Babygirl : la fin du film expliquée
Publié le Par Drifa Maza
En salles depuis ce mercredi 15 janvier en France, Babygirl est le nouveau film de Nicole Kidman qui ébranle déjà le public. L’actrice campe Romy, aux côtés de Harris Dickinson dans ce thriller érotique palpitant, signé Halina Reijn. La fin du long-métrage peut laisser certains spectateurs sur leur faim. Que signifie-t-elle vraiment ? Serieously vous explique.
Sommaire :
De quoi parle Babygirl ?
Romy, une PDG d’une grande entreprise, a tout pour réussir sa vie et être heureuse : elle est mariée à un homme qui l’aime, ses enfants l’accompagnent dans toutes ses décisions et sa carrière est à son point culminant. Un jour, tout change lorsqu’elle fait la rencontre de Samuel, le nouveau stagiaire avec qui elle entame une liaison secrète, torride et audacieuse. Cette relation interdite avec le jeune homme risque bien de lui coûter sa notoriété et sa place au sein de la société.
En tête d’affiche, on trouve Nicole Kidman qui campe Romy. La comédienne a récemment été vue dans la série Un couple parfait sur Netflix. Avec Babygirl, Nicole Kidman n’en est pas à son premier rôle dans un drame érotique. En effet, en 1999, sa carrière avait été propulsée grâce à Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick. À l’époque, elle avait partagé l’écran avec son ex-époux, Tom Cruise.
L’actrice joue avec Harris Dickinson, jeune talent britannique de 28 ans révélé par The King’s Man : Première Mission en 2021 et la Palme d’or, Sans Filtre, en 2022. Ils sont accompagnés par Antonio Banderas qui incarne Jacob. Sophie Wilde (La Main), interprète Esme, l’assistante de Romy et collègue-amie de Samuel. Halina Reijn, dont il s’agit du troisième long-métrage, réalise Babygirl. Les spectateurs se souviennent sans doute de sa précédente oeuvre, Bodies Bodies Bodies en 2022.
Attention, la suite de cet article contient d’importantes révélations sur la fin de Babygirl.
Comment se termine Babygirl ?
À la fin du long-métrage, Romy et Samuel mettent un terme à leur relation. Tous deux savent que pour avancer, ils faut se perdre de vue. Leur liaison interdite n’est synonyme que de problèmes et complications, tant dans leur vie professionnelle que personnelle.
Après avoir reconnu sa part de responsabilité et de culpabilité, Romy avoue tout à son mari, Jacob (Antonio Banderas), avec qui elle entretenait une relation plus que conflictuelle. C’est d’ailleurs à cause des difficultés dans leur couple, et du fait qu’elle n’a jamais été satisfaite sexuellement, que Romy s’est détaché petit à petit de son fiancé pour s’ouvrir à Samuel. Au premier abord, Jacob n’accepte pas cette confession et demande à sa femme de partir. Lors d’une scène, qui sert de climax, le couple se retrouve en tête-à-tête avec le stagiaire. Après une discussion intense, sensible et riche en émotions, notamment sur leurs pratiques sexuelles, Jacob et Romy acceptent de continuer ensemble et de ne pas laisser ce scandale les affecter, afin de réparer, au mieux, les fissures dans leur mariage.
L’une des révélations les plus marquantes de Babygirl met en scène Romy et son assistante, Esme, qui la confronte sur son passé, son présent et son futur. La protagoniste campée par Sophie Wilde déclare, dans le bureau de sa patronne, qu’elle sait tout. Esme sait que Romy et Samuel ont goûté au fruit défendu du plaisir ensemble. Esme est scandalisée par le comportement de la PDG, qu’elle juge inapproprié, même si la relation était consentie. Romy ne doit pas se servir de son statut de femme pour abuser de son pouvoir, et c’est ce que critique sa collègue. Même si la jeune femme affirme qu’elle ne dira rien, parce qu’elle compte sur sa cheffe pour recoller les morceaux, Romy accepte ce reproche et se remet en question.
Pourquoi Romy a-t-elle une relation avec Samuel ?
Dès les premières secondes de Babygirl, les sujets principaux sont mis en avant : le sexe et le désir féminin. En plaçant Romy au centre de l’intrigue, Halina Reijn garantit que son film parlera des plaisirs sexuels de l’humain, mais qu’ils seront centrés sur ceux de la femme, que la réalisatrice met en lumière à travers la vision des hommes.
Romy ne prend aucun plaisir avec son mari. Donc, pour y remédier, elle décide simplement de suivre ses petites pensées et d’être libre dans ses mouvements en entamant une relation extraconjugale. Rien ne l’arrête, comme rien n’arrêterait un homme dans sa quête du désir absolu. En quelques instants, Romy passe de dominée à dominatrice. Grâce à ses actions, les rôles s’inversent. Désormais, c’est elle qui est redoutable et qui risque de tout perdre, dont son métier et sa famille. Toutefois, ses conséquences ne semblent pas l’effrayer. Au contraire, le danger l’excite et elle accepte de mettre son futur entre les mains d’un simple stagiaire de passage.
Malgré sa position de pouvoir – une position rare pour les femmes de son âge comme le souligne Babygirl – Romy se détache du statu quo pour imposer ses propres (nouvelle) règles. Pour elle, la situation dans laquelle elle s’est mise n’est qu’un jeu : un échiquier en proie à la loi du plus fort. Qui sera le premier à céder à la tentation ? Là est toute la question que pose la cinéaste. Ainsi, son adultère lui permet d’assouvir ses propres désirs et de vibrer. De ce fait, on peut aussi imaginer que Romy utilise son infidélité comme un moyen de ne plus être vue uniquement comme une mère, mais comme une femme. Pour une fois, elle est maîtresse du jeu, et rien ne peut l’arrêter, même pas le comportement toxique de son mari.
Que signifie vraiment la dernière scène ?
À la fin du film, Romy et Jacob ont une nouvelle relation sexuelle, comme si cette dernière était salvatrice. Lorsqu’elle était avec Samuel, la directrice n’avait plus besoin de faire semblant d’être l’archétype de la mère traditionnelle qui fait passer le bien de sa famille avant le sien. Mais, maintenant, après tout ce scandale, Romy est libre d’être ce qu’elle veut. La scène finale montre que le personnage joué par Nicole Kidman a évolué et qu’elle ne sera plus jamais la Romy du début : elle accepte enfin sa vraie nature. En ayant une ultime relation avec son mari, Romy 2.0 réalise qu’elle peut être dominatrice, sensible, romantique, sexy, audacieuse et honnête à la fois. Avant d’être une assoiffée de pouvoir, Romy est surtout une femme perdue qui se cherche. Elle parvient à (re)gagner confiance en elle à la fin du récit.
Drifa Maza
Journaliste