"Ça donne envie de vomir", "c'est une horreur" : 10 films culte qui se sont fait défoncer par la presse à leur sortie

« Ça donne envie de vomir », « c’est une horreur » : 10 films culte qui se sont fait défoncer par la presse à leur sortie

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L’art est subjectif et le cinéma ne déroge certainement pas à cette règle d’or. Aujourd’hui, Shining, Le Parrain, Irréversible ou encore Star Wars sont tous considérés comme des films culte. Mais avant d’atteindre ce statut, le chemin a été très long, puisque à leur sortie, les critiques sur ces oeuvres étaient catastrophiques. Serieously vous propose donc de revenir sur 10 films populaires qui n’ont pas connu des débuts faciles…

Les Bronzés

Gigi, Christiane et Jean-Claude Dusse dans le premier film Les Bronzés.
© CCFC

Les Bronzés n’a pas toujours été considéré comme un film emblématique. À sa sortie en 1978, la comédie de Patrice Leconte a fait couler beaucoup d’encre. Invitée sur le plateau de l’émission La Bande Originale sur France Inter en septembre 2024, Marie-Anne Chazel est revenue sur l’accueil critique du premier opus de la trilogie du Splendid : « On n’a jamais eu de bonnes critiques. Pour Les Bronzés, c’était, ‘Balasko est là, le ton est donné, la vulgarité parmi nous’, » a alors déclaré l’interprète de Gigi.

Selon la comédienne, l’humour de la troupe composée de Christian Clavier, Michel Blanc, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Bruno Moynot et elle-même n’était pas bien vu. Leur authenticité ne plaisait pas aux professionnels du métier. C’est donc pour cette raison que le premier volet de la saga n’a pas été bien accueilli. De nos jours, Les Bronzés et sa suite qui se déroule au ski, sont appréciés par le grand public et les critiques.

Shining

jack, Wendy et danny torrence dans shining
© Warner Bros. Pictures

Difficile de croire que Shining a autrefois été détestée par la presse tant l’oeuvre de Stanley Kubrick est importante dans la culture populaire. À la sortie du long-métrage, Dave Kehr, un critique américain travaillant à l’époque pour le Chicago Reader, n’a pas mâché ses mots : « Kubrick – avec sa symétrie obsessionnelle et sa luminosité – est trop banal pour retenir l’intérêt, tandis que la narration, incroyablement molle, anticipe le suspense » avait-il alors écrit.

Quant au magazine Variety, il s’est attaqué au jeu d’actrice de l’interprète de Wendy Torrence : « Shelley Duvall transforme la femme sympathique du roman en une hystérique qui minaude et à moitié attardée mentale« .

Fight Club

fight-club
© UGC Fox Distribution

À l’instar de Shining, Fight Club a lui aussi été méprisé par les critiques avant d’être adoré par le public et chéri par la presse d’aujourd’hui. Le drame psychologique de David Fincher a réellement marqué l’histoire du septième part. En 1999, les oeuvres de ce type étaient encore rares et pas très connues du grand public. Le réalisateur s’est réapproprié le genre du thriller pour lui offrir une nouvelle signification plus profonde. Avec son récit construit en toile d’araignée, Fight Club a choqué les spectateurs à sa sortie et n’a visiblement pas laissé les critiques indifférents face à ce bouleversement culturel.

Toutefois, il se trouve que la morale du film n’a pas été appréciée par tous, comme l’avait fait savoir l’ancien journaliste originaire de l’Illinois, Roger Ebert : « Quel que soit le message que Fincher voulait faire passer, il ne sera pas compris par le public. Fight Club est une fuite en avant maquillée en philosophie ; le genre de fuite qui donne envie à certains de vomir« . Interrogé par The Guardian en 2023, le cinéaste a souhaité répondre aux critiques qu’il avait tendance à recevoir sur le message de son film : « Il m’est impossible d’imaginer que les gens ne comprennent pas que Tyler Durden a une influence négative. Ceux qui ne le comprennent pas, je ne sais pas comment réagir et je ne sais pas comment les aider« .

Citizen Kane

Image du film Citizen Kane
© RKO Pictures

Citizen Kane est sans aucun doute l’un des films les plus influents de l’histoire du septième art. Cependant, à sa sortie en 1941, le long-métrage d’Orson Welles était loin de faire l’unanimité. La preuve avec la critique négative laissée par un reporter dans les colonnes du Chicago Tribune le 7 mai, soit quelques jours seulement après l’avant-première du drame au cinéma RKO Palace à New York : « Vous avez beaucoup entendu parler de ce film et je vois dans les publicités que certains experts le considèrent comme ‘le meilleur film jamais réalisé’. Je ne suis pas d’accord. Il est intéressant, différent. En réalité, il est assez bizarre pour qu’il puisse devenir une pièce de musée. Mais son sacrifice de la simplicité au profit de l’excentricité le prive de distinction et de valeur divertissante« .

