Carnival Row, Cara Delevingne et Orlando Bloom : « C’est une histoire très ancrée dans la réalité que nous vivons» (INTERVIEW)
Publié le Par Hannah Benayoun
Carnival Row est la série fantasy à ne surtout pas rater sur Amazon Prime Video. Orlando Bloom fait son grand retour dans une série dans la peau de Rycroft Philostrate et Cara Delevingne en fée, Vignette Stonemoss. Dans cette superbe fresque fantasy imaginée par René Echevarria et Travis Beacham, on assiste à un véritable affrontement entre les humains et les créatures surnaturelles avec lesquelles ils co-existent.
Carnival Row est un véritable contre qui pourtant, ne s’éloigne pas du monde actuel dans lequel nous vivons. Après en avoir fait son obsession de la semaine, Serieously a rencontré les deux acteurs à Berlin pour discuter de la saison 1 qui arrive le 30 août. Rencontre.
Au vu du foisonnement actuel de séries, de tous les genres, tous les univers, en quoi Carnival Row est si spécial pour vous ?
Orlando Bloom : Personnellement lorsque j’ai lu le script, ayant moi-même fait partie d’intéressants mondes fantasy (rires), je n’ai jamais lu quelque chose de tel. J’ai eu l’impression que c’était un monde qui n’avait pas encore été vu, ou caractérisé. Le script faisait partie des premiers de la Black List*. C’est un commentaire social mais aussi une belle et simple histoire d’amour entre une fée et un détective. Malgré la composante « fantasy » l’histoire est très réelle, très ancrée dans la réalité que nous vivons actuellement. Vous pouvez explorer les problématiques aujourd’hui, les réfugiés, les ethnies, le racisme, la droite versus la gauche, dans le prisme d’un monde fantasy, cela livre une histoire intéressante.
Une réflexion entre cette histoire avec les migrants en méditerranée est mise en lumière, quel message voulez-vous que les gens retiennent de la série à ce moment critique que nous vivons ?
Orlando Bloom : L’empathie.
Cara Delevingne : Cela montre tous les aspects, toutes les facettes de cette problématique. Il est peut-être difficile pour les gens d’éclater cette bulle qu’il y a autour de ce qu’il se passe dans le monde, c’est donc peut être un bon moyen de le digérer et c’est impossible de ne pas ressentir de l’empathie devant cette série.
Était-ce difficile pour vous de jouer devant autant d’effets spéciaux ?
Cara Delevingne : C’était en réalité plus de décors que de fonds verts ! Avec les prothèses et autres ils ont essayé d’utiliser le moins d’effets spéciaux possibles. Ce que vous voyez est sur un plateau de tournage et tout le travail sur fond vert que j’ai pu faire représente seulement quelques jours, pour des scènes où je dois voler.
Orlando, on vous a longtemps vu incarner des personnages plutôt lumineux, empreints d’espoir et vous offrez tout l’inverse avec celui-ci. Avez-vous ressenti ce besoin de plus d’ombre en tant qu’acteur ?
Orlando Bloom : Quand on m’a envoyé le script, à part constater que c’était un très beau travail, il y avait une esquisse de personnage très intéressante et qui n’était pas tout à fait complète dans mon esprit. J’en ai parlé au showrunner et à Travis Beacham sur comment nous allions réaliser tout ça, et ils étaient très ouverts à la discussion, ce qui me plaît beaucoup. Je voulais surtout jouer un personnage – si celui-ci allait durer plus d’une saison – qui allait me maintenir mentalement et physiquement stimulé.
Quand j’ai juste regardé la structure du personnage qui est un orphelin, en institutions toute sa jeune vie, pour moi, on peut explorer tellement de choses à partir de ça. Notamment sa relation amoureuse, on voit qu’il a des problèmes avec l’intimité. Il vient d’un monde d’hommes qui sont déconnectés et dissociés de leur environnement et rencontre une espèce qui est tout l’inverse. Je le voulais empathique.
Votre personnage Cara, est décrit comme une fée pansexuelle. Que voudriez-vous que le public retienne de ce personnage, cette fée ?
Cara Delevingne : Ma vision des fées dans ce monde très précis, j’aurais aimé que les humains apprennent plus d’elles. Les fées sont des créatures qui prennent ce que la Terre leur offre, elles chérissent ce qu’elles y trouvent, elles vivent dans une communauté, il y a de l’égalité, pas d’amour basé sur le genre, elles aiment pour la personne. Elles ne tuent pas sans « raisons », elles ont une sensibilité que les humains ont naturellement, mais nous vivons actuellement dans un monde où être sensible est une faiblesse… Il est difficile pour ceux qui sont sensibles de vivre dans ce monde, mais les fées utilisent cette sensibilité comme une force. Et c’est ce que les gens devraient y voir aussi.
Orlando vous êtes également producteur exécutif sur cette série, qu’est-ce que cela représentait pour vous ? Quels domaines vous tenaient à cœur ?
Orlando Bloom : Je voulais simplement prendre place autour de la table, participer à la conversation. C’était important pour moi car c’est un engagement, et j’ai ressenti le besoin d’user de ma voix dans cette conversation. L’histoire dans son ensemble m’importe, le storytelling, savoir où le récit allait notamment autour de mon personnage. Je commence à avoir une certaine expérience dans ce genre de productions et on arrive parfois à un âge où on veut se sentir responsable dans un sens, se montrer sur le plateau en tant qu’acteur c’est super mais aussi se sentir investi. Surtout si c’est une longue route, maintenant que la saison 2 a été confirmée.
*La Black List recense les scripts d’Hollywood qui n’ont pas encore produits.
Carnival Row saison 1 est disponible sur Amazon Prime Video à partir du 30 août.
Hannah Benayoun
hannah@serieously.com
Je suis la fille spirituelle de Leslie Knope (Parks and Recreation) & Thomas Shelby (Peaky Blinders).
En ce moment, mon Snack&Chill idéal c'est Bo Bun légumes devant Friends.