autant à quelques critiques. Sexisme, racisme, appropriation culturelle ou homosexualité, les sujets sont nombreux pour créer la polémique. Retour sur 10 œuvres de Disney, qui ont suscité de vifs débats.
La Reine des Neiges
Si en entendant Libérée, Délivrée, de nombreux parents ont simplement perçu une chanson au refrain terriblement énervant, d’autres spectateurs y ont lu un message bien plus profond. Pour certains, La Reine des Neiges raconterait en réalité le parcours d’une jeune fille homosexuelle, forcée de quitter ses proches pour pouvoir enfin vivre sa vie sans cacher qui elle est.
Après la sortie du premier volet, de nombreux fans ont donc appelé les réalisateurs du film à doter Elsa d’une petite amie et d’en faire la première héroïne lesbienne de l’histoire. Une demande qui a rapidement créé la polémique sur les réseaux sociaux et à laquelle Disney n’a jamais vraiment pris part. Les studios ont préféré botter en touche, ne niant pas que la Reine aimait peut-être les filles, mais ne le confirmant pas non plus. En découvrant le deuxième opus, une grande partie du public a donc été très déçue de constater que Disney n’avait toujours pas pris position, laissant Elsa sans Prince, mais surtout sans Princesse.
Raiponce
Si les Français connaissent le film sous le nom Raiponce, le titre américain est, lui, très différent. A l’origine, le long-métrage devait s’appeler Rapunzel aux Etats-Unis, mais Disney a décidé d’opérer un changement de titre pour des besoins marketing. Afin d’inciter les garçons à aller voir le film, les studios ont préféré opter pour Tangled (Emmêlé), qui n’évoque ainsi ni le genre féminin, ni masculin et ne fait surtout pas allusion à la princesse.
Cette manière d’attirer un public plus large n’a pas plu à tout le monde. Certains spectateurs ont vu dans ce geste un acte sexiste, clamant qu’aucun changement de titre n’aurait été effectué si le héros était un homme.
La Princesse et la grenouille
Avec La Princesse et la Grenouille, les studios Disney ont présenté pour la première fois de leur histoire une héroïne noire. Un grand pas en avant, qui a pourtant été très mal reçu par une partie du public américain. Très vite, le film a été taxé de raciste. Certains spectateurs lui ont notamment reproché le fait que le prince Naveen ne soit pas noir, mais simplement hâlé. D’autres n’ont pas apprécié que le méchant soit noir et pratique le vaudou ou que les héros passent une grande partie du temps dans le corps de grenouilles vertes.
Face à ces critiques, Oprah Winfrey, qui a participé au doublage, a exprimé sa déception, mais également sa peur quant au fait que Tiana puisse être la première, mais également la dernière princesse noire. Après une telle déconvenue, elle craint que Disney hésite davantage avant de redessiner une héroïne afro-américaine.
Aladdin
A sa sortie en 1992, Aladdin a suscité une vive polémique à cause des paroles de sa chanson d’ouverture Arabian nights. Plusieurs associations ont rapidement accusé Disney de dresser un portrait diffamatoire du monde arabe en mettant en avant une violence fantasmée. En cause, la phrase « Where they cut off your ear, if they don’t like your face. It’s barbaric, but hey, it’s home » (Où ils coupent votre oreille, s’ils n’aiment pas votre tête. C’est barbare, mais c’est chez nous). Les studios ont alors rapidement modifié la chanson, qui est ensuite devenue : « Where it’s flat and immense and the heat it’s intense. It’s barbaric, but hey, it’s home » (C’est plat et immense et la chaleur est intense. C’est barbare, mais c’est chez nous ».
La Belle et le Clochard
Également attaqué pour l’une de ses musiques, La Belle et le Clochard a été accusé de racisme envers les peuples asiatiques. L’élément problématique est la chanson des chats siamois, qui parlent avec un accent très exagéré et véhiculent un message plein de stéréotypes quant à la fourberie et la cruauté des habitants d’Asie. Face à ces plaintes, Disney a décidé d’afficher un message de prévention au début du film, disponible sur sa plateforme, expliquant que le long-métrage contient des scènes qui traitent de manière négative les personnes ou les cultures. Dans la version live-action, en revanche, la chanson a été retirée.