Star Wars, épisode V : L’Empire contre-attaque

Dark Vader dans Star Wars
© Lucasfilm

Que serait le paysage cinématographique mondial et la science-fiction aujourd’hui sans la saga Star Wars, créée par George Lucas ? Pour autant, à sa sortie en 1980, le film d’Irvin Kershner a eu du mal à séduire la presse. Un journaliste du New York Times a décrit le film comme « ennuyeux » et a déclaré que la fin était « déprimante ». Un confrère du Telegraph a révélé que l’univers ne l’intéressait tout simplement pas et qu’il n’aimait pas les dialogues. Le film avait déplu parce que les spécialistes le trouvaient plus lent, plus sombre et moins glorieux que ces prédécesseurs.

Irréversible

Image du film Irréversible
© Mars Films

Rien n’était gagné d’avance pour le drame psychologique de Gaspar Noé. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes en 2002, Irréversible avait alors toutes les chances de son côté pour séduire la presse et le public. Toutefois, alors que le film est encore en cours de projection, plusieurs spectateurs quittent la salle. Pourquoi ? La scène de viol représentée à l’écran était beaucoup trop longue et violente, ce qui a gêné les critiques présents ce jour-là.

« C’est une horreur, vous n’auriez jamais dû faire un film comme ça. C’est terrible pour les gens qui ont subi des violences. Le cinéma, ce n’est pas ça, » avait scandé une membre du public à Monica Bellucci, Vincent Cassel et Albert Dupontel, les acteurs principaux. La séquence dans le passage souterrain était si difficile à regarder, que des malaises ont eu lieu. « En vingt-cinq ans de métier, je n’ai jamais vu ça au Festival de Cannes. Les scènes de ce film sont insoutenables, y compris pour nous, les professionnels, » avait affirmé le lieutenant-général de la brigade des sapeurs-pompiers de Cannes à L’AFP.

Psychose

Norman Bates dans Psychose / Psycho de Hitchcock
© Paramount Pictures

Psychose d’Alfred Hitchcock fait partie des films d’horreur les plus culte et référencés dans l’histoire du cinéma. Mais avant de rencontrer un franc succès, le long-métrage en noir et blanc a d’abord dû traverser un chemin sinueux, en raison des critiques négatives qu’il a reçues. Selon Bosley Crowther, un journaliste et critique cinéma américain de renom, qui a servi au New York Times pendant 27 ans, Psychose n’est qu’un « film à petit budget« , dont « le dénouement tombe comme un soufflé » et qui « manque de subtilité ».

Le Magicien d’Oz

Dorothy dans Le Magicien d'Oz
© Metro-Goldwyn-Mayer

L’univers du Magicien d’Oz a une nouvelle fois fait parler de lui en fin d’année 2024 à la sortie de Wicked, porté par Cynthia Erivo et Ariana Grande. Si aujourd’hui, la comédie musicale de Victor Fleming est appréciée de tous, cela ne fut pas toujours le cas. En août 1939, Russell Maloney a partagé son avis sur l’oeuvre avec Judy Garland dans les colonnes du New Yorker : « J’ai été gêné devant la production Technicolor de MGM du Magicien d’Oz, qui ne montre aucune trace d’imagination, de bon goût, ou d’ingéniosité« . D’après l’écrivain, le seul qui pouvait maîtriser la fantasy était Walt Disney lui-même.

Le Parrain, 2e partie

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© 1972 Paramount Pictures. All Rights Reserved. TM, ® & Copyright © 2004 by Paramount Pictures. All Rights Reserved.

Le deuxième volume de la trilogie Le Parrain est l’une des suites les plus incontournables et mieux notées par les cinéphiles. Vincent Canby, spécialiste théâtre et critique ciné pour le New York Times n’était pas du même avis en 1974, quand le film est sorti dans les salles obscures : « Le seul intérêt du film est de se souvenir à quel point le premier était mieux […] Tout ce qui était intéressant a été entièrement couvert dans le premier film, mais comme beaucoup de gens qui n’ont rien à dire, la deuxième partie ne se tait jamais« .

Retour vers le futur 2

Marty et Doc dans Retour Vers le Futur 2
© Universal Pictures

De la même manière que Le Parrain 2, Retour vers le futur 2 est une suite qui a eu du mal à rencontrer son public. Il faut dire que la presse n’étaient pas vraiment friande à l’idée de suivre de nouveau les aventures de Marty McFly et de Doc Brown. À la sortie du film, les journalistes ont critiqué l’intrigue qu’ils ont trouvée too much et trop brouillon. Plusieurs professionnels du métier n’ont pas aimé les allers-retours dans le temps, qui étaient beaucoup plus nombreux que dans le film original.

Drifa Maza

Drifa Maza

Journaliste

En plus d'être la fan numéro un de La La Land et Paddington, je suis aussi une grande passionnée de cinéma de toutes les époques, allant de ses débuts à aujourd'hui. Mon enfance a été bercée par les Pixar et l'ère Disney Channel. Je suis avec assiduité l'actualité Marvel, ciné, séries, française comme étrangère et je suis toujours à la recherche d'une nouvelle série à binger !

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