Betty : rencontre avec les skateuses Moonbear et Dede Lovelace - Serieously

Betty : rencontre avec les skateuses Moonbear et Dede Lovelace

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La série Betty a débarqué le 2 mai dernier sur OCS. Inspiration libre du film Skate Kitchen de Crystal Moselle, Betty retrace le quotidien d'une troupe d'adolescentes skateuses qui évoluent dans ce monde ultra-masculin dans les rues de New York. Coronavirus oblige, nous avons rencontré deux des actrices principales, Moonbear et Dede Lovelace lors d'une table ronde virtuelle.

D’abord il y a eu Skate Kitchen, un film salué par la critique qui retrace la vie d’un crew d’adolescentes skateboardeuses, The Skate Kitchen, qui sillonne les rues de New York. Puis, Crystal Moselle, la réalisatrice, a eu envie d’explorer d’une façon différente les personnalités des héroïnes qu’elle avait elle-même mises en lumière dans ce long-métrage. La série Betty est née. Ni vraiment reboot, ni vraiment suite, ni vraiment spin-off, Betty prend simplement les mêmes et réécrit un pan différent de leurs histoires. En 6 épisodes, la série permet d’aborder différents sujets primordiaux en 2020 comme l’homosexualité, le consentement à l’ère post-#MeToo, la liberté d’être avec un soupçon de white privilege. Lors d’une table ronde virtuelle, nous avons eu l’occasion de discuter avec Moonbear (Honeybear dans la série) et Dede Lovelace (Janay), respectivement à droite et au milieu sur la photo qui suit, deux des actrices principales de la série.

Comment se passe le confinement ?

Moonbear : Le mois dernier a été un peu difficile. J’ai eu beaucoup de crises d’anxiété par rapport à tout ce qu’il se passait et ma façon de gérer tout ça. J’ai commencé à jouer aux jeux vidéos et à faire des stream en live donc ça aidé un peu !

Dede Lovelace : Le confinement est, certains jours, très intéressant. J’essaie simplement de me réaligner du mieux que je peux et d’être concentrée sur ce qui est vraiment important.

Comment c’était de travailler de nouveau avec Crystal Moselle (qui a aussi réalisé Skate Kitchen, NDLR) ?

Moonbear : On connaît si bien Crystal que ce n’est pas comme travailler avec des inconnus. Par exemple, si j’avais été sur un autre plateau de tournage avec un réalisateur que je ne connaissais pas, l’expérience aurait été totalement différente. C’est devenu un truc familial, j’ai su que ça allait être fun. Difficile, mais fun car on connaît presque tout le monde maintenant sur le plateau ! Crystal est une personne vraiment cool et très ouverte, c’est vraiment chouette de travailler avec elle.

Il paraît que certaines d’entre vous étaient parfois dans la salle des scénaristes, à quel point il y a de vous dans vos personnages ?

Moonbear : Nous avons été consultées pour l’écriture, nous avons pu voir des premières versions du scripts et on a pu travailler avec l’équipe sur ce qu’on voulait et sur ce qu’on dirait dans la vraie vie. On a aussi passé beaucoup de temps avec les scénaristes hors de la salle d’écriture, simplement pour passer du temps ensemble et qu’ils puissent nous observer, voir comment on est quand on est toutes ensemble et comment on interagit entre nous.

Dede Lovelace : J’ai eu l’opportunité d’aller dans la salle d’écriture des scénaristes quelques fois, c’était très intéressant. Ils ont tous été super ouverts et ont écouté ce que j’avais à dire, comment je me sentais et mon avis sur certaines intrigues. On a pu décider ensemble de ce que Janay dirait, de comment elle réagirait dans certains cas. C’était un processus super intéressant et nos idées sont été acceptées et utilisées.

Moonbear : J’ai envie de dire d’ailleurs que le meilleur moyen de décrire le personnage que je joue est de dire que c’est une version plus jeune de moi-même.

Il y a pas mal de films et de productions sur les skateurs, avez-vous ressenti une certaine pression à devoir être d’authentiques femmes qui skatent ?

Dede Lovelace : Je pense que tout le monde a une histoire à raconter, ça dépend simplement de la façon dont on la raconte. L’important c’est de rester authentique à qui tu es et de ne pas essayer d’être quelqu’un que tu n’es pas ou d’essayer d’écrire quelque chose pour être intéressant. Ce n’est pas une approche que nous avons eue, on a fait Skate Kitchen qui était super authentique et on s’est dit : « voyons voir ce que ça peut donner si on l’étend sur 6 épisodes ».

Moonbear : Je n’ai pas ressenti de pression pour être authentique, c’est bien plus simple de te jouer toi-même que de jouer quelqu’un d’autre ! La seule pression que j’ai eue, c’est de faire de mon mieux pour jouer cette version plus jeune de moi-même.

De gauche à droite Moonbear, Ajani Russell, Nina Moran, Dede Lovelace et Rachelle Vinberg, les héroïnes de Betty.

Est-ce que vous pensez que vous pouvez être des modèles pour des jeunes filles qui ont peur de se lancer dans le skate ?

Moonbear : Nous sommes incontestablement des modèles, non par choix mais les gens nous interpellent et nous demandent des conseils sur comment commencer le skate quand on est débutants, comment ça se passe au skate park et sur le skate de façon générale…Les questions sur le skate affluent de partout. Il y a de plus en plus de jeunes filles qui veulent faire du skate mais qui ne savent pas comment ou qui ont trop peur, parce que c’est effrayant de commencer des choses quand on est jeune…

Dede Lovelace: Ce n’est effectivement pas un choix mais de plus en plus de gens nous le disent et ça m’a pris du temps avant de le réaliser !

Betty est une série très féministe, y a-t-il un message que vous voudriez adresser aux plus jeunes ?

Moonbear : La série le fait très bien en elle-même, je veux juste pouvoir aider la plus jeune génération, celle qui se questionne par exemple sur sa sexualité que ce soit à New York ou ailleurs et les encourager à apprendre à être eux-mêmes.

Dede Lovelace : Betty a effectivement un message en elle-même, je suis ravie d’en faire partie. J’aimerai juste dire aux gens qu’il faut continuer à répandre un message positif car les gens ne le font pas assez et ils ont peur de le faire. C’est okay d’être gentil avec quelqu’un, de complimenter quelqu’un si tu aimes ce que cette personne fait. Nous ne devons pas être si gênés !

Amandine Rouhaud

Amandine Rouhaud

Journaliste

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