Vaiana
Avant même sa sortie en salle, Vaiana créait déjà la polémique ! En cause, des clichés trop nombreux et un manque de respect à l’égard de la population polynésienne. En découvrant les premières images des personnages, les habitants des îles du Pacifique se sont offusqués de la corpulence de Maui. Les studios Disney ont alors été accusés de se moquer des Polynésiens en les représentants avec une forte corpulence.
Par la suite, un costume de Maui a été mis en vente par la maison aux grandes oreilles. Il s’agissait d’une tenue composée d’un pagne et de vêtements près du corps pour imiter la peau bronzée et tatouée du demi-dieu. Ce déguisement a, une nouvelle fois, suscité la colère des Insulaires, furieux de voir des faux tatouages commercialisés. Pour eux, ces dessins symbolisent une histoire personnelle et ne doivent pas être reproduits à la chaine dans un but lucratif.
Enfin, le film d’animation s’est attiré de nouvelles foudres en France à cause de son doublage dépourvu de Polynésien. Alors que la version américaine était enregistrée par des acteurs issus des îles, à l’image de Dwayne Johnson ou Auli’i Cravalho, aucun Insulaire n’avait été invité à participer à la version française. Face au scandale, Disney a rapidement annoncé l’arrivée de Mareva Galanter (Miss Tahiti 1998 et Miss France 1999) au casting.
Dumbo
Dans Dumbo, c’est le personnage du corbeau qui pose problème. Pas de souci particulier au niveau des dialogues, mais plutôt de son nom. Baptisé Jim Crow, l’oiseau fait directement référence aux lois du même nom qui promouvaient la ségrégation raciale aux États-Unis de 1877 à 1964. Le film étant sorti en 1941, cet élément n’avait pas fait débat à l’époque. En revanche, il suscite la polémique aujourd’hui. C’est pourquoi Disney a, là aussi, décidé d’afficher un message d’information avant la diffusion du film sur sa plateforme, expliquant que certaines scènes contiennent des représentations datées, qui mettent en avant des éléments négatifs associés à certaines personnes ou cultures.
En avant
Co-produit avec les studios Pixar, En avant introduit son premier personnage gay. Il s’agit de Specter, une policière cyclope, qui fait une timide apparition dans le film. Elle ne reste que le temps d’une courte scène, mais glisse subtilement qu’elle a une petite amie. Ce passage du film a été jugé trop timoré par certains, qui auraient souhaité que le personnage homosexuel ait plus de place dans le film. A l’inverse, plusieurs pays du Moyen-Orient, ainsi que la Russie, ont décidé de le censurer en modifiant le doublage.
Peter Pan
Entre la peau rouge des indiens, les coiffes de plumes et les « Hug », le films des studios Disney est, une fois de plus, critiqué pour ces stéréotypes racistes. Désormais, un message d’information s’affiche donc avant la diffusion du film afin de prévenir les spectateurs du traitement cliché de la culture amérindienne.
Rebelle
Considérée comme la première héroïne féministe de l’histoire de la maison aux grandes oreilles, Merida est vite tombée de son piédestal. Lorsque Disney l’a placée sur le mur des princesses de sa page internet, les fans ont crié au scandale. Son relooking pour l’occasion n’a pas du tout été apprécié par les spectateurs, qui ont dénoncé un retour aux stéréotypes archaïques de la jeune fille idéale.
La célèbre rebelle aux cheveux roux avait, en effet, était amincie et correspondait davantage aux critères physiques des anciennes princesses. Un changement brutal, qui a été perçu comme un retour en arrière. Face aux critiques et aux pétitions, Disney a donc vite retiré cette nouvelle Merida de sa page, le temps de revenir à ses fondamentaux.
Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction