« Il avait un rôle de conseiller et d’acteur » : comment Amir Baylly a travaillé avec Cédric Klapisch sur la transidentité dans Salade Grecque
Publié le Par Alexia Malige
Alors qu’il fait ses débuts d’acteur dans Salade Grecque, Amir Baylly a beaucoup travaillé avec les réalisateurs sur le personnage de Noam, qu’il incarne à l’écran. Cédric Klapisch et Lola Doillon nous ont parlé de leur collaboration avec l’acteur afin d’offrir la meilleure représentation possible à la communauté trans dans leur série.
Après L’Auberge Espagnole, Les Poupées Russes et Casse-tête chinois, Cédric Klapisch dresse le portrait de la jeunesse d’aujourd’hui dans Salade Grecque, sa nouvelle série pour Amazon Prime Video. Portés par Aliocha Schneider et Megan Northam, les huit épisodes du programme suivent alors les aventures de Tom et Mia, les enfants de Xavier (Romain Duris) devenus grands et désormais confrontés au monde adulte et tous les problèmes dont il regorge. Ensemble à Athènes, où ils ont hérité d’un bâtiment à la mort de leur grand-père, ils vont ainsi plonger dans un univers bien différent du confort de leur quotidien new-yorkais, ce qui va avoir pour conséquence de bouleverser leurs idéaux et faire voler leurs certitudes en éclats.
Fidèle à la trilogie mère, cette série met en scène des personnages venus de différents pays et horizons, afin d’offrir une mixité enrichissante et conviviale. Les réalisateurs ont donc fait venir des acteurs d’un peu partout en Europe, ayant à cœur de mettre en lumière de multiples nationalités, mais également différentes identités. Le personnage de Noam leur a ainsi permis d’aborder la question de la transidentité, qu’ils ont tenu à traiter avec la plus grande authenticité.
« Il y avait une volonté de parler de ça, mais il fallait être très juste »
Soucieux d’explorer les plus grandes thématiques représentatives du monde d’aujourd’hui, Cédric Klapisch et Lola Doillon ont souhaité intégrer un protagoniste trans à l’intrigue, en la personne de Noam, un jeune homme franco-burundais installé à Athènes pour ses études. Pour l’incarner, le choix des réalisateurs s’est porté sur l’acteur trans Amir Baylly, qui fait ici ses tout premiers pas à l’écran. Une sacrée expérience pour ce comédien novice, qui ne s’est pas simplement contenté de réciter son texte, mais qui a véritablement collaboré avec l’équipe dans l’écriture du personnage.
« Il y avait besoin de cette vérité », explique la réalisatrice Lola Doillon. « Avec ce personnage, il y avait une volonté de parler de ça [la transidentité], mais il fallait être très juste. Il fallait faire attention à être très juste dans ce qui était dit ». Amir Baylly a donc apporté son aide en mettant son expérience au service de l’histoire. « Il a amené de la justesse, mais aussi ce qu’il voulait dire lui en tant que personne trans ». Cédric Klapisch précise d’ailleurs qu’il y a eu des échanges tout au long du tournage : « Il a beaucoup repris ses dialogues en nous disant : ‘Ça, je ne peux pas vraiment le dire, ça je ne peux pas le dire comme ça…’ Donc il avait à la fois un rôle de conseiller et d’acteur ».
Le mot d’ordre lors du développement de Salade Grecque était ainsi l’écoute, les réalisateurs ayant laissé la parole aux acteurs, mais également aux jeunes scénaristes – qui avaient tous entre 20 et 30 ans – pour raconter leur génération telle qu’ils la ressentent et la voient. Un vrai travail d’équipe dans une ambiance conviviale façon auberge espagnole, qui a toutefois dû engendrer quelques casse-têtes chinois.
Alexia Malige
Journaliste - Secrétaire de rédaction